On n'accepte pas les autistes dans nos écoles !
Cette phrase retentit dans mon esprit de la même façon que celle disant « on n’accepte pas les Arabes » ou celle non moins ségrégationniste « on n’accepte pas les nègres »…Que de discrimination fondée sur l’égoïsme, l’intolérance et l’inconscience.
Certes un enfant autiste est un enfant à besoins spécifiques du moment qu’il peut avoir des troubles de communication « absence de langage ou langage réduit » et/ou de comportement « stéréotypé, automutilation »…
Mais chaque enfant autiste est un cas à part. Il a ses difficultés mais aussi plusieurs qualités : très bonne mémoire, beaucoup de précision, un don pour le calcul, l’informatique, la musique… Bien que le nombre des autistes soit en croissance (un sur 150), ils restent une minorité dans la société. S’ils étaient une majorité, c’est le reste des humains qui seraient considérés comme handicapés.
Bref, ce sont des êtres doués d’une intelligence telle qu’ils perçoivent le monde d’une manière différente, chose qui les pousse à se comporter différemment. Et ils sont très corrects dans ce qu’ils sont : pas de faux-semblants , pas de mensonge, pas d’hypocrisie…
Et qui sait, peut-être que, dans ce bas monde, être autiste c’est mieux que de ne pas l'être…
Néanmoins, le plus important est que dans la majorité des cas, une prise en charge précoce et intensive d’un enfant autiste lui permet de s’améliorer même dans les domaines où il a le plus de difficultés c'est-à-dire la socialisation et la communication. Pour cela et mis à part les séances d’orthophonie, d’ergothérapie ou de psychomotricité, il faut les introduire dans des milieux communs aux enfants « normaux » pour les faire sortir de leurs bulles : les mettre dans des situations (un jeu par exemple) où ils seront conduits à faire des demandes, leur inculquer les règles du groupe : obéir aux consignes de groupe, attendre son tour, attendre la récréation pour prendre son goûter…
En effet, les jardins d’enfants et les écoles sont les meilleurs endroits où un enfant peut s'épanouir.
Sauf que, malheureusement en essayant d’introduire son enfant « pas comme les autres » dans une école, on se trouve confronté à plusieurs problèmes :
Si on opte pour l’école de base étatique, on devrait depuis le mois de juin déposer un dossier auprès de la direction régionale de l’éducation, attendre la fixation d’un rendez-vous pour que l’enfant passe ensuite un entretien devant un jury composé de professionnels de la santé publique afin de juger de son aptitude à suivre des études en classe d’intégration …Le peu d’agitation qu’il peut montrer ce jour-là pourrait le condamner à l’analphabétisme.
S’il parvient à montrer qu’il est stable, autonome et lucide, on l’affecte dans une école à faible effectif. Dans ce cadre, l’enfant à problèmes est parachuté tel un extraterrestre sans aucune assistance dans la vie scolaire. En effet, à l’école étatique, on interdit l’accompagnement des enfants en classe : l’argument-massue « C’EST LE REGLEMENT : pas de personnes étrangères en classe» et c’est à l’instituteur, à qui on a réduit de 5 l’effectif des écoliers de s’occuper de cet handicapé. « Il est payé pour », vous dira-t-on, en oubliant toutefois de vous dire qu’il n’est pas formé pour ! Et dans la majorité des cas, un enfant ayant un bon potentiel de développement est ainsi conduit tout droit vers l’échec. En effet, l’assistant à la vie scolaire, que l’on exclut des écoles étatiques, a un rôle primordial dans la prise en charge des enfants à traits autistiques ; il favorise leur intégration dans le cadre scolaire que ce soit en classe ou avec leurs camarades lors des récréations et offre aux instituteurs la possibilité de mieux comprendre ces enfants et savoir les gérer.
Si on opte pour une école privée, on doit commencer par la prospection depuis janvier en exposant l’enfant - tel une marchandise périmée ou un grand problème dont on veut se débarrasser - à des responsables qui veulent bien de votre argent mais pas de ce taré qui pourrait faire fuir d’autres parents qui pourraient refuser que leurs enfants soient dans la même classe qu’un demeuré alors qu’ils PAYENT pour son enseignement.
Alors qu’à partir d’une observation, dans des jardins d’enfants qui ont accepté des autistes, plusieurs enfants « normaux » s’acharnent pour attirer l’attention de leur ami qui a le regard fuyant et sont contents de le voir prononcer ses rares mots pour demander un stylo ou une gomme.
Quand on est enfant, on accepte plus facilement la différence. Face aux difficultés de leur ami à besoins spécifiques, les enfants décident spontanément de l’aider ce qui leur permet une ouverture d’esprit, leur apprend la tolérance et la responsabilité et les aident à devenir de meilleurs adultes.
L’autiste, quand à lui, apprend à être semblable aux autres enfants et adopte des comportements adaptés aux différentes situations à laquelle ils se trouvent confrontés tous les jours : rester assis le long des séances de cours, prendre ses affaires, faire ses exercices, lever le doigt pour demander quelque chose. Dans certains cas d’autisme léger, on ne peut pas différencier un enfant autiste du reste de la classe. Pour d’autres, ce travail nécessite l’intervention d’une assistante à la vie scolaire (AVS) qui, par guidance, pousse l’enfant à adopter le comportement adéquat jusqu'à ce qu’il soit acquis puis spontané.
En résumé, dans les écoles, l’enfant à traits autistiques ne demande rien d'autre que d’être considéré comme le reste de ses camarades de classe : exiger de lui ce qu’on exige de tous les écoliers et tenir bon. En effet, c’est par l’exercice que l’enfant autiste apprend ce qui est naturel et inné chez les autres enfants et c’est le plus grand challenge. Car les apprentissages scolaires ne posent pas vraiment de problèmes chez ces enfants. En effet, ils ont bien des moyens et des dons qui peuvent se révéler extraordinaires et qu’il convient d’exploiter pour ne pas engendrer de retard dans les acquisitions scolaires en attendant l’amélioration du comportement.
Pour conclure, exclure des écoles publiques un enfant ayant des traits autistiques, c’est le priver de son droit de s’intégrer dans la société et ériger devant lui d’autres obstacles à toute forme de communication pour l’enfoncer dans sa bulle et en faire, à l’age adulte, un être totalement dépendant, imprévisible et incontrôlable. Bref, un réel fardeau pour sa famille et pour la société.
Je plains les responsables des écoles qui se cachent derrière le prétexte du manque de moyens ou de dérangement des instituteurs par les AVS pouvant révéler leurs lacunes et incompétences.
En effet, se concentrer sur des enfants « qui ne posent pas de problèmes » afin de maximiser le profit contre le minimum d’efforts n’est pas l’objectif de l’école publique soit-elle ou privée. C’est l’objectif d’une usine gérée à la taylorienne pour manufacturer des produits bien identiques, bien remplis et bien carrés mais difficilement commercialisables sur le marché de l’emploi. Les responsables de ces usines doivent se faire des soucis pour la survie de leurs entreprises.
Pour ne pas rester pessimiste, il y a lieu de remarquer que certaines écoles, grâce à l’ouverture d’esprit de leurs directeurs, ont bien accueilli des enfants en difficulté et grâce à la tolérance et à l’amour de la profession et des enfants, sont parvenus, grâce à un enseignement adapté, à dépasser les difficultés et à préparer ces enfants à la vie « la vraie », tout en respectant la spécificité de chaque enfant : son caractère et son rythme.
Enseigner n’est pas écraser le caractère d’un enfant, ce n’est pas non plus sa programmation tel une machine pour un optimum bourrage de crâne. Bien au contraire enseigner, c’est développer les compétences d’un enfant en puisant dans ce qu’il aime afin de lui permettre de s’épanouir et de se développer.
Imen BAHRI BEN ROMDHANE
Cadre dans un établissement public
Et mère d’un enfant à traits autistiques
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Il y a différents types d'autisme, il n'est pas possible de tout mettre dans le même sac. Ca se traite, au cas par cas... D'un autre point de vue, je trouve qu'on a pas mal d'enseignants autistes tout comme des directeurs autistes dans le milieu de l'enseignement national. D'ailleurs, pas mal d'enfants et d'élèves sur-doués passent pour des éléments attardés ou agités ou renfermés.., faute de compétences et de cadre approprié. La culture de l'enseignement en Tunisie qui reflète les complexes sociaux dans cette culture et dans ce pays, dénigre, écrase, pénalise et sabote tout signe de créativité et d'intelligence de la part des enfants et des jeunes. La pluspart des enseignants, tout comme les professeurs, préfèrent la routine à l'innovation, et saquent tout élève qui peut nuire à leur réputation qui peut révéler leur erreurs ou bien leur limites. Les professeurs universitaires, non recyclés et encore ancrés dans leur vieilles théories dépassées, semblent dans la plupart des cas, en compétitions avec leur propre étudiant, en voulant démontrer leur génie en infligeant des examens hors sujet ou même trop exigents. A mon avis, il faut commencer par traiter l'autisme de l'enseignement en Tunisie avec tout ces acteurs malade, par la suite on pourrait s'occuper de la création d'écoles spéciales et des programmes spécialisés pour les enfants autistes et ceux sur-doués... ces deniers se ressemblent, sauf sur l'aspect sociale et communicatif... Chers dinosaures, débarrassez nous le planché, vous voulez de l'argent ? récupérer une heure ou deux à l'université à coté... une retraite doublée ? prenez ce que vous voulez, laissez les gens qualifiés de bonnes intentions faire leur boulot,,, vous êtes la source et la cause de cette nouvelle génération vide, inerte, autiste !!!
Peut-être que le titre "On n'accepte pas les autistes dans nos écoles !" est mal choisi, mais il reflète le désaroi des parents qui sont laissés pour compte ! J'ai participé le samedi passé 28 avril 2012 à une grande marche et après une belle fête au Parc Lafontaine à Montréal (Canada) pour les autistes canadiens. Beaucoup de citoyens canadiens de diverses origines sont venus nombreux en signe de solidarité avec les parents des autistes... Je ne pense pas que l'école actuelle est organisée pour recevoir des autistes, ces derniers ont, en plus, des besoins spécifiques. Il faut des centres (écoles) spécialisées et adaptées aux besoins des autistes qui devraient être financés par l'État tunisien comme dans n'importe quelle école, lyçée ou université ! Ce n'est pas un privilège mais c'est un droit constitutionnel. En dehors de la partisanerie politique, je sais que la société civile tunisienne est généreuse et solidaire quant il s'agit de soutenir une cause juste et équitable, je suis convaincu qu'un programme de promotion et de communication pan-tunisien aidera la cause des autistes tunisien(ne)s... Ces autistes ne sont pas venus de la planète Mars mais ils sont nos propres enfants tunisiens ! Il faut aussi créer un programme de soutien pour les parents qui sont entrain de souffrir en silence... Il faut créer un programme de parrainage qui viendra en aide aux jeunes autistes et qui permettra aux parents d'avoir un peu de repis et de repos aussi. Vous ne pouvez pas le savoir, ils font un travail quotidien tétanesque, nous n'avons pas le droit de les laisser seul replié sur eux-mêmes... Voilà un autre défi tunisien, nous avons rêvé d'une Tunisie à visage humain... Cette Révolution nous a permit de briser les frontières de la PEUR d'y aller vers l'autre ! Il ne faut jamais oublier que c'est un BONHEUR, d'y aller servir les autres ... ! Abdo Maalaoui, Montréal (Canada)...
Article d'une grande qualité à partager sur Facebook STP
et que dire des schizophrenes.c 'est l 'horreur absolue surtout quand la mere est décédée et que la famille au sens large le repousse le fuit le maltraite impunement et qu'il vit sans etre correctement soigné sinon par l 'aldol qui a comme effet secondaire parkinson.une assistante sociale pourrait etre affectée pour soutenir la famille et verifier qu'il n 'y a pas maltraitance.les soins et les médicaments devraient etre gratuits...un reve
Il n'y a malheureusement pas que les autistes: votre article me rappelle la souffrance et l'indignation d'une amie dont l'enfant atteint de la myopathie de Duchennes s'est vue un jour convoquer par le directeur de l'école (privée)parce que les parents s'inquiétaient des risques de contagion (sans commentaires, n'est-ce(pas?). Mon amie a fini par changer son fils d'école, le directeur ayant également refusé de le mettre dans une classe au rez-de-chaussée.