Les propositions du Pr Mustapha Masmoudi Au Workshop de la Congo ICT's Role in poverty eradication
Invité par la Conférence des Organisations Non Gouvernementales (CONGO) à participer au Workshop sur la pauvreté numérique, organisé à Genève le 15 mai 2012, pour préparer la commémoration du Xème anniversaire du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI). Mustapha Masmoudi président de l’ATUCOM a présenté quatre pistes de réflexion qu’on peut résumer comme suit.
Résumé
Mustapha Masmoudi a rappelé au débat de son intervention qu’il s’est intéressé (comme chercheur) depuis quarante ans, à l’économie de l’information et qu’il a présidé en 1980 (comme représentant) gouvernemental la première Conférence internationale de l’UNESCO sur le développement de la communication. Il a précisé aussi que c’était avec le même intérêt qu’il avait participé, en tant que représentant de la société civile arabe, aux différentes étapes du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (2002 -2005). Mais il s’est engagé à se limiter dans sa brève intervention à quatre constats pour le futur.
1) Solidarité numérique
Le sujet de la solidarité numérique était considéré come l’un des principaux objectifs du SMSI (WSIS) ; les pays africains avaient beaucoup insisté sur ce facteur pour rattraper le retard en matière de développement numérique. Les ordinateurs à moitié utilisés et promis par les pays du nord ne se sont pas parvenu à destinations le fonds de solidarité numérique ni profond ni civique.
Les jeunes tunisiens diplômés qui avaient participé à la révolution du jasmin estimaient qu’un ordinateur de moyenne performance aurait pu résoudre partiellement leur problème de chômage ; cet exemple est aussi valable pour des millions de jeunes Africains ; d’où la nécessité de revenir sur cette question au prochain Sommet du Millénaire de développement.
2) Les besoins de l’Afrique en réseaux satellitaires
L’Afrique n’a pas les moyens d’établir les réseaux câblés qui répondent à ses besoins ; les connexions spatiales auraient pu apporter une partie de la solution mais ce sujet n’a pas eu l’intérêt qu’il méritait en 2003. Les applications spatiales (télédétection, GPS, télémédecine,…) auraient pu contribuer aussi à la résolution des problèmes de pauvreté; d’où le besoin d’orienter les études futures vers ce créneau et d’élargir l’utilisation des technologies de l’espace en faveur du développement généralisé.
Les organisations comme l’UIT, la Fédération Internationale d’Astronautique (IAF) ou l’Académie Internationale d’Astronautique (IAA) doivent donner une priorité absolue à ces questions.
3) La résorption de la crise par la croissance numérique et l’information transparente
Il convient de se demander de quelle croissance s’agit-il ? la croissance de l’économie du savoir ou la croissance des secteurs saturés, (tels que la surproduction de voitures qui amène vers plus de pollution d’embouteillage, de consommation énergétique et de sur endettement familial). Il faut faire la part des choses et d’identifier les secteurs qui peuvent favoriser sur le développement de tous les êtres humains sans conséquences négatives ; d’où la nécessité d’une meilleur information du public et moins de manipulation publicitaire. Une réelle société du savoir ne se réaliser sans nouveau système Mondial de Communication plus objectifs et plus transparente.
4) la cybergouvernance au service d’une démocratie participative
La bonne gouvernance est une condition nécessaire pour éradiquer la pauvreté. Il doit caractériser tous les pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) et s’exercer à tous les niveaux (du central au local) ; c’est pourquoi il est indispensable de généraliser l’administration électronique et les tribunaux cybernétiques. Il faut inscrire en fait les TICs dans les nouvelles constitutions comme facteur essentiel pour le développement de la démocratie participative.
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Le conférencier à conclu ses propos en se félicitant du rôle joué par la CONGO au cours du déroulement du SMSI, espérant qu’il en sera de même pour la commémoration du Xème anniversaire de ce Sommet et que cette Organisation reste le meilleur garant pour la renforcement du rôle de la société civile dans la réalisation de la société de l’information.
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