News - 13.08.2012

Comment arrêter la guerre des mosquées

Une mosquée sur cinq a connu de graves perturbations aboutissant au débarquement de l’imam et son remplacement par un successeur non autorisé, échappant ainsi à la tutelle du gouvernement reconnaît à regret le ministère des Affaires religieuses. Sur les 2000 mosquées recensées, 400 en effet ont changé d’imam et failli échapper à tout contrôle du ministère. Près 100 ont pu cependant être récupérées, les autres demeurent encore «sous préavis», précise-t-on. Aussi, 20 mosquées, reconnaît le ministère sont tombées entre les mains de groupes «salafistes irréductibles, à l’instar de la mosquée El Ghazala ». Il faudrait y ajouter aussi l’emblématique grande mosquée de Sfax.

Dans certains cas, les querelles ne sont pas entre salafistes et non-salafistes, mais à l’intérieur même de la sphère salafiste. C’est le cas de la mosquée Al Hidaya de Béjà qui a connu il y a une semaine des incidents violents.  Les protagonistes se réclament les uns du salafisme jihadiste et les autres des Madkhalistes, adeptes de la voie prônée par un imam saoudien Rabii Madkhali. Ces derniers se proclamant officiellement non-violents, demeurent cependant rigoristes, procédant à une rupture du jeune précoce, près de 10 minutes avant l’heure officielle.
 
A Sfax, la prise de la mosquée historique reconstruite en pleine médina au XVIIIème siècle, par des groupes salafistes a créé stupeur et amertume parmi les fidèles, restés désemparés face à l’attaque. A Tunis, la Zitouna continue à vivre de nouveaux rebondissements après sa prise d’assaut par Hassine Labbidi, Imam à Ben Arous. Ne lâchant pas prise, il continue à s’opposer à l’autorité du ministère, refusant d’obtempérer à l’ordre de céder le prêche du vendredi à Mohamed Bouzghiba, officiellement désigné. Dernier épisode, vendredi dernier, Laabidi persistant dans sa position a tenu à ce qu’un autre imam de son cheikhat, l’imam Addali assure le prêche.
 
Réagissant à la situation, les partis politiques notamment de référence religieuse multiplient les déclarations. Sous la férule de son co-fondateur Iskander Rekik, le parti El  Aman (proche d’Ennahdha) se propose de soumettre aux élus de l’Assemblée nationale constituante un projet de loi portant statut indépendant des mosquées qui se contenteront de reconnaître au ministère des Affaires religieuses, un « rôle d’encadrement sur le plan des sciences religieuses, juridique, financier et logistique ». Le fonctionnement devant être assuré par des comités populaires issus des fidèles.
 
Des partis salafistes, Ettahrir et le Front de la réforme, appellent à une dépolitisation des  mosquées qui selon eux doivent garder leur vocation unique de prière loin de toute récupération idéologique partisane. Quant à Ennhadha, selon Faycel Nasser du Bureau de Presse, cité par notre confrère Assabah Al-Ousboui, décision a été prise avant le 23 octobre de ne pas autoriser des représentants du parti de monter aux tribunes pour les prêches et de donner des leçons, dans aucune mosquée ».
 
Ces bonnes dispositions officiellement affichées par des partis très concernés ne résolvent cependant pas le problème du ministère qui cherche à récupérer sous sa tutelle les mosquées en dissidence. A répétition, le ministre Noureddine Khadmi agite la menace du recours à la justice. Aucune décision n’a jusqu’ici été prise dans ce sens. La fin du ramadan sonnera sans doute un nouveau round…
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4 Commentaires
Les Commentaires
Docteur VARETTE - 14-08-2012 07:39

Le Miistre des Affaires religieuses est trop inféodé à Ennahdha pour réellement vouloir intervenir dans cette mainmisedes intégristes . Pour lui aussi, le double langage est der règle

candide - 14-08-2012 10:01

Vu de l'extérieur et observé dans les détails, tout ce qui touche à la religion semble être la foire la plus complète. Dieu a pourtant chassé les marchands du temple. Sa colère n'a servi à rien et à personne. Les sites religieux doivent être un lieu de prières et rien d'autre. C'est en prison que seraient mieux tous ces prêcheurs barbus auto proclamés et à l'esprit très étroit. Quant au gouvernement provisoire chacun se demande ce qu’il attend pour faire respecter ses décisions et se faire respecter. Force est toujours de rester à la loi de l’état et ensuite divine. Si rien n’est fait, il faut en chercher les raisons. Celles-ci sont évidentes. Les salafistes représentent une force importante sur laquelle ennahdha s’appuiera lors des prochaines élections. Pour cela, rien ne sera fait pour contrer leurs projets…….. Beaucoup d’agitations, de tergiversations, de palabres, alors que tout le monde sait que les choses resteront ainsi.

Béchir - 14-08-2012 13:04

Les mosquées sont des lieux de prière et de recueillement, les islamistes et les nadhahouistes en ont fait des lieux d’affrontements, de rivalités et d’insultes ! Jusqu’à quand le peuple tunisien se laissera-t-il abuser par ces faux prophètes et leur message de violence et de sang ? Chassons les imposteurs, les menteurs, les apostats !

azaiez nasser - 14-08-2012 17:57

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