News - 09.09.2012

Hichem Elloumi : le non classement de la Tunisie par Davos est une alerte très sérieuse

L’Utica a vivement regretté le non-classement de la Tunisie dans le rapport mondial sur la compétitivité 2012-2013 publié par le Forum Economique de Davos. « C’est là un avertissement à prendre très au sérieux, qui doit nous interpeller tous, et exiger un rebond significatif de rattrapage à consentir par toutes les parties » estime Hichem Elloumi, président de la commission économique de la centrale patronale dans une déclaration à Leaders. «Mesurant le degré de compétitivité des pays, poursuit-il, c'est-à-dire l’attractivité d’investissements extérieurs et la capacité de création de la valeur et de l’emploi, cet indice est important, notamment pour la Tunisie durant cette phase cruciale de transition démocratique. Autant la compétitivité est déterminante pour toute entreprise, autant elle devient cruciale pour le pays tout entier, surtout lorsque nous voulons relancer l’investissement ».

Pour Elloumi, les arguments de changements structurels des indicateurs disponibles pouvant se prêter à comparaison, présentés par les auteurs du rapport pour expliquer leur décision de soustraire la Tunisie cette année du classement mondial, peuvent être pris en considération, mais ne suscitent pas moins des frustrations. « Nous aurions tant souhaité connaître notre réelle situation, affirme-t-il, quitte à ce qu’elle soit amère, sanctionnant la Tunisie par une rétrogradation comme le laissent entendre certains, car nous devons faire face à la réalité et affronter les vrais problèmes qui nous menacent. Ce classement reconnu par tous nous permet de mesurer effectivement l’ampleur des dégâts engendrés et de préciser aussi tout l’effort que nous devons tous fournir, si nous voulons reprendre notre rang et le faire avancer ».

Le président de la commission économique de l’Utica relève le constat de relâchement général observé au lendemain de la révolution, à tous les niveaux, suscitant de graves dérives, notamment au sein de l’entreprise comme de l’administration et impactant lourdement la valeur travail ainsi que celle de la compétitivité. « Ce sentiment est certes largement partagé, dit-il,  mais ne semble pas susciter une prise de conscience conséquente auprès de nos partenaires. Si l’Utica s’efforce de jouer pleinement son rôle dans la relance de l’activité économique, assumant sa responsabilité dans la préservation de l’entreprise, le maintien des emplois et la mobilisation de l’investissement, elle attend du gouvernement et des syndicats une plus forte mobilisation de soutien à cette démarche ».

Hichem Elloumi déplore, en effet, que l’entreprise et sa compétitivité ne figurent pas au cœur du débat national dans le pays alors qu’il s’agit de source de revenu et de moteur de croissance, clef de base pour la relance du développement et de réduction des inégalités. « L’espace public, souligne-t-il, est beaucoup plus occupé par diverses questions, dont certaines sont importantes, mais ne pose pas les questions cruciales qui déterminent la vie du Tunisien, à savoir la garantie du travail et du revenu, pour créer la prospérité et la partager avec tous. Repositionner l’entreprise en tête des préoccupations des dirigeants politiques, de la communauté économique et financière et des acteurs sociaux est aujourd’hui, plus qu’impérative, salutaire ».  Dans ce même élan, il estime qu’il s’agit non seulement d’améliorer les facteurs de compétitivité mais aussi d’affiner leurs indicateurs et de veiller à leur fiabilité totale pour mériter la confiance des analystes et des investisseurs.

« Cette chaude alerte émanant du Forum Economique de Davos, conclut Hichem Elloumi, doit engager le gouvernement, les syndicats et l’Utica, dans une nouvelle dynamique collective de relance et de rattrapage, en soustrayant l’entreprise à toute politisation, en lui garantissant le climat propice à son développement et sa croissance. Il y va de la responsabilité de toutes ces parties prenantes, car les risques qui nous guettent sont bien graves ».

Lire aussi: Les évaluations de la situation économique se succèdent: de plus en plus mauvaises

 

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9 Commentaires
Les Commentaires
khlifi - 09-09-2012 13:20

Souhaitons que ce cri d’alarme émanant d’un industriel tunisien et d’un représentant de l’UTICA, ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Je pense que le problème n’est pas tant économique qu’éminemment politique. La société civile, l’UGTT et l’opposition, ces trois forces agissantes doivent « tranquilliser », le Pouvoir en place en lui signifiant clairement qu’ils n’ont pas l’intention et la volonté de le déloger mais de l’aider à sortir de ce bourbier. Ils doivent aussi et surtout, pour être crédibles, concocter et présenter un plan de rechange et un agenda qui fasse la différence et qui mettent le Pouvoir devant ses responsabilités. Si le Pouvoir ne donne pas suite à l’initiative de l’UGTT sur cette base, c’est à la société civile, à l’UGTT et aux partis politiques de descendre dans la rue pour faire pression sur ce Pouvoir.

Elloumi - 09-09-2012 23:39

Le cœur du débat national est : " commercialisation du vaigra..." le tunisien avec ses 4 femmes ..." les fins de mois difficile ..." les délinquants arpentants les rues nauséabondes de Tunisie etc.

ahmedben mahmoud - 09-09-2012 23:50

Notre chère pays était toujours classée et bien classée par cette Davos (winoo bouna lihnine) le résultat est la pauvreté , centaines de milliers de chaumeurs émigration clandestine,corruption,mafia des Trabelsis,regime policier,toute un peuple opprimé....révolution du 17 décembre. Ça me fait peur d’être classé ou bien classé par Davos.

Mhamed Hassine Fantar - 10-09-2012 08:50

On a parlé de cri d'alarme, c'en est un. A cete situation alarmante qui touche tous les citoyens, hommes et femmes,notamment ceux et celles qui n'ont d'aures essources que le salaire ou la pension du troisième âge. Toute la responsabilité incombe aux autorités qui ont cru pouvoir gérer les affaires économiques, politiques et sociales du pays.Rien ne se fait sans la volonté politique.Je ne dis pas q'elle est absente; je dirais que rien ne peut se faire avec un gouvernement qui se flatte de faire des largesses aux uns et de tendre des pourboires et autres gratifications aux autres sur le compte des finances publiques qui fléchissent.Et pour avoir de l'argent,on menace et on quémande. L'entreprise, on ne s'en soucie que pour se montrer sur les tribunes des manifestations internationales organisées ici là et avec toute la smala. Le résultat est évident: le monde économique et financier se détourne de la Tunisie créatrice d'emplois stériles. Que faire? on nous apelle. Unissons-nous pour sauver le pays de l'incompétence, des affamés aux ventres pleins, et des mauvais gestionnaires. Quant à accorder trois ans supplémentaires à la Troïka pour qu'ils aient le temps de bien réfléchir, c'est une autre question.

fathi - 10-09-2012 13:36

Les auteurs du rapport connaissent bien les effets de la revolution. Ils ont surtout considere la situation et les possibilites de developpement avec le gouvernement actuel. Tout comme le Tunisien de la rue, ils n'ont vu ni plan economique ni gouvernement efficace. Au contrere ils ont vue le manque de securite, la division de la societe, les obstacles a la creativitee. Il est logique qu' en l'absence de securitee et program economique ils ne peuvent pas classifie notre pays.

mahmoud Bédoui - 10-09-2012 14:22

Sûr que Ennahdha va nous sortir que l'Occident impie ne nous aime pas et que Davos est raciste et n'aime pas les Arabes et les Musulmans et particulièrement ne veut pas reconnaître les très grandes réalisations du gouvernement Jebali, le meilleur gouvernement non pas de la Tunisie depuis 50 ans, mais de l'humanité entière. Osons espérer que Ghannouchi va nous proposer un Davos 100% halal ou un Davos islamique comme ces chimériques banques islamiques de triste renommée.

sihem - 10-09-2012 14:25

malheureusement on sent que les tunisiens sont sous l'emprise ou bien des avocats ou des economistes. je leur dirais, les lois, le destour, le'mancipation economique ne servent a rien, si on arrive pas a reconforter le tunisien dans son elan de modernisme, dans sa tunisianite aroabo-musulmane et surtout s'aimer ou tout au moins ne pas se faire la guerre net accepter qu'il y a des tunisiens differents.

Atlal El-Mahdiyya - 10-09-2012 18:45

Yerkhiik! Vous avez votez Ennahdha et vous voulez aussi etre classé?!!. Ca va pas!!! Avec Ennahdha c'est la ruine totale du pays, á moins que les Kchatis du moyens orient vous en feront petier á cette tunisie appauvrie. Les nahdhauoi n'ont pas de programme economique convainquant. L'economie en Tunisie ne se fait qu'avec des partenaires non musulmans: la Chine, l'Europe,...Ceci necessite de la devise (donc des pret)et les prets necessient de la confiance. Qui de nos partenaire donne confiance áun Parti deguisé, il parle democratie alors qu'il est totalitaire par nature. Notre revolution revendique la democratie qui est fondée sur le pluralisme d'idées. et cela se fait par des élections libres. Ceux qui trichent et pretendent etre democrates n'ont pas le droit á participer dans la vie politique tunisienne. El akhlaak hadhariyya wal ibadaat diniyya. Le monde entier savait que l'Islam est une religion respectable qui appelle á la freternité. Cependant Le comportement individuel des uns vis-á-vis de autres ne pourrait etre pas geré par des references datant de l'antiquité. A t'on besoin en Tunisie d'une femme couverte des cheveux aux pieds ? l'etre humain a évolué. Je suis fatigué de voir ses salafistes détruire mon pays par leurs idées retrogrades, s'attaquer á la beauté, á l'art et á toute forme de progrés intellectuelle. Ennahdha est complice, puisque elle en tire profit.

Ben Ayed Hichem - 11-09-2012 23:43

On demande une chaîne de télévision au nom de l'oppositions réunies qui se charge de dévoiler ce genre d'échec politique et économique etc... du gouvernement actuel .

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