News - 19.10.2012

Tataouine : Caïd Essebsi entre vive indignation et espoir de retour de la sagesse

« Ils doivent se rendre à l’évidence. S’ils ne l’arrêtent pas, la violence nous emportera tous. Ils n’ont d’autre choix que le dialogue et la construction du consensus le plus large ». C’est ce qu’a affirmé Béji Caïd Essebsi, président du mouvement Nida Tounès lors de la conférence de presse improvisée vendredi matin, suite aux  violences perpétrées la veille à Tataouine et et qui s'étaient soldées par le « décès » de Lotfi Nakdh, militant régional du mouvement. Pendant près de 45 mn, Essebsi a vivement dénoncé « ce nouveau cycle de violence  qui a abouti à un assassinat, le premier assassinat politique après la révolution, dans un acte prémédité et soigneusement préparé», pointant du doigt la Troïka et plus précisément Ennahdha et le CPR, avant d’appeler à la reprise du dialogue et de la concertation pour désamorcer les tensions et baliser la voie des prochaines échéances.

"Indignation", "condamnation" sont revenues plusieurs fois dans la bouche du chef de Nida Tounes qui a reconstitué en détail le déroulement des évènements survenus jeudi à Tataouine, affirmant que des réunions préparatoires avaient rassemblé les dirigeants de la troïka et les comités de protection de la révolution pour «organiser l’opération  dans l'intention d'éradiquer ce qu’ils considérèrent comme des néo-RCDistes », signalant cependant qu’Ettakatol a décidé de ne pas s'associer aux manifestations du jeudi.

Essebsi a affirmé que « les comités de protection de la révolution, abandonnés par des militants honorables, ont été investis par des bandes de malfrats et de criminels connus de la police. Lotfi Nakdhi se sentait particulièrement visé par leurs attaques et en avait prévenu les autorités sans pour autant pouvoir bénéficier de la protection maintes fois demandée. Père de six enfants dont le benjamen n’a qu’un an et longtemps émigré en France, il n’avait aucun lien avec l’ex-RCD. Sur les circonstances précises de sa mort, nous avons réuni nombre de documents et témoignages irréfutables ». D’ailleurs, il fera visionner des séquences vidéo tournées par des témoins oculaires sur place.

A une consoeur du "Monde" qui demandait s’il était bien sûr quand il qualifie le décès de Lotfi nakdhi d’assassinat, Essebsi lui répond sans hésitation : « Je ne suis ni sûr ni pas sûr. C’est un constat et les faits sont têtus. Je ne crois pas que le rapport d’autopsie ait été aussi hâtivement établi et révélé, sachant que l’enquête judiciaire était à peine ouverte et que le juge d’Instruction ne l’avait pas encore reçu ».

Dénonçant vigoureusement la recrudescence de la violence, qui selon lui « a été instituée en véritable stratégie», Essebsi  en a imputé la responsabilité au chef d’Ennahdha « dont les propos qualifiant Nida Tounès de plus dangereux que les salafistes, donnaient le signal à ses troupes pour passer à l’agression physique », a-t-il dit.

Formant de ses voeux un "retour de la sagesse", Béji Caïd Essebsi demeure convaincu qu’Ennahdha et ses partenaires  « finiront par se résoudre à la reprise du dialogue ». « C’est l’unique choix possible, répète-t-il à maintes reprises, si nous voulons préserver la patrie ».

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1 Commentaire
Les Commentaires
librexp - 19-10-2012 17:56

Ghannouchi mesure bien ses mots quand il parle et connait bien leur portée. Cet homme est dangereux car au lieu de chercher à instaurer un climat favorisant la démocratie et la paix, il ne cesse d'attiser le feu. C'est tout simplement indigne d'un homme politique qui se réclame en plus de l'islam.

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