L'important, c'est la fête…
Tradition et culture communautaires obligent, les Tunisiens fêtent vendredi l’Aïd Al-Idha, en souvenir du sacrifice (tant coranique que biblique) d’Abraham. Ils lui vouent une véritable ferveur dont on ne trouve rien d’équivalent en dehors du Maghreb et du sanctuaire sacré de Mina où les pèlerins accomplissent les rites de «Hadii» ou «Adhahi» validant symboliquement le Hajj.
Le culte des Tunisiens pour cette fête s’exprime de la manière la plus diverse, avec toutefois un point commun : très rares sont, en effet, les foyers qui se privent de « bête de sacrifice », parfois au prix de biens réels… sacrifices. Il en est qui, de condition modeste, vont jusqu’à s’endetter lourdement pour s’en offrir une. Les marchés de bestiaux envahissent les villes et les villages dans l’anarchie généralisée mais tolérée par tous. Les employeurs et autres caisses mutuelles épousent le mouvement en accordant à leur personnel ou à leurs adhérents des avances sur salaire pour financer la fiesta. Cette dernière s’accompagne, d’ailleurs d’une frénésie de consommation telle que, plusieurs jours avant l’hécatombe finale, les marchés et autres grandes surfaces sont pris d’assaut pour les achats d’usage. Pourvu que tous puissent faire la fête. Chacun à sa manière, comme le laisserait deviner l’extrême diversité des Tunisiens.
Le jour J, jour du grand Rassemblement rituel du Mont Arafat, ce sont entre 1,8 et 2,5 millions de moutons qui sont immolés en quelques heures en Tunisie. Une gigantesque saignée, au propre comme au figuré autour de laquelle tous communient dans la ferveur. Mais ce n’est qu’à partir de ce moment que les différences s’expriment. Il y a d’abord la catégorie de ceux qui se formalisent scrupuleusement des règles charaïques (par ailleurs non contraignantes dans le cas d’espèce), à commencer par le don d’une partie de la carcasse au profit des personnes nécessiteuses. Il y en a d’autres qui réunissent la famille pour la grand-bouffe de l’année autour d’un énorme méchoui, suivi dans la journée par d’autres préparations culinaires qui diffèrent d’une région à l’autre. Il y en aussi qui agrément autrement la barbecue-party.
Aïd mabrouk à tous.
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le plus important pendant l'aid n'est pas la fete mais la tolerence et l'acceptation de l'autre qu'il soit salafiste ou autre, tant qu'il a des idees, il faut les debattre et surtout pas les ignorer ou se moquer d'eux.