L'énergie à des prix moins élevés
II y a près de quatre ans, le prix du baril de pétrole avait atteint un niveau record de 145 $ us le baril et celui du gaz naturel, les 14 $ par MBtu.
Les experts avaient alors parlé d’une possible pénurie de ces produits à moyen terme.
Depuis, tous les opérateurs ont fait des efforts importants en matière de rationalisation de l’utilisation de l’énergie et les producteurs ont développé des techniques plus performantes pour accéder à ces matières.
Face la stagnation de la demande et l’abondance de l’offre, les prix du pétrole baissent
Au niveau de la demande, les perspectives économiques sont plutôt négatives sur le court terme et ce aussi bien pour les pays développés que pour les pays émergents ou en développement.
Pour sa part, l’Agence Internationale de l’Energie a dernièrement revu à la baisse la consommation de pétrole à l’horizon 2016.
Au niveau de l’offre
• La production de l’Arabie Saoudite serait à son niveau le plus élevé depuis 30 ans soit 9,8 millions de barils/jour ;
• La Libye a relancé sa production plus vite que prévu et atteindra bientôt en rythme de croisière le niveau d’avant la révolution, soit 1,6 million de barils/jour
• La production irakienne dépasse actuellement les 3 millions de barils/jour et pourrait doubler d’ici 2020.
Au niveau des technologies d’extraction
Le secteur pétrolier développe les technologies les plus sophistiquées afin de :
• Tirer le maximum de pétrole de chaque gisement ;
• Accéder aux ressources à des profondeurs jamais atteintes auparavant soit jusqu’à 4 000 m en offshore, parfois à travers des couches de sel (le cas des gisements offshore du Brésil), nécessitant le recours à des procédés non utilisés à ce jour.
Pétrole léger Court moyen mensuel du marché à terme
Source : futures.tradingcharts.com
Techniquement, le marché est en mesure de passer en dessous de la barre des 80 $ le baril. Seul impondérable de taille, les perturbations éventuelles de l’approvisionnement à partir du Golfe persique.
Les réserves de gaz augmentent et les prix baissent
Après avoir dépassé les 16 $ par MBTU en 2006 et 14 $ en 2008, les prix du gaz sont actuellement à moins de 4 $ et ce malgré une demande en forte croissance partout dans le monde, particulièrement à partir des pays asiatiques.
En effet, les investissements réalisés ou en cours, sont énormes, et les réserves prouvées le sont davantage.
La Russie
Gazprom se prépare à investir 35 milliards de dollars afin de développer des activités gazières en Asie, en vue de son exportation vers les pays asiatiques, via le port de Vladivostok.
Par ailleurs, le pays compte exploiter de nouveaux gisements en Sibérie.
Le Canada
Partenaire du Canada, Petrochina (Chine) a investi 3 milliards de $ dans un pipeline afin d’acheminer la production de pétrole à partir d’un gisement de sables bitumeux.
Le Canada ambitionne aussi de devenir un exportateur important de gaz vers l’Asie.
Les Etats Unis d’Amérique
En Alaska, l’un des grands opérateurs mondiaux se propose de construire un gazoduc de 1200 km à partir d’un gisement gazeux vers les ports de Valdez ou d’Anchorage et ce pour un coût estimé à plus de 45 milliards de $.
Les USA se sont également fortement engagés dans la production de gaz de schiste. Selon certaines sources, les quantités piégées dans le sous-sol américain représenteraient dans l’état actuel des connaissances, près d’un siècle de réserves de gaz.
A un moment où l’économie américaine est fortement menacée par le spectre de la récession, la perspective d’une production de gaz à des prix modérés, donne des espoirs pour la relance de l’économie et de l’emploi.
Pour leur part, les associations environnementales se battent pour ralentir, sinon stopper l’exploration intensive avec ce procédé. En effet, il semble que personne n'est capable d’en prévoir l’impact réel à long terme sur l’environnement et la santé.
Gaz naturel : Evolution du court moyen mensuel du marché à terme
Source : futures.tradingcharts.com
Compte tenu des coûts de plus en plus élevés d’extraction du gaz aussi bien des gisements offshore que du schiste, ainsi que des niveaux de prix relativement très bas sur le marché mondial, il est peu probable que ces prix puissent baisser sensiblement à l’avenir.
Taoufik Ben Salah
Consultant en Commerce International
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