News - 29.11.2012

Siliana : Jebali «comprend» les aspirations des habitants, mais dénonce la violence

Jusque-là, Hamadi Jebali s’était contenté à propos des évènements de Siliana de petites phrases,  prononcées en marge de rencontres à caractère économique. La conférence de presse qu’il a tenue ce jeudi lui a offert l’occasion d’aller au fond des choses.

Dans une déclaration liminaire, il s’est lancé dans un long réquisitoire  contre les tenants de la violence. « Nous ne pouvons accepter, après la révolution et la chute de la dictature qui a libéré la parole, que la violence s’installe dans notre pays » a-t-il déclaré d’emblée. « Nous demandons des positions  claires de toutes les parties sur ce point, car la violence n’a plus sa raison d’être dans une société démocratique comme la nôtre. Que je sache, la prise  d’assaut des postes de police, des municipalités, ou même des recettes des finances  ne vont pas résoudre la question du développement du gouvernorat de Séliana. Au surplus,  c’est l’expérience démocratique  qui risque d’en pâtir le plus ». Tout en faisant droit aux habitants de la région de Siliana de leurs aspirations au développement, il a rappelé l’effort fourni par le gouvernement pour le développement  régional. Mais en tout état de cause, a-t-il dit « rien ne pourra se faire dans la violence, les manifestations et les coupures de routes»

Le chef du gouvernement n’a pas eu de mots assez  durs pour stigmatiser « ceux qui se servent de l’UGTT comme d’un paravent pour se livrer à la violence révolutionnaire ».  Et d’ajouter : « Ceux qui pensent qu’en recourant  à de tels procédés, ils vont nous intimider se trompent lourdement. Forts de notre légitimité, nous ne nous laisserons pas faire », avant d’annoncer la création « d’une commission d’enquête indépendante qui permettra de faire toute la lumière sur ces évènements et identifier les vrais coupables ». Tout en dénonçant la violence « d’où qu’elle vienne ». M. Jébali a rendu hommage aux  forces de l’ordre qui n’ont utilisé leurs armes qu’en dernier recours et « qui ont été eux aussi victimes des violences »Quant au sort du gouverneur, il s’est déclaré  opposé  à son départ «dans les circonstances actuelles ». Son travail devra faire au préalable  l’objet d’une évaluation objective.

Quelle est l’identité des parties qui sont derrières ces évènements ? Interpellé par les journalistes à plusieurs reprises, le chef du gouvernement s’est montré évasif, mais il visait vraisemblablement l’extrême-gauche. L’allusion à la « violence révolutionnaire »ou  à« la révoolution prolétarienne » était suffisamment claire. D’ailleurs le ministre de l’intérieur a cité mercredi nommément, Chokri Belaïd.

S’expliquant sur l’usage excessif de la force du côté des forces de l’ordre, il a répondu que l’enquête permettra de déterminer les dépassements des deux côtés. Enfin, s’agissant de sa rencontre avec le secrétaire général de l’UGTT, il a relevé une concordance de vues sur «la nécessité d’un apaisement et la recherche de solutions en concertation avec  toutes les parties concernées».

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Tags : Hamadi Jebali  
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10 Commentaires
Les Commentaires
Mhamed Hassine Fantar - 30-11-2012 08:46

De tous les côtés, le pouvoir ne cesse de prêcher et psalmodier que toutes les manifestations, quelles qu'en soient la nature et la forme, sont acceptables voire bénies pourvu qu'elles se fassent sans violence.Certes la violence génère des pertes parfois irréparables et des souffrances physiques et morales, mais il faut aussi se méfier de ceux qui prêchent la non-violence pour en profier et faire ce qu'ils ont à faire pour se faire en toute quiétude un domicile fixe quitte à laisser l'autre sans abri.

Docteur VARETTE - 30-11-2012 08:50

Je conçois fort bien l'attitude de Monsieur JEBALI vis à vis de la violence à SILIANA, jugeant cette violence insupportable, ANTIDEMOCRATIQUE! Que n'a-t'il jamais jugé également ANTIDEMOCRATIQUES les agressions des 'jihadistes', bras armé d'Ennahdha de son complice GHANNOUCHI, ANTIDEMOCRATIQUEs les poursuites judiciaires à l'encontre du Doyen de la Manouba !

mahmoud Bédoui - 30-11-2012 10:58

Jusqu'à quand la Troïka va continuer à ignorer qu'elle n'a jamais été élue pour gouverner et qu'elle n'a fait qu'un coup d'Etat anticonstitutionnel en usurpant le pouvoir ? Jusqu'à quand elle va continuer à chanter que le peuple l'a élue alors qu'il n'a voté que pour la rédaction d'une nouvelle constitution digne des aspirations du peuple et de sa révolution ? Jusqu'à quand va-t-elle continuer à ignorer qu'elle a totalement raté tous les objectifs de cette révolution et qu'elle ne fait que détruire le pays et cela dans tous les domaines ? Jusqu'à quand va-t-elle ignorer qu'elle est la contre-révolution et qu'elle sera tenue pour responsables de tous ces crimes qui en un an ont dépassé de loin les crimes de Ben Ali et ces crimes touchent aussi tous les domaines et les peines encourues seront très lourdes ? Jusqu'à quand les deux daltoniens Marzouki et Ben Jaafar vont-ils découvrir que la ligne rouge est déjà franchie depuis des mois par le mouvement wahhabite tunisien ? Ils sont complices de la contre-révolution et le paient déjà très cher pour le présent et l'avenir ? Jusqu'à quand ce gouvernement fantoche doit-il ignorer que dans toute démocratie, le rôle de l'opposition est de s'opposer, de dénoncer toutes les dérives et de proposer des solutions autres que celles qu'applique le gouvernement ? Le discours et les menaces de Hamadi Jebali ne sont pas dignes d'un président du gouvernement mais ceux d'un simple militant nahdhaoui, discours repris par tous ses collaborateurs au parti, à la Constituante et au gouvernement. La même méthode de Ben Ali, sauf que cette fois-ci les Tunisiens se posent une simple question " Mais où est donc passé le président provisoire de la République pendant le désastre subie par Siliana ?". Osons espérer un communiqué dans les jours ou les semaines à venir pour ... dénoncer l'opposition et la gauche vendue à l'étranger.

Mohamed Naimi - 30-11-2012 12:01

Décidément, on ne cesse d'être surpris par la piètre qualité des réponses du PM au regard des récents évènements à Siliana. On espère un jour que le PM réalise une chose essentielle qu'il importe de garder à l'esprit: l'exercice du pouvoir nécessite au minimum la maîtrise d'une lecture objective de tout évènement survenant dans le pays. Ses réponses hier à la Conférence de presse se résument à prendre les effets pour les causes, pensant, avec des sourires artificiels, parvenir à gagner une confiance déjà érodée par une triste duplicité de langage. Le vrai problème n’est pas dans l’UGTT ni dans les partis de l’opposition accusés de mettre les bâtons dans les roues. Il est ailleurs et semble être au-delà des capacités de compréhension des dirigeants actuels. La révolution survint en l'absence de commandement intellectuel et idéologique, et de, ce fait, a pris au dépourvu tout le monde. Il s’agit d’un clin d’œil inédit de l’histoire des mouvements sociaux, où les élites politiques et intellectuelles n’ont pu être en mesure de mobiliser les masses et prendre l’initiative d’enclencher les actions de contestation. A l’inverse, tout ce qu’elles peuvent faire est de récupérer les malaises afin d’en faire un alibi de revendication. C’est dire que, du moins jusqu’à présent, il parait difficile, à elles seules, d’avoir un ascendant quelconque sur les masses au point de les mobiliser ou en faire un élément de pression. Si cette hypothèse est acceptable, l’on est en droit de se demande ce qui se passe alors à Siliana. Une forte dose de congestion y règne au niveau social. La ville fait partie d’une région qui fut le grenier de Rome, mais dont la majorité, composée de petits agriculteurs, demeurent marginalisés et dépourvus de tout soutien financier favorable à leurs activités. C’est cette frustration qui est à l’origine du soulèvement des chômeurs, petits artisans et étudiants, à Siliana. Celle-ci appartient à une zone géographique historiquement délaissée par rapport à la région côtière dont le bénéfice d’une part substantielle du budget de l’Etat est visible dans les statistiques officielles. Aujourd’hui, Siliana et les autres pôles de la région souffrent d’un terrible déficit d’infrastructures physiques, sanitaires et éducatifs, aggravé par l’absence de soutien aux franges les plus démunies. Le gouvernement semble être réticent, voire incapable, à assimiler une pareille réalité pour en apporter les remèdes appropriés. Au lieu de cela, on voit, hier et encore une fois, le PM recourir au subterfuge du complot, un vieil refrain qui nous rappelle le funèbre passif de la dictature de Ben Ali. A maintes reprises, il esquivait la question concernant l’identification de ceux qu’il accusent d’entraver la marche de la révolution. C’est dire que tout est bon tant qu’il est facile d’inventer des boucs émissaires sur mesure. A aucun moment le PM ne se demande la raison pour laquelle la grogne a débuté à Sidi Bouzid, puis à Kasserine et à Gabès, pour enfin s’installer à Siliana, et peut-être continuer son chemin vers d’autres places de conditions similaires. C’est cette faillite de lire objectivement l’histoire des choses qui conduit le PM à faire de la pirouette sa fabrique de marque. Tantôt, la veille, il lie son propre destin à celui du gouverneur de Siliana, tantôt il tient un langage faux apaisant le jour de la conférence de presse. Ce n’est pas sérieux, c’est le moins qu’on puisse dire ! Des décennies d’arbitraire ont, certes, ouvert des abîmes, mais, faute d’en tirer les enseignements risque fort bien de les creuser.

tounesnalbaya - 30-11-2012 13:03

Monsieur JEBALI, c'est votre mauvaise politique qui a amené la colère du peuple, il faut apprendre la politique avant de la pratiquer, je vous dis que vous êtes novice dans ce domaine.

belfahem - 30-11-2012 14:14

ce qui s'estpassé n'est pas acceptable et les pertes dans les biens ou les êtres humains doit être éviter par tous les moyens mais à ma avis celui qui appelle aux manifetations doit prendre les mesures nécessaires à bien contrôler la sitaution et doit donner des consignes aux participants de gerder les yeux ouverts à tous ceux qui en profitent pour que cela ne se transformera pas à un dépassement incontrôlé ,certe il y ades gens discipliné mais d'autres des hors la loi ou en des contes à régler .

fathallah - 30-11-2012 15:47

jbali comprend toujours tres tard. il doit aussi comrendre qu'un gouverneur qui n'a pas su prevoir et prendre les decisions qu'il fallaient pour que des incidents entre deux fonctionnaires de son administration degenerent en manifestations et en malheurs est incompetent et qu'il peut servir ailleurs mais pas prendre des responsabilites importantes comme celle d'un gouverneur. qu'attend jbali pour comprendre cela.

Maalaoui Abdo (Canada) - 01-12-2012 02:28

Il faut trouver un bouc émissaire à chaque échec : Aujourd'hui c'est l'extrême gauche et à sa tête Chokri Belaid ! Pauvre Premier Ministre au lieu d'accuser son Ministre de développement régional, son Gouverneur de Siliana, ses Délégués et les divers Conseils municipaux... Il accuse ce qui n'existe pas ! Chokri Belaid n'a jamais été le représentant de l'extrême gauche ou de l'idéologie de l'extrême gauche mais dans l'extrême gauche il y a des multiples tendances ... Il y a les Libertaires, les Trotskystes, les Staliniens, les Maoïstes, etc... J'aimerai bien trouver beaucoup de Maoïstes en Tunisie qui peuvent nous permettre de comprendre la stratégie chinoise dans la politique de développement régional qui est devenu un modèle de développement enviable qui a permis à la Chine de bâtir une industrie qui fait trembler nos industries Nord-américaines... J'aimerai bien trouver des Trotskystes qui peuvent nous donner une vision sur l'autonomie économiques des régions et surtout sur la décentralisation et comment donner le pouvoir au peuple afin qu'il participe à son auto-développement ! J'aimerai bien trouver des Libertaires tunisiens afin qu'ils nous enseignent comment détruire la bureaucratie et bâtir une vraie démocratie participative ! Alors cher Jebali, en s'enfermant dans votre tour d'ivoire vous avez raté le bateau, vous avez refusé d'écouter le peuple de Siliana, ce dernier a décidé de marcher dans la rue comme elle a marché Rosa Parks sur la route de la liberté au sein des Mouvements noirs américains... Le vrai coupable cher Premier Ministre Jebali c'est vous ? Vous n'avez opter de placer des pions comme pour faire fonctionner un pays au lieu d'avoir recours à des experts capables de faire fonctionner votre machine étatique et garder le Pouvoir si ça vous enchante ... le peuple tunisien veut le respect de sa dignité et être sécuriser afin que ces enfants pourront manger ... !

fathi - 01-12-2012 09:44

Jebali na pas compris et ne peut comprendre que la politique de son parti dictee par guanouchi est erronee. Il n'a pas compris qu'en placant des responsables d'aucune qualite professionelle ne peut etre tolerer par le peuple Tunisien. C'est cette politique qui mene aux desordre social, a la perte matrielle t humaine. En gardans le gouverneur de Siliana en poste, il prouve ncore une fois, que nahdha est totalement deracine et loin du peuple. S'il ne veut pas du mot degage, qu'il degage.

Atlal El-Mahdiyya - 01-12-2012 20:33

I see Jebali as a shadow prime minister but never being the head of a government. Please get out of our politics.

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