Leila Haddad rend hommage à Oum Kalthoum
Elle s'appelle Leila Haddad. Elle est Tunisienne. A l'âge de dix-huit ans. elle se rend en France, poursuit ses études universitaires à Londres. Elle prépare une maîtrise en anglais, arrête au DEA, attirée en premier par le théâtre. Hantée ensuite par une passion, la danse orientale, elle s'y adonne totalement, d'abord par révolte, ensuite par défi.
Zikrayat, littéralement la mémoire, c'est le nom de son nouveau spectacle qu'elle donne Sète, dans le sud de la France, la ville de Paul Valéry et de Georges Brassens, ce vendredi 6 mars. Elle y rend hommage à Oum Kalthoum, la mythique chanteuse égyptienne qui a su réunir les peuples arabes.
Dansant contre les clichés, neuf danseuses revendiquent la beauté et l'harmonie d'une technique dont les mouvements enroulent et déroulent des huit à l'infini : costumes vifs, voiles multicolores, cliquetis de bijoux, frémissements de voiles, ondulations de ventres et de bras au son de musiques onctueuses.
Les danseuses traquent le «Tarab», un état de transe et d'extase en s'enroulant dans les boucles de la voix somptueuse d'Oum Kalthoum. Plaisir des yeux et des oreilles : c'est une démonstration éclatante qui nous conduit dans de secrètes correspondances autour d'un long poème dansé. Leila Haddad Pionnière de la danse orientale, loin du spectacle ethnographique, Leila Haddad interroge les danses originelles depuis les années 1980, comme cela a été fait bien avant pour le Flamenco (La Argentina) ou la danse contemporaine (Isadora Duncan). Cette héritière des danses sacrées immémoriales remet en valeur le corps intelligent.
- Ecrire un commentaire
- Commenter