Ali Boussabah
Les historiens ont le mérite de fouiller les archives et les archives quand elles existent- laissent des traces indélébiles derrière elles. Un jour je rencontrai par hasard un historien M. Abdessalam Ben Hamida qui travaillait sur l’histoire du mouvement syndical tunisien et, en plus des noms aussi célèbres que connus que ceux de Hached et Achour, revenait celui de Ali Boussabah.
Et cet historien me demandait si je le connaissais? Je lui pris rendez vous avec mon père à Sfax qui lui raconta ce qu il avait vécu dans les années 40 avec la création de l’ UGTT et il publia dans les cahiers de la méditerranée vol. 63–2001, Villes et solidarités sous le titre de: « La ville, lieu de transition entre solidarité d’origine et solidarité syndicale » dont ci-après un extrait.
«Puis, après la scission de mars 1944 au sein de la C.G.T., à l'Union des Syndicats Autonomes du Sud Tunisien, nous retrouvons le corporatiste Messaoud Ali Saâd comme secrétaire adjoint, dans un bureau, dont le secrétaire général est un autre Kerkennien, Farhat Hached et qui comporte d'autres insulaires, dont Habib Achour, et bien d'autres (Ali Boussabah ..). Nous retrouvons ces trois personnages en août 1945 dans le bureau de Sfax d'une association de bienfaisance "le soutien Kerkennien" : le premier Messaoud comme président, le second comme secrétaire général adjoint et le troisième comme membre. »
Car durant cette période trouble et jusqu a l indépendance, le regretté Ali Boussabah passait des nuits blanches en réunions mystérieuses pour nous autres, et le matin habillé à l’européenne et la tête couverte d’une chéchia – qu il abandonna le 20 mars - il quittait le quartier du Ksar de La médina pour aller rejoindre son bureau aux travaux publics de Sfax ou il officiait comme agent de bureau et ses rapports avec ses supérieurs français étaient impeccables vu son français quasi parfait
Il conserva ses fonctions de responsable administratif au sein de l’administration tunisienne à Sfax et toujours le premier arrivé et le dernier parti, Tunis lui envoyait régulièrement des décrets a revoir des textes à re-rédiger et il ne voulut jamais quitter Sfax malgré les nombreuses requêtes de ses supérieurs dont notamment M. Lassad Ben Osman qu’il vénérait et qui le respectait et qui eut des mots inoubliables après son décès «il fait partie de ceux qui ont construit la Tunisie ».
Des générations d’ingénieurs en chefs passèrent par son administrations et le père de l ONAS, si Taher Dalloua me dit : «C n est pas seulement ton père, C’est aussi notre père à tous. »
Sa connaissance du droit administratif était légendaire et même après sa retraite il entreprit une procédure auprès du tribunal administratif contre la CNRPS parce qu elle retenait indûment quelques centaines de millimes au titre de la CPE sur sa retraite. L’affaire fut jugée et l’Arrêté Boussabah devint un cas de jurisprudence dont continuent à profiter à ce jour tous les retraités…
Né en 1921, il disparut en 2009 après une longue maladie et repose en paix avec la sensation du devoir accompli auprès de ce pays qu il chérissait lui qui était un fonctionnaire modèle
Repose en paix père!
Moncef Boussabah
HOMMAGE
A CEUX QUI ONT PARTICIPE
A LA CREATION DE LA TUNISIE MODERNE
ET AUX INCONNUS DE L HISTOIRE
MAIS QUE L HISTOIRE N OUBLIE PAS
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Mon grand père Ali Boussabbah sera toujours dans nos cœurs, c'est une perle rare qui a probablement disparu mais son éclat enluminera toujours nos jours.