Le Kairouan des Poètes
Quatrième « ville-icône arabe et islamique » après la Mecque, Médine et Al Qods, carrefour des voyageurs en Afrique et vers l’Andalousie et l'Orient, Kairouan a été également la muse de grands poètes arabes. Depuis Abderrahmane Ibn Anaam, premier magistrat de l’Ifriqiya (683-738) à Nizar Kabbani, pas moins de 22 poètes talentueux parmi ceux qui l’avait chantée ont été retenus dans l’ouvrage « Kairouan dans le cœur des poètes » établi par Jaafar Majed. A l’initiative de la Fondation Tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts (Beit Al Hikma), cet ouvrage qui est édité dans le cadre de la célébration de « Kairouan, capitale de la culture islamique » offre 40 textes, entre prose et poésie de 22 poètes soigneusement présentés.
Pourquoi Kairouan nous aime-t-elle?
On y retrouve notamment, Ibn Rachiq, Al Houssari et Salah Souissi, mais aussi les Kabadi, Hlioui, Naccache, Mezhoud, Saddam, Majed, Khraief, Kassar et Mazigh. L’auteur n’oublie pas Loghmani, Kahouaji, Sammoud, Ghozzi, Majeri, Ouhaibi, Hammami et Nizar Kabbani. Ce dernier, sous le titre de : Pourquoi Kairouan nous aime-t-elle ? » avait prononcé un texte mémorable, à l’occasion de sa participation, le 8 avril 1995, à la Maison de la Culture Assad Ibn Al Fourat, devant un auditoire record.
Comme le souligne Abdelwahab Bouhdiba, président de Beit Al Hikma dans son introduction, Jaafar Majed a su nous transposer, dans une chronologie historique, à travers un best of parmi les poètes kairouannais et arabes, tous unis par une même passion, déclamant leur amour pour Kairouan, exprimant leur nostalgie et chantant sa gloire.
L’ouvrage, de grand format, 290 pages, relié, est illustré de dessins puisés, notamment, dans l’excellent récit : « Le voyage en Tunisie de Cagnat et Saladin », rédigé par René Cagnat et Henri Saladin à l’issue de leur mission effectuée en 1882-1883. En couverture, le choix s’est porté sur une toile de Ali Zenaidi alors que la calligraphie est l’œuvre d’Amor Jomni.
Un livre qui se lit avec délectation, bien pensé par Jaafar Majed, en une sorte de collier de perles. Précieux pour toute bibliothèque personnelle qui se respecte.
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