Ces Tunisiens du Gabon
Dans ce Gabon endeuillé par le décès de son président, Omar Bongo Ondimba, et pleine campagne électorale pour la désignation de son successeur, la colonie tunisienne vaque paisiblement à ses activités, forte de l’estime et de l’amitié de tous. Au total, ils sont près d’une soixantaine de ressortissants tunisiens, établis essentiellement à Libreville, la capitale et, en nombre réduit, à Franceville.
Doyen de notre colonie, Faouzi Biri qui aligne pas moins de 35 ans au Gabon et dans la région, assure la liaison, en qualité de consul honoraire. Spécialiste en TIC, il a été le premier à introduire pour le compte d’une grande firme multinationale des équipent et solutions pour les banques, notamment les DAB. A présent, il continue à résider au Gabon ou il a créé sa propre entreprise, toujours dans le même domaine.
Officiellement, c’est l’Ambassade de Tunisie à Yaoundé qui couvre la zone à partir du Cameroun, depuis la fermeture de la chancellerie à Libreville. "D'ailleurs, le Chargé d'Affaires et l'Agent Consulaire sont d'une affabilité admirable, confie à Leaders, un couple de Tunisiens résidents au Gabon. Chaque fois qu'on les appelle, ils sont d'une grande efficacité." Dans les années 80, la Tunisie avait fait l’effort d’y ouvrir une ambassade, sous la férule de l’africaniste feu Béchir Gueblaoui, auquel avait succédé Ezzedine Kerkeni. Mais les restrictions budgétaires n’avaient pas permis la poursuite de l’expérience.
Les liens entre la Tunisie et le Gabon ont toujours été solides. Le Président Bongo, de retour d’une visite à Tunis, et impressionné par l’avancée significative dans plusieurs domaines, avait tenu à faire venir des coopérants tunisiens pour servir dans différentes spécialités. C’est ainsi qu’un groupe d’une quarantaine d’enseignants a été dépêché par l’ATCT à Libreville, suivi par des experts de haut niveau. Tous les enseignants ou presque sont aujourd’hui rentrés après la fin de leur mission. L’un d’entre eux a préféré cependant rester à Franceville ou il a pu développer des activités privées et fait venir pour l’y assister des membres de sa famille.
L’Expert crée son entreprise
Parmi les experts envoyés à Libreville figure Noureddine Bédoui, cet ancien HEC, économiste à l’API ou il avait travaillé aux cotes de l’actuel Ministre de l’Industrie, M. Afif Chelbi. En poste au Gabon, il devait contribuer à la mise en place des dispositifs d’incitation à l’investissement et prêter conseil, auprès des premiers dirigeants, dans différents secteurs économiques et financiers ainsi que l’informatisation.
Lorsqu’il avait débarqué pour la première fois à Libreville en 1987, il croyait que sa mission n’y dépassera pas quelques mois, une ou deus années au plus. Et le voila encore, attache à son pays d’accueil.
Noureddine se mariera en 1994 et fera venir avec lui sa jeune épouse qui lui donnera deux superbes enfants aujourd’hui âgés de 16 et 13 ans. Il travaillera dur et méritera la confiance et le respect de ses supérieurs qui apprécient hautement son intégrité, sa compétence et son sérieux. Début des années 2001, il se trouve face à un choix difficile, après tant d’années en tant qu’expert conseiller : rentrer en Tunisie ou créer sa propre entreprise à Libreville. Fort du soutien de ses amis gabonais, il franchit le pas et se lance en fondant une compagnie spécialisée en TIC.
Equipements, solutions, intégration et surtout conseil : il se déploie avec dynamisme et ardeur, puis s’intéresse à d’autres secteurs et y prend ses marques. Chef d’entreprise, il connait le stress, les fins de mois et l’impératif de réussir. Aujourd’hui, se battant de toutes ses énergies, dans le calme et la sérénité, Noureddine Bédoui est un Tunisien heureux au Gabon.
Comme lui d’autres compatriotes connaissent une véritable réussite et jouissent d’une grande estime. Tel est le cas de ces architectes (hé oui !) ingénieurs, enseignants (2), consultants et autres hommes d’affaires. Se retrouvent-ils souvent entre-eux ? A quelques rares occasions, chacun étant très pris de son cote. Mais voilà que depuis sa nomination à la tête de l’Hotel Laico Okoumé Palace, Karim Mzali leur offre un bon point de rencontre. Une colonie de vrais leaders, certes réduite en nombre mais qui honore son pays.
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