Grève générale: tractations de la dernière chance ?
Des tractations étaient en cours, ce mardi, entre une délégation gouvernementale et cinq membres du Bureau exécutif de l’UGTT pour tenter de parvenir à un compromis au sujet de la grève générale du jeudi 13 décembre décidée par l’organisation syndicale. Selon la page officielle de l’UGTT sur Facebook, les cinq représentants syndicaux sont MM. Noureddine Tabboubi, Belgacem Ayari, Mohamed Msalmi, Kamel Saad et Hefayedh Hefayedh. L’enjeu tourne autour de l’annulation de la grève, comme le souhaite le gouvernement, ou son maintien, comme s’y accrochent encore de larges pans de l’organisation.
Si un compromis est acquis au terme des tractations en cours, la grève pourrait être annulée, laisse-t-on entendre Place M’Hamed Ali, mais le mutisme reste de mise sur la teneur de la négociation et la nature des points abordés. La médiation menée en fin de semaine écoulée par l’ancienne figure syndicale, Ahmed Ben Salah entre le Secrétaire général de l’UGTT et le président du Parti islamiste Ennahdha avait tourné court. Houcine Abbassi l’a publiquement écartée d’un revers de la main lors de l’émission politique dominicale de Nessma TV. «Je n’ai pas à avoir Ghannouchi et Ennahdha, ni d’ailleurs aucun autre parti comme interlocuteurs. En tant que partenaire social, c’est avec le gouvernement que nous traitons », a-t-il dit.
L’engagement de pourparlers directs ne fait pas encore retomber la tension, ni modérer les propos des uns et des autres, constatent les observateurs. Au moment même où se tenait le premier round de discussions pour tenter de débloquer la situation, un des faucons d’Ennahdha, Abdelhamed Jelassi donnait libre cours aux insinuations en rappelant, au micro de Mosaïque FM, que « la grève générale est une arme ultime dont l’UGTT n’avait jamais fait usage durant les… 23 années de dictature ».
Heureusement qu’un autre représentant de la Troïka, Touhami Abdouli avait par anticipation rétabli l’équilibre en déclarant, au cours la première partie de la même émission, que « l’organisation syndicale avait joué toujours joué un rôle prééminent, y compris et surtout pour assurer le succès de la révolution ».
En attendant l'issue des tractations en cours, les deux camps continuent de fourbir leurs armes à coups de déclarations tonitruantes, de petites phrases assassines et, surtout, de mobilisation sur le terrain.
Par ailleurs, les organisations syndicales présentes à Tunis en signe de soutien à l’UGTT, notamment la Confédération syndicale internationale, devaient tenir mardi à 18h.00 une conférence de presse Place M’Hamed Ali pour exprimer leur position concernant ce qui se passe en Tunisie et les agressions perpétrées contre la principale organisation syndicale tunisienne.
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