Des salafistes saccagent un bar d'hôtel à Sbeitla

Un groupe de salafistes a attaqué jeudi un hôtel en plein centre de la ville Sbeitla. Les assaillants, une quinzaine selon des témoignages concordants, ont saccagé le bar et le hall et tenté de mettre le feu à l’établissement. Avant de se retirer sans être inquiétés, ils ont incendié un véhicule stationné devant l’hôtel.

Armés de gourdins et d’armes blanches, les « barbus » auraient invectivé, insulté et traité les clients et le personnel du « Capitole » de mécréants, détruisant au passage des bouteilles d’alcool. Juste après cette équipée punitive, plusieurs actes de vandalisme et des violences ont été signalés en divers endroits de la ville, connue pour son immense et magnifique parc archéologique. A quelques dizaines de kilomètres de là, des unités de la garde nationale et de l’armée sont aux trousses, depuis lundi dernier, d’un groupe armé, probablement des terroristes, retranché dans les massifs montagneux boisés limitrophes de la frontière tuniso-algérienne.

Aucun communiqué officiel n’était encore disponible, vendredi matin, au sujet de ce nouvel incident impliquant des salafistes.

Cette attaque est la troisième du genre depuis les violentes équipées contre deux bars de Jendouba, le 27 mai 2012, et un hôtel de Sidi Bouzid, le 3 septembre dernier.

Le ministère de l’Intérieur a donné sa vendredi matin sa version des faits sur sa page Facebook officielle. A la suite d’une altercation entre un serveur de restaurant touristique de Sbeitla et deux de ses voisins, précise-t-il, le différend a dégénéré en voies de faits entre les deux parties. C’est alors que de jeunes délinquants sont intervenus pour prêter main forte aux autres. Il s’ensuivit l’incendie d’une antichambre du restaurant utilisée comme vestiaire. Une voiture stationnée derrière le restaurant et appartenant à un client a été également incendiée. La salle principale du restaurant n’a cependant subi aucun dégât, contrairement à ce qui avait été dit. Une quantité de boissons alcoolisées a aussi été volée. La police a interpellé le serveur et un des agresseurs qui ont été placés en garde à vue, à la demande du ministère public. Une enquête est en cours.