Hommage au Professeur Ali Bousnina
Le Jeudi 1er novembre 2012, l’inattendue nouvelle de la disparition de notre collègue et ami Ali Bousnina s’est en quelques minutes répandue, laissant ses amis perplexes quant à la véracité de cette information.
Personne n’osait y croire…et chacun y allait de plusieurs contacts téléphoniques urgents dans l’espoir de voir cette triste nouvelle infirmée.
Une nouvelle qui laisse ses amis abasourdis, désorientés et peinés.
Tous ceux qui l’ont connu reconnaissaient en Si Ali, comme il nous plaisait de l’appeler, un homme de cœur, serviable, affable, travailleur sans relâche, au point de reléguer au second plan ses affaires personnelles et plus particulièrement sa santé. Santé qui lui a fait faux bond, immédiatement après l’Aid El Kebir.
J’ai connu Si Ali à la fin des années 50 comme porte-drapeau de l’athlétisme scolaire et universitaire tunisien, au lycée Alaoui de Tunis, où il décrocha son baccalauréat en 1962. Suite à quoi il s’orienta en médecine. Il faisait partie de la première promotion de la faculté de Médecine de Tunis dont il était fier d’appartenir. Il s’expatria à Rouen et réintégra le service de notre Maître le Professeur Ben Ismail à la Rabta où il réalisa, le premier en Tunisie, l’échocardiographie, l’épreuve d’effort et la réadaptation cardiaque.
Il succéda comme chef de service à feu le Professeur Mahmoud Ben Naceur à la tête du service de cardiologie de l’hôpital Charles-Nicolle, poste qu’il occupa jusqu’en 1999 ,date à laquelle il fut, et pour 6 années d’affilée ,ambassadeur de Tunisie en Pologne où il avait accompli un travail remarquable de rapprochement entre les deux pays.
A son retour en 2005, il fut appelé comme conseiller au ministère de l’Enseignement supérieur.
Son caractère sociable, affable et entrepreneur a fait de lui un élément moteur incontournable dans la création et la promotion de plusieurs sociétés savantes. En premier, notre Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaire en 1990, celle de médecine du sport et tant d’autres pour terminer jusqu’à son décès par la Société tunisienne d’écho-Doppler (STED), dont je suis le vice -président. Parmi les très nombreuses fonctions extramédicales qu’il occupa, la direction de l’Ecole de santé de Tunis, l’Université de Tunis II, dont il fut recteur, etc.
Si Ali était très connu par les instances médicales internationales et plus particulièrement arabes et africaines. Il fut, en juin 1983, un des membres fondateurs avec les pères fondateurs de la cardiologie de Tunisie, de l’Algérie et du Maroc, de la Fédération maghrébine de cardiologie dont est issu le Congrès maghrébin de cardiologie.
Ses collègues cardiologues maghrébins lui vouèrent beaucoup de respect et de considération. La nouvelle de sa disparition annoncée au cours du 15e Congrès maghrébin de cardiologie tenu du 15 au 17 octobre 2012 à Alger a surpris et attristé toute l’assistance, dont ses compagnons de route présents. En reconnaissance au travail accompli et aux liens de sincère amitié qu’ils lui vouaient, une minute de silence a été observée à sa mémoire lors de l’inauguration officielle dudit congrès.
Si Ali a vécu, pleinement, talentueusement, passionnément.
C’est à sa juste mesure qu’il était aimé, estimé et respecté, et c’est à sa juste mesure qu’il nous manquera….. Il laisse la cardiologie orpheline.
A son épouse notre collègue et amie Souad, à ses filles, nos consœurs Dorra et Olfa, et son fils Skander et à ses petits-enfants, l’expression de notre peine, de notre compassion et notre profonde sympathie.
A toute la famille médicale tunisienne, à sa famille cardiologique qu’il chérissait nos sincères condoléances. Que Dieu ait son âme et l’accueille dans Son éternel paradis.
Homme de cœur, spécialiste du cœur, Si Ali restera à jamais dans nos cœurs.
Docteur Rachid Mechmèche
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