Une cellule d'Al Qaïda démantelée en Tunisie : 16 terroristes arrêtés et 18 recherchés

Le premier noyau d’une cellule que l’organisation terroriste Al Qaïda Maghreb Islamique (AQMI) voulait implanter en Tunisie sous le nom de Brigade d’Okba Ibn Nafaa a été démantelé, a annoncé le ministre de l’Intérieur Ali Laareyedh. Seize de ses membres ont été arrêtés et 18 autres sont recherchés alors que des ratissages se poursuivent notamment au Jebel Chaambi, dans la région de Kasserine et dans la région d’Aïn Drahem, à la recherche de fugitifs qui s’y sont réfugiés. Cette brigade s’apprêtait à perpétrer des actes terroristes au nom de la résurgence du djihad pour imposer la chariaa islamique. Elle est dirigée par des trois algériens en relation avec le chef de l’AQMI, Abdel Moussaab Abdel Wadoud  et la plupart de ses membres sont des jeunes tunisiens originaires des zones frontalières tuniso-algériens.

Parmi ceux qui ont été arrêtés figurent trois Algériens, un Libyen et des Tunisiens. De connivence avec ces terroristes, des Tunisiens leur avaient prêté concours pour assurer leur approvisionnement et leur fournir diverses prestations.

L’implantation de cette cellule s’inscrit dans la suite des évènements survenus à Rouhia en avril 2011 et Bir Ali Ben Khelifa en février 2012, a précisé le ministre, indiquant que divers éléments recueillis permettent d’établir des liens, d’un côté,  entre le groupe d’Aïd Drahem  et celui de Jebel Chaambi, et de l’autre avec l’affaire de Soliman de fin 2006, début 2007. Avec le recul, on peut comprendre que les armes saisies à Bir Ali Ben khelifa étaient destinées à Kasserine pour approvisionner le camp de formation qui devait y être implanté.

Le stratagème consistait à attirer des jeunes tunisiens, par des éléments religieux extrémistes  pour les envoyer vers des camps d’entraînement militaires en Libye puis de les infiltrer en Tunisie. Ils seront alors  affectés à des camps de formation idéologique et de perfectionnement militaire, en vue de les préparer à perpétrer des actes terroristes sur le sol tunisien. Le financement est fourni, selon de fortes présomptions, par des éléments de l’AQMI en Libye et en Algérie. Parmi le butin saisi figurent des armes, notamment des kalachnikovs, en provenance de la Libye et de l’Algérie, armes blanches,  tenues militaires, explosifs, cartes géographiques, codes chiffrés, équipements de transmission et documents écrits. 

Pour renforcer la sécurité et tenir en échec cette entreprise terroriste, le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’une étroite collaboration est menée en la matière avec les autorités algériennes et libyennes, qualifiant cette coopération d’excellente et fructueuse. Appelant à la vigilance et au resserrement des  rangs, tout en se déclarant confiant, Ali Laareyedh, a affirmé que  les tentatives de l’AQMI en Tunisie, pourraient susciter quelques chahuts, sans pour autant porter atteinte au pays et ne sauraient en définitive qu’être vouées à l’échec.