Il est grand temps de mettre de l'ordre dans le secteur des jardins d'enfants
Une fois de plus, les jardins d’enfants se trouvent au centre d’une vive polémique, sauf que cette fois-ci, il n’est pas question de la nature de l’enseignement qui y est dispensé, ni de la salubrité des locaux, mais d’un acte de pédophilie sur une fillette de 3 ans par un adulte de 55 ans. Un acte ignoble qui a été unanimement condamné. Ce qui a surtout scandalisé l’opinion publique, c’est l’attitude jugée inqualifiable de la ministre. Non seulement, elle a tardé à réagir, mais quand elle l’a fait, c’était pour dire que «le violeur faisait partie de la famille élargie de la fillette» et que «le viol avait eu lieu à l’extérieur du jardin d’enfants», avant d’annoncer «que la garderie ne sera pas fermée», et ceci sans prononcer un seul mot de compassion pour la famille de la fillette. Scandalisées par tant de désinvolture, une centaine de personnes ont manifesté lundi devant le ministère, réclamant la démission de la ministre. La manifestation a failli mal tourner, certains ayant voulu prendre d'assaut le ministère. Mais Sihem Badi a saisi le message. Elle a demandé à rencontrer le père de la victime au ministère. Devant son refus, elle a dû se rendre à son domicile à la Marsa pour présenter, toute penaude, ses excuses et annoncer sa décision de fermer le jardin d’enfants, se défaussant sur l’agent qui était en charge du dossier qui l’aurait induite en erreur. Il y a quelques mois, une élue d’Ennahdha, Sonia Brahim avait pourtant attiré l’attention de la ministre des affaires de la femme sur la multiplication des actes de pédophilie. En bonne logique, la ministre aurait dû diligenter une enquête sur la question. Elle s’était contentée de reconnaître l’existence de quelques cas isolés, tout en appelant à éviter toute dramatisation.
Depuis son arrivée au ministère de la femme et de l'enfance, Sihem Badi est l'objet de critiques et pas seulement de l'opposition. Ce qu'on lui reproche surtout, c'est son manque de réactivité, son peu d’empressement à défendre les droits de la femme, sa tendance à minorer les problèmes, son goût pour la polémique et surtout son incapacité à mettre de l’ordre dans le secteur des jardins d’enfants. Sur 5000 jardins d’enfants, près de la moitié sont illégales. Mais le plus grave, ce sont ces écoles coraniques qui poussent comme des champignons, sans que la ministre ne s'en inquiète outre mesure. Sous couvert d’enseignement des préceptes de l’islam, on est en train d’endoctriner des enfants en recourant aux méthodes anti pédagogiques au lieu de développer en eux l’esprit scientifique.
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Il faut sauver la petite enfance! La prise en charge structurée de la petite enfance passe d'abord par la généralisation del'année pré-scolaire à l'école, à instituer de manière gratuite et obligatoire. Actuellement, l'Etat prend en charge l'année préparatoire à hauteur de 30%, le plus souvent dans les zones les plus déshéritées(les parents payent néanmoins 15DT par mois), le reste étant assuré par le secteur privé,composé de tout et de n'importe quoi.Jusqu'à quand?
Comment se fait-il que Mme Badi qui a montré,à de nombreuses reprises,son incompétence et sa désinvolture,ait été maintenue à son poste???
et l'instit aurait du ètre un prophète arretez votre sauvagerie nous sommes en 2013 le monde avance
Cet acte ignoble, pas si isolé que cela, doit être condamné avec fermeté et rigueur par la justice et évidemment par la société tunisienne qui se croit civilisée ! Les reproches qu'on fait à Madame la ministre doivent l'être aussi à l'autorité gouvernementale qui brille par son inefficacité et son laxisme. Quant à la poussée des écoles coraniques, on en mesurera l'effet néfaste bien plus tard. Décidément, notre beau pays fait chaque jour un pas de plus en arrière. Politique + religion = mauvais cocktail imbuvable.