L'autre face de la Tunisie … qui réussit
Dans l’auditorium de la Grande galerie de l’Evolution au Musée national d’histoire naturelle à Paris, une jeune étudiante, Hajer, soutient une thèse de doctorat en chimie organique traitant d’un sujet très pointu. Le jury, européen, formé de nombre de disciples de Prix Nobel, est doublement séduit : par la performance de l’avancée scientifique accomplie en grande première et la qualité de rédaction de la thèse dans une langue soignée et un style raffiné. A 28 ans seulement, pur produit du système éducatif tunisien puis de la coopération avec la France, elle recueille plus que les chaleureuses félicitations du jury : de nombreuses propositions pour des contrats de recherche et des postes d’enseignement, en Amérique du Nord et en Europe. Inutile de chercher, dans la salle parmi les nombreux présents, un seul officiel tunisien pour l’applaudir, lui aussi.
Comme Hajer, des dizaines de chercheurs soutiennent chaque mois, en Tunisie et à l’étranger, dans diverses spécialités, des thèses de grande qualité, aboutissent à des résultats d’un réel intérêt, unanimement salués. Crédits de recherche, nationalité et autres motivations leur sont offerts à l’étranger. Dans le silence le plus absolu et l’indifférence de nos officiels. Qui s’occupe de nos génies, les soutient, les encourage, les félicite et renforce leurs liens scientifiques et technologiques avec le pays? «Désolé, M. le ministre (ou l’ambassadeur, ou le consul) est très occupé».
A Mahdia, un atelier insoupçonné conçoit et produit en intégration totale des vêtements intelligents plébiscités par de grandes marques internationales. La technologie est poussée jusqu’à «une seconde peau», sans couture, épousant la forme du corps et lui donnant une meilleure silhouette, anti-transpiration, anti-feu, isotherme, amincissante et autres prouesses du futur. En produits finis, étiquetés, sous cintres, ces articles partent directement vers de prestigieux magasins à travers le monde. Qui, hormis quelques rares experts, connaît cette entreprise, soutient son fondateur et célèbre ses performances ? Comme elle, un peu partout en Tunisie, dans l’industrie, l’agriculture, les services et la créativité, des gisements d’excellence tournent à plein régime, relèvent d’énormes défis, affrontent avec succès la rude concurrence mondiale et s’imposent de plain-pied.
Dans ce climat d’instabilité et de violence, de tiraillements continus et de course effrénée au pouvoir, face aux hordes de contrebandiers, de criminels, d’arnaqueurs et maîtres-chanteurs, et loin des marécages de la politique politicienne, des ego enflés et aux ambitions personnelles démesurées, n’est-il pas rassurant de voir l’autre face de la Tunisie, celle qui réussit. Attachés à leur pays, fiers de leur identité, en équilibre avec leur conscience, chevillés aux nobles valeurs, ces Tunisiens et Tunisiennes, dans le pays et à l’étranger, ne se résignent pas à la fatalité de l’échec ni au diktat des nouveaux potentats. Ils savent bien que la vraie voie pour la Tunisie est celle du progrès, de la création de valeur et de l’excellence. Son unique ressource n’est autre que son ingéniosité à changer le quotidien pour des lendemains meilleurs. Son unique chance est de travailler, exceller et contribuer à la recomposition du nouveau monde, en commençant par son propre patelin.
Que les gouvernants gouvernent au mieux, que les constituants finalisent au plus vite leurs textes et que les élections fassent émerger de nouveaux pouvoirs légitimes et reconnus, pour que la Tunisie ne se consacre qu’à son progrès et que les Tunisiens ne vaquent qu’à leur accomplissement et bonheur.
T.H.
Photo : un lauréat tunisien du programme Bizspark de Microsoft
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Toutes mes félicitations à ces postulants cela nous honore tous ,hélas dix fois hélas les jeunes tunisiens qui accédent à un niveau très élevè de savoir quittent définivement la Tunisie,ce fût mon cas il y a trente ans ,j'ai préférè rester en France pour y exercer une spécialitè médicale de pointe,et aujourd'hui je me rends compte du retard pris par la Tunisie dans des domaines aussi cruciaux que la prévention des maladies chroniques ou le bon usage des antibiotiques et j'en passe.Le climat politique et administratif en Tunisie depuis vingt cinq ans n'est vraiment pas propice à l'épanouissement professionnel de ceux qui ont passè une partie de leur vie à acquérir un savoir faire de pointe.Bonne chance à nos jeunes scientifiques.
l'histoire de la tunisie est fantastique ,c'est vraiment trés honteux de voir qu'on ignore les hommes célébres engendrés par ce pays,on possede des richesses humaines et economiques mais l'heritage du colonialisme et des dictateurs est toujour présent, la mentalité des responsables est la même:des egoistes qui ne cherchent que leur profit personnel
Nul n 'est prophète dans son pays hélas....quand aux dits politiciens la majorité cherche le pouvoir les privilèges qui vont avec et tournent en rond sur les plateaux de télévision.quel programme dans une financiarisation du monde qui domine le politique leur marge de pouvoir est réduite au blabla et à asservir les clases pauvres et moyenne la haute a ses réseaux ses intérèts ils dealent ensemble en tant que classe dominante;c'est a El Mourouj qu'on terrorise la population et pas sur les hauteurs de Gammarth.les jeunes qui ont reçu des balles lors de la révolutions à quelle classe sociale appartiennent ils ?.il y a de l 'argent pour faire le tour du monde pour nos politiciens mais pas pour les soigner
Merci à "Leaders" Merci infiniment pour cet article et Merci vraiment à son auteur, Toutes mes agréables Félicitations à Hajer pour son Doctorat! C'est une bouffée d’espérance, par un temps politique égaré, entre la Nausée et Les Mains Sales! Oui la Tunisie n'est pas ce qu'on entend dire ou écrire par ici et par là, je l'ai déjà affirmé en 2002 dans ma thèse, "l'Islam Politique sera scientifique ou ne sera pas.", aujourd'hui c'est au génie tunisien de s’exprimer, dans tous les domaines, au nom de la science et le progrès. Ces tunisiens, Attachés à leur pays, fiers de leur identité, en équilibre avec leur conscience, chevillés aux nobles valeurs de l'Islam des Lumières, de la justice sociale et de la République. C'est à nous enfants du savoir, de rappeler à l'ordre et à la sagesse patriote tous ceux qui crient, comme des chèvres perdues dans une jungle politique, sombre, mafieuse et sans scrupule! La Révolution nous l'avons fondée au nom de la justice, le savoir et le progrès, depuis des années de souffrances et de combat noble pour la liberté et les droits de l'Homme! Sur les bancs des universités de la Sorbonne à Harvard, ou encore dans les grandes conférences de Paris à New York, ou encore lors des débats économiques de l'OCDE à la Banque Mondiale pour dénoncer la dictature et appeler à la Démocratie et à la justice sociale, je n'ai jamais croisé ces pseudo-politiques qui gouvernent aujourd'hui au nom de la Révolution, qui ne l'ont même pas vu venir!! "Le Jasmin Amour et Révolution" c'est mon livre publié à Beyrouth ( Dâr Al Jîl), depuis Paris en 1996. La Tunisie possède toutes les sources pour devenir une Tigresse ou bien encore le "Jaguar" économique de la Région Méditerranéenne mais c'est à ses dirigeants encore dans l'immobilisme euphoriques de prendre les bonnes décisions et d'appeler à l'Unité Nationale pour revivifier le volontarisme imbattable, le savoir et le savoir faire tunisien qui nous permettra à tous d'être libre et heureux. Vive La Tunisie Libre, Vive le Peuple Tunisien, uni, juste et patriote, Vive la République. Pr. Amine GUARRAOUI
Quelle bonne nouvelle! Merci Leaders pour nous avoir informé de ce beau succès et de cette belle réussite de Hajer qui arbore fièrement les couleurs de la Tunisie qui a généré Carthage Kairouan, Mahdia, Tunis, Sfax et bien d'autres cités prestigieuses qui, au sud et au nord, à l(est et à l'ouest, durant des millénaires,n'ont pas fini d'offrir à l'Esprit et au Génie les conditions de s'épanouir et de créer. Congratulations et meilleur voeux à Hager et à ses pairs hommes et femmes, qui nous donnent le droit d'espérer un présent et un futur meilleurs.
Le titre de cet article" l'autre face de la Tunisie...qui réussit est plus que tendancieux.Sachez, cher TH, que que ceux qui ont aujourd'hui la (difficile) responsabiltité de diriger le pays ont eux aussi été de brillants étudiants qui ont réussi. Monsieur Moncef BEN SALEM, pour ne citer que lui, en est l'exemple même.Bien sûr, remettre le pays sur la bonne voie, quand les coups fusent de tous les côtés, n'est pas chose facile.Cher TH, la critique est facile, l'art est difficile. J'espère que vous publierez. Salutations
félicitations pour tous les tunisiens chercheurs, crurs et innovateurs. Certes, un soutient morale réconforte ceux qui ont réussi à atteindre leurs propres objectifs, mais l’essentiel pour eux c'est le plaisir de surmonter les difficultés et de continuer leur rêve. Les officiels n'intéressent que ceux qui veulent se montrer en public.La plu part des riches en capital intellectuel sont très modestes, souriants et discrets. Ces adorables personnes sont à l'inverse des propriétaires du capital financiers qui utilisent tous les moyens pour s'exposer en façade. Heureusement pour la Tunisie, ses enfants capitalistes intellectuels les aime et s'y attachent. Notre avenir et celui de nos descendants est tributaire du bon usage de nos capitaux intellectuels et financier avec une meilleure justice pour tous.De plus les chercheurs universitaires sont assimilables aux colonels engagés pour la défense intérieure et aux frontières du pays. Leurs patriotisme les oblige à être éveillés avec ou sans récompense des politiciens ou autres.
On ne peut que regretter la photographie, d'un jeunehomme distingué et souriant, et non de l'heureuse et méritante lauréate ! !
Merci si Taoufik pour cette attitude et cette position positives.Nous sommes ainsi au cœur du combat entre les forces qui tirent vers le bas et à l'arrière et celles qui se cramponnent à l'idée de progrès ,seule trajectoire délibérément choisie par la Tunisie depuis longtemps. Je dis au cœur du combat car ,même les guerres au sens littéral du terme, se jouent aujourd'hui, entre armées classiques mai aussi,voire plus ,entre médias pour gagner la bataille du MORAL des troupes et de l'opinion...
La caravane doit absolument continuer sa route . L'avenir de nos enfants passent avant Tous!!
Merci pour l'article, ce qu'on a besoin en tunisie actuellement. Mais il nous faut aussi une révolution pour changer les mentalités de nos journalistes et notre société. L'article commence par la doctorante qui vient de réussir sa thèse de doctorat et l'image n'est qu'un d'un jeune "HOMME" souriant et qui n'a rien à avoir avec le contenu de l'article.
Bien vu Docteur VARETTE et ZEINEB ! Mais au delà de ce raté, s'il faut se réjouir que des jeunes femmes tunisiennes soient si brillantes, il faut aussi se désoler de voir le pays se priver de ces cerveaux et, au-delà, de tout le potentiel des tunisiennes et tunisiens en se laissant manipuler par des intolérants archaïques qui voudraient que les femmes se contentes de cuisiner et de tricoter...