Alliot Marie raconte « la chausse-trappe tunisienne » et cite Kamel Morjane
« Probablement, ce choix de passer huit jours de vacances en Tunisie m’a amené au mauvais endroit au mauvais moment, même si je n’ai jamais été alerté par mes services (…) J’assume une vraie erreur d’appréciation ». C’est l’explication que fournit Michèle Alliot-Marie (MAM), ancienne ministre française des Affaires étrangères qui revient sur ce qu’elle a qualifié de « chausse-trappe tunisienne ». Dans un livre qu’elle vient de publier chez Plon sous le titre de « Au cœur de l’Etat », racontant son parcours politique depuis la conquête du RPR et sa participation à plus de 700 conseils des ministres, elle consacre le dernier chapitre à épisode finale qui a précipité son départ du gouvernement et révèle ces entretiens avec Kamel Morjane.
Evidemment, elle s y’ exerce à réfuter une à une les accusations de complaisance, sinon de connivence, avec le régime de Ben Ali. Elle commence par situer ses relations personnelles avec la Tunisie sur le registre du tourisme depuis 1980, et ses relations officielles, limitées en 12 ans à trois seules rencontres avec Ben Ali, dans un cadre officiel. «Contrairement à d’autres, notamment socialistes, tel Bertrand Delanoë qui l’a reçu avec tous les honneurs à la Mairie de Paris, ou à des ministres qui l’ont décoré ou qui ont été décorés par lui », griffe-t-elle !
«Kamel Morjane, me dit, tant pis pour sa carrière, il va essayer de faire passer le message »
Et MAM de présenter sa vérité avec les détails qui lui sont les plus favorables. Un témoignage intéressant dans son récit, est sans doute l’évocation de son homologue tunisien à l’époque, Kamel Morjane. Elle l'avait connus il y a plusieurs annéesen vacances à Djerba, avec Daly Jazi, « président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme », précise-t-elle avant de devenir ministre de la Défense. morhjane lui succèdera puis deviendra ministre des Affaires étrangères. Elle indique que de retour à Paris, début janvier 2011, elle reste en contact avec son homologue.
«Il vient à Paris, écrit-elle. Nous avons un tête-à-tête où nous parlons très franchement. Je le sais attaché à l’action de modernisation conduite par les premières années de sa présidence par Ben Ali. Il est aujourd’hui préoccupé de la corruption et de la mainmise de la belle famille présidentielle sur le pays. Son analyse rejoint celle du gouvernement français. Au nom de la lutte contre l’islamisme radical, nous soutenons le gouvernement tunisien laïc. Nous apprécions son appui indispensable au projet d’Union pour la Méditerranée. Nous ne pouvons pour autant tolérer la prévarication qui devient insupportable aux Tunisiens, y compris les plus attachés à la laïcité, la loi du silence imposée à coups de menaces, les atteintes aux droits de l’homme. Il faut le faire comprendre à Ben Ali qui doit rapidement redresser la barre. Qui est le mieux placé pour le lui faire comprendre? Personne dans le gouvernement tunisien jusqu’à ce jour. Ceux qui, à l’extérieur, le pourraient sont soigneusement écartés de tout contact ».
Alliot Marie pousse encore son récit, évoquant un dîner le soir même à l’ambassade de Tunisie à Paris. « Kamel, révèle-t-elle, me dit que, tant pis pour sa carrière, car il sera sûrement sanctionné, il va essayer de faire passer le message. Il le fera pour la Tunisie en accord avec son passé de président de la Ligue des droits de l’Homme (là, elle fait une confusion), et avec son ancien poste de ministre des Armées (…) Nous restons en contact téléphonique, mais compte tenu des risques d’interception, il reviendra à Paris, me tenir informée des résultats de sa démarche. Si elle échoue, je pourrai jouer des mes fonctions pour essayer de forcer sa porte et dire au président tunisien ce qu’il doit entendre ». Son récit se poursuivra sur la chronologie des jours suivants et elle essayera de contextualiser ses propos à l’Assemblée nationale au sujet du « soutien technique » à l’ancien régime, cherchant faire retourner la situation en sa faveur.
Sa grande explication de ce qui lui était arrivé se veut solide. « Certains voulaient ma place, affirme-t-elle, d’autres voulaient m’empêcher de prétendre à d’autres fonctions. Tous se retrouvaient dans l’idée que mon départ leur dégagerait de l’espace ». Encore, la théorie du complot…
Au cœur de l’Etat
de Michèle Alliot Marie
Editions Plon, 2013, 272 p. 20 euros
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Pauvre MAM! Elle faisait tout pour aider les Tunisiens et avec l'aide de ... Kamel Morjane qui allait risquer sa carrière, nous apprend-elle(où est-il maintenant?) Sortez vos mouchoirs et vos violons!
C'est trop tard Madame et c'est trop bon pour être vrai !! Il vaut mieux se taire, car les Tunisiens ne croient pas au Père Noel ! Maintenant, il faut voir comment restaurer l'image ternie de la France en Tunisie. Peut être que la visite imminente du Président François Hollande, qui est toujours le bienvenu en Tunisie, contribuerait à réparer les dégâts bilatéraux causés par son prédécesseur Sarkozy et faire un redémarrage de nos relations avec la France sur des bases solides basées sur le respect mutuel et la sauvegarde de la dignité des Tunisiens et des intérêts économiques de la Tunisie. La République bananière de la Tunisie de Ben Ali est partie pour toujours avec lui et la Tunisie, en tant que colonie française, est partie aussi – pour l’éternité - avec De Gaule, Bourguiba et Ben Ali. Monsieur Le Président François Hollande, soyez le bienvenu en Tunisie !
Personnellement j'ai vecu l'intervention de MAM à l'assemblée nationale Française comme une volonté de faire taire le peuple Tunisien. l'experience policière de la France, c'est la façon politique de dire compétence en repression policière. il etait clair,que dans le contexte de l'intervention de MAM elle apportait un soutien franc à ZABA, avec la proposition d'une intervention Française contre le peuple Tunisien à la clé. Elle peut écrire ce qu'elle veut aujourd'hui, nous avons tous compris qu'elle a dit vouloir soutenir ZABA.
"Monsieur Le Président François Hollande, soyez le bienvenu en Tunisie ! "DR Bouraoui et pourquoi pas valls aussi pendant que vous y êtes.La droite et la gauche françaises ont commis des dégats!Vous avez certainement lu comme moi que Hollande et son entourage reprochaient au défunt Stéphane Hessel son indignation quant au sort réservé au peuple palestinien par les sionistes!Les socialistes ont été les amis du dictateur ben Ali et je vais plus loin on vient de savoir qu'ils avaient utilisés l'implantation des cellules du RCD implantées partout en France pour bénéficier d'électeurs francos-tunisiens membres du RCD!Ceci étant il faut parler à Hollande et lui signifier notre désaccord avec ses positions concernant les musulmans en France et les lois islamophobes que n'arrêtent pas de voter les socialistes!Je ne parle pas au nom de tous les francos-tunisiens mais certains d'entre eux et j'en suis un! qui souhaitent une relation entre nos deux pays basée sur un respect mutuel!Certains ministres de droite de l'époque et ceux de gauche d'aujourd'hui doivent comprendre une fois pour toute que la Tunisie est engagée irreversiblement dans un processus démocratique que rien ne peut arrêter il sera lent mais sur!Il est urgent d'établir un climat de confiance entre la France et la Tunisie car historiquement,culturellement et économiquement les deux pays ont tout à gagner.Les gouvernements partent seuls les peuples restent!
par l'occasion voilà un petit message à la France et à tous ceux qui se font des soucis pour la Tunisie: Le peuple tunisien est un peuple musulman, gentil et tolérant, il aime et il respecte la France mais il aime et il respecte beaucoup pluuuus sa religion l'ISLAM, bien tolérant,installé dans les coeurs et les esprits des tunisiens, depuis plus de 14 siècles. Ainsi, si la France veut garder cet amour et ce respect,si elle veut maintenir et soutenir le peuple Tunisien, elle peut faire beaucoup de belles choses mais, elle ne doit en aucun cas, toucher à sa religion. Sinon ce n'est pas la peina de se faire des soucis pour lui. Il s'en sortira un jour surement, sans elle.
Misérable MAM ! Elle peut écrire 100 livres pour se justifier; on s'en tape ! combine même on sait pardonnér mais pas à MAM elle n'est pas à son premier couac et passage en force et bien la il y'a la pénalty ( elle est virée ) et carton rouge( elle est OUT )alors franchemet MAM on s'en tape !
Je pense que comme beaucoup de personnalités, elle a été intoxiquée par les belles paroles de Ben Ali et à cru que cette révolution n'était le fait que d'extrémistes islamiques.Et cela ne m'étonne pas, car cela 30 ans que je vais en Tunisie chaque année,et avec la propagande du pouvoir il n'était pas facile de s’apercevoir du mal être de la population.Mais, deux ans avant la révolution, j'avais dit à ma dentiste, il me semble que les gens sont plus attiré par la prière qu'avant,et un peuple qui prie plus que d'habitude est un peuple malheureux qui cherche du réconfort auprès de dieu.Elle m'a répondu que c'était une idée de ma part et que tout allait très bien ( pour elle certainement)Cette révolution à été une surprise pour bien des étrangers qui croyait voir une Tunisie unie et heureuse avec sont président.En fait ils voyaient que la vitrine décorée par le pouvoir. Je souhaite de tout coeur aux Tunisien de trouver la sérénité et le bonheur dans une vraie démocratie,mais patience car il faut du temps et il faut se battre pour l'obtenir.
On n a pas besoin de cette article pour dire que monsieur Kamel Morjane est un des meilleurs politiciens en tunisie .C est lui qui nous sauvera de cette crise sans precedent que traverse notre pauvre pays.Ilfaut lui faire confiance,l ecouter et le soutenir.Meme BCE reconnait aujourd hui ses competences et son patriotisme
"dire au président tunisien ce qu’il doit entendre": terrible, dis ! On en tremble pour lui! Les explications de cette dame sont aussi miteuses que ses prestations ministérielles !
Je trouve que MAM ne veut croire que ce qu'elle dit et arrange certaines vérités (tord le cou)à sa convenance.Un écrit est un acte déliberé ou l'auteur doit s'élever et laisser un témoignage vrai elle n'etait pas une romancière à ma connaissance donc Mme MAM ayez le courage de dire que vous avez fauté et puis aprés tout la revolution a eu lieu et vous avez démissionné est-ce que c'est pour les beaux yeux des tunisiens ou des liens touristiques et vos appartés avec kamel morjane votre confrére et qui n'a jamais été à la ligue des droits de l'homme enfin mentez correctement à la limite et si les tunisiens sont 11 millions ,ce ne sont pas eux qui vous en contraint à démissionner mais les patriotes français ,dignes héritiers de Jaures qui vous ont obligé à quitter la scéne ubuesque de la cour de sarkosy
Je pense pour ma part que vous n'avez rien compris au sens à donner à ses paroles. Un ministre, fut-il ministre de la défense n'a pas tous les pouvoir, dont celui de parler de la politique étrangère de la France. C'est un domaine réservé au président. A partir de cela, même les plus éminents politologues, il y en a un dans ces commentaires, n'ont pas perçu le sens exact de son message et vu qu'elle était en service commandé. La France a des services de renseignements performants et efficaces. Il est illusoire de penser, mais surtout de croire que personne n'a rien vu venir. Quelques fois il vaut mieux garder ce que l'on a, car l'on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve. La suite des événements donnent du poids à ce commentaire. Quant à l'image que se font certains tunisiens de la France, qu'ils se rassurent, elle est bonne pour une majorité d'entre eux, tous ceux qui y vivent déjà et tous ceux qui se précipiteront à ses frontières dans quelques mois. A tous les autres, je ne leur dirais qu'une seule chose, préoccupez vous avant tout de l'image que donne de la Tunisie le gouvernement provisoire, et de la situation de ce pauvre pays. Ce serait plus sage que de commenter ce qui se passe ailleurs, surtout quand on n'a rien compris.