Dr Saida Douki Dedieu : Que Bourguiba nous pardonne
Régissant à la publication par Leaders de la plainte pour séquestration déposée par Bourguiba contre Ben Ali, Dr Saida Douki Dedieu, psychiatre qui avait été alors au chevet du défunt lors de ses derniers moments (lire son témoignage), nous écrit :
Je suis d'autant plus touchée par ce récent témoignage que j'ai accompagné le "naufrage" du Président, comme vous le savez. Mais je ressens un immense sentiment de culpabilité de l'avoir abandonné au moment où il avait besoin de tout notre soutien. A la décharge de tous, il faut convenir que nous le créditions (à juste titre) d'une telle puissance que nous ne pouvions penser qu'il eût besoin de qui que ce soit. Par ailleurs, il nous avait tant humiliés avec ses dernières frasques qu'honnêtement, nous étions soulagés. Mais a posteriori, je réalise que nous avons été très lâches et injustes. Car quand on déclare un individu suffisamment incompétent mentalement pour le déchoir de la fonction suprême, on ne peut le condamner, ce qui a été fait, à la réclusion, même dans des conditions honorables). Car, isoler une personne de cet âge, c'est accélérer sa détérioration mentale. Il fallait l'exceptionnelle volonté du leader pour avoir résisté autant d'années. Il fallait qu'il se retrouve parmi les siens, mais c'était trop dangereux pour ZABA! Que Bourguiba nous pardonne, car, si nous étions intervenus, peut-être que le sort du pays en eût été changé! Mais, malgré çà, il l'a définitivement infléchi et l'obscurantisme ne passera jamais auprès des orphelins de Bourguiba. YAHIA BOURGUIBA.
Dr Saida Douki Dedieu
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Effectivement on se sent vraiment coupable .On aurai du le soutenir et l'embrasser entant que père de toute une nation.c'est trop tare ,tant de choses ont passes inaperçu malgré tous les défaillances dans son parcours politique. Il demeure toujours un président de grande classe par son patriotisme et son militantisme.
C'est fort honorable de le reconnaître, mais cela n'efface pas totalement l'opprobre...Vous auriez pu au moins contribuer à lui assurer de meilleures conditions de "retraite forcée" ! Rabbi ysemahcom...
Bourguiba est le premier responsable de son sort au moins a deux niveaux: 1- avoir donner sa confiance en un moins que rien. un ripou. 2- s'accrocher au pouvoir au point que son départ a été un soulagement même pour ceux qui détestent ZABA.
Je salue votre courage, Chère Madame ! Cependant nous ne sommes pas des orphelins de Bourguiba, car Si Lahbib n'est pas mort. En effet, c'est lui qui a enterré Ben Ali un certain 6 avril ! Le 14 janvier il était parmi nous à l'Avenue pour dire basta aux petits mafieux et il est toujours dans nos cœurs pour crier avec nous : l'obscurantisme ne passera pas ! Avec mes hommages respectueux.
quand on rend hommage à Bourguiba ce n 'est pas le culte de l 'homme providentiel qui nous inspire mais son intégrité personnelle; l ' ar tous; l'émancipation de la femme etc il envoyait non des prédicateurs ignares mais une armée d 'assistantes sociales dans les douars pour éduquer les femmes rurales;il apportait le progres quand d 'autres veulent nous plonger dans les ténèbres oui vive Bourguiba
Comme tous les grands leaders du "tiers monde," Bourguiba avait beaucoup travaillé et beaucoup fait pour la Tunisie. Il avait aussi commis des erreurs graves, comme celle qui avait sceller son sort, losrsqu'il s'est proclamé président à vis. C'est à ce moment précis de son parcourt, qu'il avait cesser d'être le père de sa patrie et s'était ranger aux côtés des autres tyrans arabes. Comme tous les dictateurs, Bourguiba s'est piégé car il ne pouvait plus échapper à son sort. Il est resté au pouvoir jusqu'à ce que Ben Ali le lui a enlevé. Ben Ali n'était pas un homme d'état et donc ne savait pas comment traiter les hommes d'état comme Bourguiba, et s'est peut-être pour cela qu'il l'a maltraité. En tant qu'historien je me demande si Bourguiba pensait qu'il était responsable pour sa chute du pouvoir et sa fin humiliante, lui qui aimait tant le cérémonial et les grandes parades.
Une partie de l’élite politique de l’époque a été d'un opportunisme et d'une lâcheté exemplaires.Ceux qui juraient de donner leur sang et leur vie pour le Président Bourguiba , n'ont pas eu le courage de s'opposer ou de le conseiller sur certaines décisions stratégiques. Ils ont continué de plus belle à profiter sous le régime B Ali et ont laissé croupir le Président Bourguiba en résidence surveillée dans des conditions inacceptables. Aprés le 14 Janvier certains se sont même payé le luxe de donner des leçons de démocratie ou ont rejoint le régime actuel . Il faut tout de même rester optimiste car la société civile est en train de lutter pour les changements de mentalité ne pas laisser les mains libres aux politiciens véreux.