L'affaire Cahuzac: quels enseignements pour les Tunisiens ?
L’affaire Cahuzac tourne à l’affaire d’Etat en France. De quoi s’agit-il ? En décembre dernier, le site électronique, Médiapart, dirigé par l’un des meilleurs journalistes d’investigation français, Edwy Plenel révèle que le ministre du budget, Jérôme Cahuzac dispose d’un compte bancaire en Suisse. L’accusation est grave à bien des égards. Cette fraude est commise par un ministre et qui plus est chargé de la lutte contre la fraude fiscale. Pendant quatre mois, le ministre a nié mordicus ces accusations devant la représentation nationale et même devant le président de la république «les yeux dans les yeux». C’est d’autant plus grave que François Hollande a placé sa campagne électorale sous le signe de la moralisation de la vie politique. Il a fallu l’obstination de Médiapart et celle de la justice pour que Jérôme Cahuzac soit officiellement inculpé de fraude fiscale et qu’il démissionne de son poste .
Pour nous, Tunisiens, cette affaire est riche en enseignements: Sans Médiapart, cette fraude n’aurait jamais été éventée. Et à ce titre, c’est un bel exemple de complémentarité entre la justice et la presse qu'on souhaiterait voir se développer en Tunisie. C’est à partir des documents publiés par le site que le juge d’instruction a pu mener son enquête. Cette affaire est aussi la preuve irréfutable qu’aucun pouvoir politique n’est à l’abri des tentations s’il ne dispose pas de contre-pouvoirs. Sans une justice et une presse libres et indépendantes, toute démocratie est illusoire. Nos gouvernants doivent en prendre définitivement leur parti au lieu de chercher noise aux magistrats et aux journalistes.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
vous avez trimé toute votre vie pour un maigre salaire et une retraite de misére et vous apprenez qu'il suffit de rester ministre deux ans dans ce gouvernement provisoire pour toucher à vie une retraite de ministre.et la liste est longue....
On ne parle plus du Qatar et de la troika (réelle, commanditaire de la dénomination dans plusieurs pays) qui l'agite.
La seule opposition qui vaille et le seul rempart qui tienne, c'est le droit constitutionnel du citoyen au droit à l'INITIATIVE POPULAIRE (pour dénoncer avant qu'il ne soit trop tard les abus, les dérives et les erreurs) et le droit au peuple au RÉFÉRENDUM POPULAIRE (pour arbitrer pacifiquement) dans son espace autonome: DIWAN-ECHAAB (Administration et Forum de la société civile) qui le protège de la toute puissance de la PARTICRATIE représentative ... Telle est la vision ETTANDHID-APPOSITION fille de la révolution tunisienne.
Je trouve qu'on fait beaucoup de tapage pour pas grand chose. Sous la dictature BEN ALI, il y a eu plein de "Cahuzac"...et 600000 euros repésentaient ce qui pouvait être dépensé en 1/4 sur le tapis du casino de Monaco par ses zozos... Fi Lamen
Pourquoi nos hommes politiques n'avaient pas déclarer leur patrimoine avant de commencer leur mandat pour être à l'abri de tout soupçon? Qui peut répondre à cette question?