Ah ce satané football, devenu le champ clos où s'épanche la déraison !
Il y a un an, le retrait par un jeune salafiste du drapeau national du mât de la faculté des lettres de la Manouba avait suscité, à juste titre, une très vive émotion. Aujourd'hui, on est presque tenté de le remercier d'avoir plié soigneusement le drapeau après l'avoir retiré. Car avec la profanation du drapeau et qui plus est, à Bizerte, haut-lieu de la résistance sous le protectorat, on vient de franchir un nouveau palier dans l’ignominie.
On est partagé entre la tristesse et l’inquiétude : tristesse parce qu’on croyait avoir atteint avec l’incident de la Manouba le sommet de l’infamie, inquiétude de voir peu à peu cette volonté de vivre ensemble qui constitue le fondement d’une nation, s’effriter et ces actes sacrilèges se banaliser au point de ne plus susciter de réactions. C'est que ce geste inqualifiable survient à la suite d'actes de même acabit qui se sont produits dans différentes région du pays. Pour exprimer sa colère, on exhibe maintenant un drapeau étranger. Cela s’est produit dernièrement à Gabès, au Kef. On agite même la menace d’une sécession.
Rien ne doit nous surprendre, surtout quand on sait les raisons de ce vent de folie qui souffle sur le pays. Ce n'est ni la misère, ni le chômage. C'est ce satané football, devenu le champ clos où «s'épanche la déraison» qui soulève les passions, mobilise les foules. Avec l'intrusion de la politique, nous avons là un mélange détonnant dont il faut tout attendre, surtout le pire. On ne parle plus de supporters, mais de peuples. C'est ainsi qu'on a aujourd'hui le peuple du Club Africain, ceux de l'Etoile du Sahel, du CSS, de l'Espérance ou du CAB. Les clubs dans la Tunisie postrévolutionnaires sont devenus, plus que les nations, des repères identitaires.
Sommes nous tombés de Charybde en Scylla ? Nous sommes-nous débarrassés de la dictature de Ben Ali pour subir celle du football ?
Hédi Béhi
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Pas d'accord !Le football n'est qu'un prétexte pour des gangsters qui n'ont rien à voir avec le sport pour casser et piller. Il leur est d'autant plus facile de donner libre cours à leur sauvagerie qu'il peuvent se fondre dans la foule des vrais supporters auxquels je reprocherai, personnellement, de ne pas les dénoncer.
La Tunisie vit l'ère de la diversion, de la manipulation et des tribuaux laxiste. Cela peut nous mener très loin dans l'anarchie et la déliquescence.Il faut se souvenir de celui qui, du haut de l'université de la Manouba eut l'audace de substituer le noir des hors-la loi et des mercenaires aux nobles couleurs nationales.Le juge ne semble pas avoir senti la gravité de cet acte criminel envers la Nation. Le coupable fut relaxé pour que d'autres aillent encore plus loin dans la criminalité et l'ignominie. Ceux qui se battent pour le pouvoir doivent y réfléchir et écouter la voie de leur conscience à moins qu'ils l'aient enfermée dans les géoles. La Nation est en colère. Les mouvements qui pônent la démocratie, la modernité et la justice et la paix doivent avoir en tête que leur devoir est de mettre la dans la main pour que la Tunisie puisse sortir de l'impasse.Quant à ce qui affecte le monde du football,la responsabilité incombe aux dirigeants qui ne rougissent plus de rien pourvu de s'assurer la coupe et la métacoupe. La Tunisie a peur et risque de ne plus croire à rien.
Ceux qui exhibe un drapeau étranger, ou humilie le drapeau Tunisien ne mérite plus le statut de citoyen Tunisien; l'état ainsi que la société civile doivent agir en fonction des ces débordements avec plus de sensibilisation et de la sérénité. Il faut siffler la récréation pour ceux qui n'ont pas compris le sens d'une révolution.. on peut plus supporter l’insupportable!
Très intéressant votre texte mais vous auriez quand même pù nous donner plus de précision sur ce qui s'est passé, au moins en deux mots : Quel drapeau a été hissé à la place du drapeau national ? Notre drapeau a-t-il été arraché pour laisser la place ? Important de préciser avant de commenter. Merci pour la prochaine fois.
A cause du fait que ce gouvernement n'a aucune légitimité et du fait qu'il n'avait jamais pris sa responsabilité ni le courage de réprimer ceux qui le méritent surtout s'ils appartiennent à Ennahdha, certaines personnes ont franchi toutes les lignes rouges. A mon avis, ces manifestants qui pour le foot ont détruit une partie de la ville de Bizerte et le bien des autres et ceux qui ont brûlé le drapeau méritent d'être sévèrement sanctionnés beaucoup plus que la chevrotine et ceci dés le premier jour. Quant à celui ou ceux qui ont les ont encouragés, ils devraient être jugés.
A Mr Ben Romdhane Taoufik, Les supporteurs à Gabes (litige match Gabes / CSS)ont manifesté avec le drapeau Lybien!Les Kéfois après un litige du match (ok /CAB) ont manifesté avec le drapeau Algérien! à Bizerte, on parle d'un drapeau étranger pour remplacer le nôtre (cette information n'est pas sûr, ce qui est sûr: certains ont remplacé le drapeau national par celui du CAB)! c'est intolérable
