Centre de Tunis de la Ligue arabe: une lente agonie

Qui s’en soucie en fait ! Le Centre de Tunis de la Ligue des Etats arabes, sans président depuis plus d’un an, est abandonné à son sort. Le mandat du dernier titulaire du poste, le Tunisien Chedly Neffati, qui avait rang de secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, entamé en 2007, avait expiré fin décembre 2011. Depuis lors, aucune nomination officielle n'a été faite, juste un premier intérimaire avait été chargé en mars 2012 d’expédier les affaires courantes (le Libyen Walid Kerkenni), puis, à son départ à la retraite, un deuxième fonctionnaire tunisien, qui a pris, lui aussi, sa retraite. Pourtant, le poste est très convoité, ne serait-ce que pour ses émoluments généreux.

Cette hibernation plombe les activités du Centre qui n’a plus son rayonnement d’antan. Implanté au début des années 1990, en compensation du retour au Caire du siège de la Ligue des Etats arabes, il était notamment chargé des activités en Afrique du Nord ainsi que du dossier de l’émigration arabe en Europe. Ses différents présidents, depuis Mongi Fekih, puis  Noureddine Hached jusqu’à Chedly Neffati, se sont employés tant bien que mal à multiplier séminaires et conférences, constituer une bibliothèque et entretenir la flamme de la coopération en attendant l’intégration arabe. Tout cela est aujourd’hui voué à l’extinction totale.

Après le poste de secrétaire général (Chedli Klibi), puis avec le retour au Caire, celui de secrétaire général adjoint, la Tunisie perd pied dans la haute hiérarchie de la Ligue des Etats arabes. Les quelques diplomates et agents du Centre qui ne cherchent qu’à servir assistent, impuissants, à cette lente agonie. Ni au ministère des Affaires étrangères à Tunis ni au siège de la Ligue des Etats arabes au Caire, pas la moindre initiative de relance à l’horizon. La question n’a même pas été évoquée lors du dernier conseil de la Ligue, réuni en mars dernier au Caire. Quel gâchis !