Tunisie, partenaire privilégié de l'Europe : quels défis ?
Malgré un fort embouteillage de manifestations économiques ce jeudi 13 juin 2013, le Forum de Tunis, initié par l’IACE, a fait de son premier coup d’essai, un coup de maître. Plus de 400 participants dont l'ancien Chef du gouvernement, Hamadi Jebali, ont suivi attentivement les débats sur le statut de partenaire privilégié avec l’Europe, quant à son contenu, ses objectifs, son nouveau cadre de coopération sectorielle et ses défis. Sortant des sentiers battus, les interventions de Walid Belhadj Amor, Mansour Moalla, Tahar Sioud, Hédi Sellami, Radhi Meddeb et Tarek Chaabouni, ainsi que des représentants de l’Union européenne, ont offert de nouveaux éclairages pour mieux recadrer les négociations à mener.
« Etre partenaire privilégié de l’Europe, ce doit être pour la Tunisie autre chose que d’aspirer à être le récipiendaire des délocalisations à faible valeur ajoutée, a lancé d’emblée Walid Belhadj Amor, ce doit être d’avoir l’ambition de se doter de structures et d’institutions qui soient à la hauteur de l’œuvre de développement que réclame le pays ». « Le projet de partenariat privilégié, souligne de son côté, Mansour Moalla, est un projet de longue haleine qui se joue à long terme, une génération peut-être, ce qui est un « instant » dans la vie d’un pays. Si l’on obtient des résultats satisfaisants plus rapidement, on peut, en organisant une évaluation tous les 5 ans, rectifier le tir en fonction des objets poursuivis…Protéger les deux rives de la Méditerranée est une tâche qui leur incombe ainsi qu’autres partenaires de la région. Il est important que tous les dirigeants soient à la hauteur des problèmes et participent vigoureusement, sans égoïsme mais avec dignité et noblesse, à créer spontanément l’union souhaitée qu’on déclare aujourd’hui souhaiter de part et d’autres ».
Hédi Sellami, DG de One-Tech Holding, fort de son expérience en partenariat avec des groups européens, dira que l’essentiel, pour désamorcer les craintes, est de tout bien préparer, en veillant aux avantages concrets et aux intérêts réciproques. Témoin privilégié des négociations avec l’Union européenne sur plusieurs décennies, Taher Sioud, estime nécessaire d’approfondir les échanges pour aboutir à de nouvelles configurations, mieux adaptées au contexte de la transition démocratique et de la reprise de l’activité économique. Un point de vue largement partagé tant dans la salle que sur la tribune.
Une phrase prononcée par Anna Terron, conseillère spéciale pour le partenariat et la mobilité, auprès de la commissaire européenne, Cécilia Mamlström, a particulièrement fait mouche lors de ce Forum : « L’Europe doit trouver les mots et les moments appropriés, pour parler de statut privilégié non pas à ses partenaires mais avec eux».
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