La rencontre Caïd Essebsi- Ghannouchi : faut-il faire la fine bouche ?
Décidément, les clameurs soulevées par l’entrevue entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi à Paris ne sont pas près de se calmer. Chacun y allant de sa version sur les tenants et aboutissants de cette rencontre en se fondant sur des informations puisées, bien sûr, à « bonne source ». Le choix de Paris n’a pas échappé non plus à la vigilance des commentateurs. D’aucuns y voient la justification de leurs appréhensions sur une immixtion étrangère dans les affaires intérieures de notre pays. De même que le secret qui a entouré la réunion fait craindre une complicité entre les deux hommes qualifiés sans autre forme de procès « d’opportunistes » et de « prédateurs».
». Et si les leaders des deux principaux partis étaient animés par des intentions moins prosaïques, par exemple celles d’éviter les pressions médiatiques et de débloquer en toute urgence, une situation politique dont ils mesuraient la gravité plus que d’autres la nécessité. Ne fallait-il pas au contraire, s’en féliciter, déplorer le nombre d’occasions perdues, au lieu de s'en tenir aux épiphénomènes ou d'invoquer la théorie du complot ?
Toutefois, on ne peut que regretter le gachis qui a mené le pays au bord du précipice, l'arrogance de ceux qui pendant des mois, ont refusé tout dialogue et persisté dans l'erreur en croyant détenir la science infuse. Il aura fallu que des évènements extérieurs surviennent pour qu'ils condescendent à engager, la peur au ventre, ce qu'ils rejetaient dédaigneusement il n'y a pas si longtemps.
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Cette rencontre à Paris confirme que presque rien n'a changé en Tunisie, depuis la révolution du 14 janvier 2011! Les grandes décisions de notre pays, pourtant indépendant et souverain, continuent d’être prises dans les capitales européennes ou américaines. Il y a quelques jours seulement, Caid Essebsi réclamait encore - sur tous les toits de Tunis - la dissolution de l’ANC et la chute du Gouvernement en place. Et pas plus tard que jeudi dernier, son retour à la table des négociations avec Ennahdha fut un revirement causé - très probablement - par la pression politique et diplomatique exercée - sur lui, sur d'autres opposants tunisiens et bien évidemment sur Ennahdha - par les Américains, les Allemands et les Français qui cherchent à épargner à la Tunisie le scénario sanguinaire égyptien et le risque de voir notre pays s’engouffrer dans une guerre civile destructrice et meurtrière. Ceci veut dire aussi que les puissances occidentales voudraient inéluctablement que la Tunisie soit et reste un modèle de réussite pour le Printemps arabe et un partenaire de qualité pour la sécurité et la stabilité en Méditerranée ! Même si la présente initiative occidentale de Paris serait exceptionnellement positive et à saluer, la question brûlante qui retient l'attention d’observateurs politiques est de savoir si, à l’occasion de chaque crise, les adversaires politiques Tunisiens seraient obligés d’aller se rencontrer dans une capitale occidentale et/ou de faire appel à l'Occident pour qu'il leur donne la « bonne recette » susceptible de régler leurs problèmes…!! Que Dieu préserve la sécurité et la stabilité de notre pays !
Il n’y a pas mieux qu’un contrat écrit. Et suite à ce contrat les Tunisiens ont élus une constituante pour un délai de un an. Mission écrire la constitution. Tout ce qui ce passe après les douze mois contractuel est illégale et hors la loi. Il n’a jamais été question d’élire Gannouche pour diriger la Tunisie. C’est un gouvernement illégal. Il faut sortir dans la rue et s’opposer. Cause mission non accompli et contrat venu a terme. La Tunisie n’a plus ni temps ni argent pour continuer avec Gannouchi. Bientôt c’est la faillite.
Qu’importe le lieu où se rencontrent les dirigeants des deux partis politiques, les plus importants, s’ils arrivent à une solution ? Que les lecteurs méditent sur l’article du Dr Moncef Guen, publié dans Leaders, qui élabore en six points les chantiers économiques urgents à entreprendre ; sans quoi notre pays plongera dans le vide, comme une entreprise en faillite.
Créer un gouvernement de compétences nationales jouissant de la confiance de l'opposition et de la Troïka serait le seul moyen de sortir de la crise actuelle! Parallèlement, l'ANC doit se fixer solennellement une date définitive (23 octobre 2013 !) pour la finalisation du texte de la constitution et l’achèvement de la composition du comité d’organisation des élections (ISIE) ! Par ailleurs, l’ANC et le gouvernement de compétences nationales doivent s’auto-dissoudre juste après la tenue des prochaines élections législatives et présidentielles (de préférence le 14 janvier 2014 !). Par contre, dissoudre l’ANC avant la tenue des prochaines élections entrainerait un vide politique dangereux qui enfoncerait le pays dans une guerre civile meurtrière et destructrice ! La Tunisie a besoin d’une trêve de paix, de dialogue et de concorde et ceux qui appellent aujourd’hui à la dissolution de l’ANC, aux sit-in, à la colère et à la violence seront les principaux responsables d’une éventuelle guerre civile en Tunisie !