Le Général Said El Kateb: Comment faire face au terrorisme en Tunisie
Comment lutter contre le terrorisme et comment pouvons-nous le battre ? Pour répondre à cette interrogation cruciale, la Fondation Temimi pour la Recherche Scientifique et l’Information a eu l’heureuse initiative d’inviter le général Said El Kateb. Issu de la 1ere promotion d’officiers formés à St Cyr en 1956 (Promo Bourguiba), Il aligne une carrière active de 44 ans clôturée en tant qu’ambassadeur pendant sept ans en Afrique Occidentale puis en Asie du Sud-Est. Il livrera ce samedi 28 septembre, son analyse mais aussi son témoignage sur ce qu’il avait vécu personnellement sur le terrain.
«Le général Said El Kateb, écrit le Pr Abdeljélil Temimi, président de la Fondation, a acquis une expérience longue et variée au sein de notre armée et vu la situation alarmante que vit le pays, atteint par le syndrome du terrorisme, le général va nous présenter une analyse, qu’il a voulue technique et concise, de cette maladie qui ronge aussi bien les sociétés arabo-musulmanes qu’euro-américaines par un nombre croissant d’agressions terroristes et causent des centaines de victimes innocentes parmi elles: femmes, enfants et vieillards pris pour cibles pour semer la terreur et la mort parmi la population.
Les spécialistes reconnaissent que la pauvreté, la marginalisation, le chômage et l’injustice sont les causes profondes du phénomène du terrorisme qui vise à déstabiliser les sociétés pour des motifs idéologiques ou religieux; il est certain que la faiblesse de l’Etat explique l’ampleur de la menace terroriste généralisée qui a été pendant longtemps incapable de prendre la moindre mesure pour étouffer dans l’œuf, les signes annonciateurs de ce terrorisme dangereusement rampant. Nous avons en mémoire, les exemples de l’Algérie, du Mali, de l’Egypte, de l’Irak et tout récemment de la Tunisie, confrontée ouvertement au phénomène des jihadistes salafistes qui ont ébranlé l’opinion publique (l'exemple du Chaambi).
D'où la question: comment lutter contre le terrorisme et pouvons-nous le battre? Pour cela, il faut avoir:
1 - Un service de renseignements adéquat qui devient une nécessité absolue pour la sécurité des Etats; ce service qui renseigne le pouvoir sur la situation politique et économique réelle de la société et peut éclairer le pouvoir et lui éviter les mauvaises surprises qui peuvent lui être fatales.
2 - Une police parfaitement immergée dans le tissu urbain pour bien connatre sa population.
3 - Une Garde Nationale implantée dans les campagne et dans les villages les plus reculés avec la même mission.
4 - Une Sécurité Militaire pour diagnostiquer l’Etat général du moral des cadres supérieurs et de la troupe et bien se renseigner sur tout ennemi potentiel. Ce qui rend le terrorisme dangereux et imprévisible, c’est parce qu'il dispose de l’initiative du déclenchement de son action destructrice ; il faut donc avoir toujours des services hautement qualifiés.
- En outre pour vaincre un tel ennemi il faut des équipements électroniques performants : dromes et avions sans pilotes.
- Il faut engager une véritable action de partenariat maghrébin et étranger surtout dans ce domaine particulièrement sensible et ce pour épargner des pertes matérielles et en vies humaines et limiter les dégâts.
- Le problème du terrorisme en Tunisie doit être pris au sérieux par les hauts responsables, la société civile, les mas-médias et le peuple auquel nous devons nous unir et travailler judicieusement pour bloquer son avance et éviter à notre pays le malheur qu’avait subi nos voisins !
Un brillant officier général
Le général El Kateb est diplômé de l’école d’état-major française, de l’école supérieure de guerre allemande, de l’institut de défense de Tunisie, il a occupé successivement les hautes fonctions de chef de cabinet du MDN, d’inspecteur général des forces armées (IGFA) de chef d’Etat Major de l’Armée de Terre (CEMAT) et de chef d’Etat Major des Armées (CEMA).
Atteint par la limite d’âge il a quitté le service actif fin 1998 pour présider la fédération Tunisienne des sports équestres de 2000 à 2011, et totaliser ainsi 55 ans au service de la Tunisie.
Ce séminaire qui se déroulera au siège de la Fondation le samedi 28 septembre à 9h00 est destiné à toutes les personnes intéressées par le sujet.
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