Le livre noir de la présidence : pourquoi la conférence de presse de Mansar a été reportée
Dans un communiqué laconique, la présidence de la république a annoncé le report sine die de la conférence de presse que devait tenir son porte-parole, ce mercredi après-midi, Adnan Mansar à propos du fameux livre noir. Rien ne laissait prévoir cette décision compte tenu du ton «déterminé» de Mansar lors de son passage mardi soir sur El Wataniya qui s’en est pris au Syndicat National des Journalistes Tunisiens accusés «de n’avoir pas fait preuve de bonne volonté pour obtenir la liste noire des journalistes» et annoncé dans une sorte de défi, la prochaine parution de la deuxième partie du livre «où figureraient les journalistes qui n’ont pas été cités dans la première partie».
On peut penser que ce report est motivé par le tollé provoqué par la parution de cet ouvrage. Le ministre de la justice transitionnelle, Samir Dilou a jugé la parution de cet ouvrage «inopportune et maladroite» alors que la chambre s’apprêtait à débattre du projet de loi sur la justice transitionnelle. Une bonne partie de l’opinion publique notamment des juges et des avocats l'a vivement condamnée, tandis que nombre de journalistes incriminés ont fait part de leur intention de porter l’affaire devant la justice tunisienne et même internationale. Le boycott annoncé de cette conférence de presse par les journalistes qui devrait être suivi par celui de toutes les activités gouvernementales n’est pas non plus étranger à cette décision.
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