Nouvelles technologies: une indéniable perspective d'espoir pour personnes handicapées

Depuis un quart de siècle, les taux de handicap sont en hausse. Cela tient à de multiples raisons, comme les guerres, le vieillissement de la population ainsi que le surcroît du nombre de personnes atteintes d’affections chroniques. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus d’un milliard de personnes vivent avec une certaine forme de handicap. Ce chiffre représente environ 15% de la population mondiale.

Les structures de recherche et les sociétés privées dans le domaine médical ont pour mission de servir l’être humain. Cette discipline prend de plus en plus d'affluence et couvre de plus en plus de nouveaux secteurs. Ce phénomène en expansion dans les pays développés et les pays en voie de développement n’est pas étonnant puisque la complexité des systèmes industriels et des applications récentes appelle l’utilisation des nouvelles technologies comme les nano-biomatériaux, les matériaux composites, la mécatronique, ...

Ces structures de recherche admettent comme objectif principal de s’appuyer sur les dernières avancées scientifiques afférentes aux performances, aux nouvelles technologies et aux problématiques industrielles auxquelles ces progrès sont susceptibles de répondre. En outre, ils contribuent a? la promotion de la recherche scientifique et au renforcement des potentialités et des efforts nationaux visant a? protéger la personne handicapée et a? assurer son intégration dans la vie économique et sociale avec mérite et compétence.

Travailler en interdisciplinarité s’avère opportun en biomédical

L’interdisciplinarité pourra être un atout majeur pour les équipes de recherche si nous parvenons à rapprocher les équipes spécialisées dont l’hétérogénéité favorise la complémentarité, la plus-value, à l’instauration d’un  esprit de collaboration et à la responsabilisation de chacune d’elles pour aboutir à des résultats concrets et fiables et profitables aux personnes handicapées. L'interdisciplinarité, c'est une association de compétences en vue de parvenir à un but commun en confrontant des approches différentes d'un même problème.

Penser en interdisciplinarité, identifier les approches systémiques compatibles avec ce choix méthodologique et l’intégrer dans nos démarches seront, sans doute, une ambition qu’on devra positiver et concrétiser au profit de la recherche scientifique et son développement.

L’enjeu auquel nous nous trouvons aujourd’hui confrontés, consiste à savoir jusqu’à quel point nous serons en mesure de mettre à profit, de la meilleure manière possible, les larges perspectives offertes par le progrès cognitif et technologique et les expériences concluantes aux fins de nous engager dans une nouvelle étape, celle où les pays seront capables de couvrir leurs besoins en aides techniques, prothèses, orthèses, fauteuils roulants et autres matériels médicaux de qualité, adaptés aux spécificités de l’environnement de leurs utilisateurs.

Où en est la recherche? Où en sont les expérimentations?

Les progrès constants des nouvelles technologies, surtout l'amélioration et la miniaturisation des systèmes mécaniques et électroniques viennent branler les méthodes de lutte contre le handicap. Effectivement, les innovations technologiques offrent une solution adaptée aux besoins des personnes à mobilités réduites ou dépendantes, en assurant surtout un meilleur confort dans la vie quotidienne. Cependant, la vraie révolution réside dans le domaine de l'interface homme-machine, c'est-à-dire, les moyens mis en œuvre pour que l'homme puisse "communiquer" avec une machine.

Prenons le cas des fauteuils roulants, de nombreuses études montrent qu’il existe souvent une inadéquation entre le fauteuil roulant et son utilisateur. Ce constat a été fait par plusieurs chercheurs et utilisateurs. Il en ressort un besoin pour concevoir et fabriquer des fauteuils roulants adaptés à notre environnement, à l’aide d’une technologie innovante.

Le fauteuil roulant doit répondre aux exigences de son utilisateur ainsi qu’aux conditions de son environnement. Par conséquent, il doit être disponible, abordable financièrement, durable, et doit pouvoir être entretenu dans le pays où il est utilisé. Cela n’est pas toujours facile, car les utilisateurs de fauteuils roulants constituent un groupe hétérogène, avec des besoins différents, un environnement et des conditions socio-économiques très diversifiés.

En orthopédie, l’utilisation clinique de substituts de l’os ne s’est développée que depuis une trentaine d’années et de nombreux substituts d’origines variées ont été testés. Le corail et la nacre, vu leur origine naturelle et la facilite? de leur acquisition, ont suscite? l’intérêt de nombreux chercheurs et orthopédistes.

La validation de ce produit nécessite une collaboration interdisciplinaire. En effet, la mise au point des compacts poreux est plus couramment réservée aux spécialistes de sciences des matériaux. Or l’apport des chimistes et des biologistes est fondamental au niveau de l’obtention d’un biomatériau biocompatible et qui ne sera pas rejeté par le corps humain. Ces travaux envisagés relèvent a? la fois de la recherche appliquée et de la recherche fondamentale.

Dans le cas des prothèses ostéo-articulaires, les biocéramiques offrent des propriétés uniques et étonnantes, tant physiques, mécaniques que thermiques, optiques et électriques, qui ont ouvert un monde nouveau d’opportunités de développement dans le secteur biomédical. Ces biocéramiques à base d’Alumine et de Zircone apportent des solutions adaptées là où les métaux et les polymères se révèlent inopérants.
La contribution à l’optimisation de la présence de produits de céramiques techniques sur le marché local et international est susceptible d’entraîner inévitablement un besoin accru en services d’expertise et de conception. Cette importante commercialisation du produit dépendra, dans une large mesure, de la qualité du produit qui sera développé.

Quelles sont les conséquences de cette situation? D’abord, les difficultés que rencontre la collaboration entre chercheurs scientifiques et utilisateurs des résultats de la recherche tiennent en partie de l’ésotérisme du discours. Il est temps donc de s’inscrire dans l’esprit de la recherche contemporaine, de prêcher le décloisonnement, l’ouverture, le partage. L’isolement, le repli sur soi et la monopolisation de la prise de décision ne facilitent guère l’adaptation des structures de recherche dans le domaine médical.

Que conclure?

Les nouvelles technologies sont une véritable révolution pour améliorer la vie de la personne handicapée et l'aider à mieux s'incorporer en ayant une meilleure mobilité. Les handicapés subissent le regard des autres et peuvent en souffrir. Les nouvelles technologies font partie intégrante d'une meilleure acceptation du handicap et suscitent de nouveaux espoirs pour ces handicapés. « Beaucoup reste à faire afin de renforcer le lien social. Les nouvelles technologies auront, dans ce combat, un rôle essentiel : nul doute qu’elles y contribueront efficacement si le souci de la dignité de la personne est gardé en vue » (Bas, 2006).

Renforcer l’accompagnement des projets dans le secteur médical afin d’aider les responsables et les équipes de recherche a? atteindre leurs objectifs et rentabiliser, dans le meilleur sens du terme, la recherche appliquée et le transfert de technologie sont un choix stratégique.

Mettre en place des groupes de travail, soit des groupes de veille scientifique pour que les différentes structures de recherche s’associent et mettent en commun leurs ressources humaines et matérielles pour promouvoir efficacement le développement et les usages des nouvelles technologies pour le bien des handicapés, est fondamental.

Samir Hamza