Tunisie: Trois ans! Que de chemin parcouru!
Une liberté de parole inimaginable, une société civile puissante et inflexible, des partis, une assemblée de députés, des médias omniprésents et critiques, une relative paix sociale préservée, une administration encore debout, une économie qui tient le coup malgré tout et un souffle d’espoir incroyable après le dialogue national.
Evidemment, l’envers de la médaille est là. Une inflation galopante, une saleté repoussante dans les rues, une urbanisation sauvage, un incivisme indécent, un dinar à genoux, des hommes tombés sous les balles et une perte partielle de la souveraineté nationale.
Il faut rendre hommage à ceux qui se sont battus et qui se battent encore pour sortir de cette extraordinaire aventure par le haut.
Nous dénigrons l’opposition qui s’oppose comme elle peut mais qui reste respectueuse de la légalité.
Ces femmes et hommes qui confrontent leurs idées, qui ont appris le dialogue, affirmé leurs idées, combattu les positions dominantes avec des résultats tangibles (lifting de la constitution contre vents et marées par exemple) nous leur devons le respect. La critique est aisée l’art est difficile.
Ce pays est une miraculeuse mosaïque. Nous le revendiquons pleinement. Il ne faut donc pas s’étonner que cela se retrouve dans la vie politique désormais.
Nous dénigrons la nomination d’un nouveau premier ministre. Sa nomination est le miracle attendu.
Non pas pour sa personne mais pour le symbole que cela représente.
Un homme en prise avec notre monde et ses contraintes, un homme issu du monde du travail et de la méritocratie, un Tunisien forgé par l’entreprise et la gestion de l’Homme et jeune de surcroît!
Devrions nos bouder notre plaisir? Car «imposé» par les USA et l’Europe? Quand bien même cela serait le cas. Nous avons eu des partitions imposées bien plus calamiteuses.
Il serait la continuité du gouvernement actuel? Rien n’est moins sûr! Nous avons désormais une société civile forte et aguerrie, des médias beaucoup moins complaisants pour dénoncer et monter au créneau si tel était le cas.
Il y a fort à faire ? Certes. Nos institutions se sont affaiblies d’où l’incivisme, notre économie vacille d’où notre colère craintive, le petit banditisme et le marché parallèle gangrènent la société, la corruption est chevillée à notre vie de tous les jours et l’état est ridiculisé tous les jours par ses plus hauts représentants. Cela est rapidement récupérable. Une pensée à la France d’après guerre, au Japon, à la Turquie, l’Espagne, le Chili et tant d’autres qui ont transformé l’essai et rapidement.
Nous avons toujours accompli les choses en douceur dans ce pays et cela n’est pas près de changer.
Les islamistes ont perdu la guerre. N’en déplaise aux esprits chagrins. Ils font partie du paysage politique et c’est ainsi.il faudra apprendre à les tenir en laisse et surtout s’organiser pour qu’ils ne soient plus aux commandes vu leur abyssale incompétence doublée d’inculte arrogance.
Le temps de la reconstruction est arrivé. Nous n’avons pas le droit de louper le coche.
Dr Walid Alouini
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Analyse très juste, mais c'est tout. L'horreur du réalité, tout le monde le vit chaque instant. A quoi ca peut servir de le décrire, même en détail. Ce dont nous avons besoin, c'est une vision claire: Ou devons-nous aller? Comment? Comment réaliser le changement, la révolution? Pas avec des mots seulement.