Jamel Gafsi: Ses applications tournent sur plus d'un milliard d'ordinateurs
Ses applications tournent sur plus d’un milliard d’ordinateurs… sans compter les smartphones et autres terminaux interactifs tels que la console de jeux Xbox.
Mais, pour lui, ce n’est pas encore assez. Jamel Gafsi, 43 ans, président de Microsoft Engineering Center en Europe, garde le succès modeste. A la tête d’une équipe de plus de 300 ingénieurs hautement qualifiés, partagée entre l’Europe (Paris) et le siège à Redmond, près de Seattle aux Etats-Unis, il anime ce centre de R&D et d’opération conçu en plateforme pour tout le contenu de Microsoft: musique, vidéo, e-reading, cloud, etc. De son école primaire, rue d’Algérie à Sfax, à ce poste stratégique, tout un parcours d’excellence. Success story.
«L’opportunité qu’une grande compagnie comme Microsoft peut donner est exaltante: elle vous permet de vous sentir utile, valorise vos efforts et récompense votre travail, sans même que vous ayez la peine de le réclamer», souligne Jamel. Seul le mérite paye, lui avait inculqué, ainsi qu’à ses autres frères et sœurs, son père, feu Si Hassen Gafsi, greffier en chef au Tribunal de Sfax pendant de très longues années, un homme d’une grande probité. Dès l’école primaire, l’une des plus performantes, Jamel ne pouvait être que premier de la classe. En allant au Lycée de garçons de Sfax, il découvre que le proviseur, Si Hassen Kanoun, avait inventé avant la lettre, début des années 80, la notion de lycée pilote en créant une classe regroupant les majors de promotion arrivant de différentes écoles. La voie était alors pavée.
Bac en poche avec une très forte moyenne, Jamel Gafsi était naturellement orienté vers la médecine, considérée comme le choix le plus convoité. Sans hésitation, il préfèrera profiter d’une bourse d’études en Allemagne. Et le voilà décrocher en 1996 son diplôme d’ingénieur en informatique, réseaux et télécommunications à l’Université de Karlsruhe.
La recherche orientée innovation
Pour Jamel Gafsi, il ne faut pas s’arrêter là. Un éminent professeur allemand lui propose de le rejoindre à l’Institut Eurecom, à Sophia Antipolis, près de Nice, en France, et de diriger sa thèse. Une excellente opportunité s’offre alors à lui pour s’adonner à des recherches intensives, suivre des enseignements de haut niveau et enseigner. Son intérêt portera notamment sur la vidéo mobile, les technologies de diffusion et les larges bandes à grande vitesse. Sa thèse de doctorat (mention très honorable avec les félicitations du jury) marquera une avancée académique et technologique vivement saluée.
Débordant d’énergie et de créativité, Jamel Gafsi montera avec des amis chercheurs, en 1999, une start-up dans le domaine de la diffusion audiovisuelle sur les réseaux internet. Fondateur et viceprésident Business Development, Jamel gagnera rapidement la confiance de grands donneurs d’ordres comme Eutelsat, le Groupe Accor, France Telecom et autres cablo-opérateurs. La dynamique du marché très demandeur en expertise technologique l’incitera à élargir, en 2002, le concept de sa société et fournir ainsi une plateforme logicielle de e-learning et de communication internet auprès des entreprises telles que SAP, Daimler, Crédit Agricole, etc. Sa société, Castify Networks, a levé près de 10 millions d’euros auprès d’investisseurs européens (anglais, suisses, et italiens) et a pu employer jusqu’à 85 spécialistes de haut niveau. Jamel en était le CEO jusqu’à fin 2005.
L’expérience acquise sera précieuse, mais les contraintes de croissance exigent davantage d’investissement et une expansion sur d’autres continents, notamment l’Amérique du Nord. En pleine réflexion stratégique sur ces questions, Jamel Gafsi est appelé par Microsoft (Management Buy-out). Une grande saga a alors commencé pour lui. Entre l’Europe et les USA, Jamel a réussi à gravir les échelons au sein du plus grand éditeur logiciel au monde pour compter aujourd’hui parmi les très rares partenaires de ce groupe. Non sans sacrifice, car bosser et se démarquer au sein de ce groupe nécessitent un dévouement total et une excellence à renouveler et à prouver au quotidien!
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Bonne chance pour vous si Jamel. En tant que tunisien je suis vraiment fie de vous. Toutefois, si par hasard vous lisez ce mot, pensez alors aux milliers d'informaticiens tunisiens, haut diplômés mais sans emploi. Une façon de rendre un peu à votre patrie, Merci tout de même.
S'il y a un informaticien qui est de sans boulot ; c'est que c'est un imbécile et on y peut rien pour lui.
Cher si A. Fredj, j'ai lu votre commentaire avec beaucoup d'attention. La Tunisie est dans mon cœur, comme elle l’est dans celui de chaque tunisienne et tunisien, sans doute ! Peut-être même, l’amour pour notre patrie serait plus expressif chez celles et ceux, comme moi, qui n’y sont pas et qui s’en sentent orphelines et orphelins ! Chacun donne de ses efforts, de son temps, de son énergie, de sa capacité d’influence comme on peut. Pour moi, comme pour beaucoup d’autres, c’est un devoir et un honneur d’aider mon pays! Comptez sur moi et sur tant d’autres. Comptez aussi sur moi pour ne pas exhiber ce que ma modeste personne avait déjà fait ou ferait pour notre cher pays. Merci encore une fois pour votre commentaire bien sincère et fort apprécié.
je ne sais pas si tu te rappelles encore de moi c'est juste pour exprimer ma fierté et pour le bon exemple que tu donnes à la génération actuelle et dire qu il y a quelques années nous avons tripoté un ballon de basket ensemble