Ghannouchi, «Monsieur bons offices»
Le leader d’Ennahdha vient de révéler avoir eu des contacts avec les dirigeants libyens en vue de l’instauration d’un dialogue entre les différentes parties.
Ce n’est pas la première fois que Rached Ghannouchi entreprend une mission de médiation à l'étranger. On se souvient que dans les années 90 du siècle dernier, il avait usé de ses bons offices entre le gouvernement algérien et l’ex Front Islamique. Au début du mois de février dernier, il s’était rendu à deux reprises en une semaine à Ankara. Si sa rencontre avec le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a été médiatisée, ses entretiens avec nombre de dirigeants d’autres partis n’ont pas été mentionnés dans les médias.
Puis, à peine rentré à Tunis, le temps de présider la réunion du Conseil de la choura, il s’est envolé à destination de Doha. Dans une déclaration à Leaders, il a reconnu avoir été «sollicité pour une médiation entre nos frères en Turquie. Il s’agit, a-t-il poursuivi, de rapprocher les positions des partis Al Adala et Assaada, qui appartiennent tous deux à la grande famille politique de Necmettin Erbakan, le vieux leader islamiste et ce, dans la perspective des élections municipales qui se tiendront bientôt».
Ghannouchi a indiqué qu’il avait été sollicité également pour une mission similaire entre les factions palestiniennes «à la demande d’Ahmed Azzam, l’un des leaders du Fath» :«Conscient de la confiance et de la responsabilité que revêt cette mission, je n’ai pas hésité à l’accepter et c’est pourquoi je me rends à Doha pour entamer une série de contacts en commençant par rencontrer Khaled Mechaal.»
«La réussite du modèle tunisien de concorde et de dialogue national devient très attractive, souligne le chef d’Ennahdha. Nombre de pays frères s’y intéressent de près et essayent de l’adopter. C’est le cas du Soudan où un dialogue national vient d’être initié entre le parti du Congrès populaire de Hassen Tourabi et celui du Congrès national d’Omar Al Bechir. En Libye aussi, l’expérience tunisienne inspire nombre d’acteurs significatifs. La Tunisie, qui a déclenché la première étincelle de la révolution dans la région, offre aujourd’hui un modèle de démocratie participative qui fera chaque jour davantage ses preuves».
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La Tunisie est la terre de la médiation, je me rappelle de l'intervention du défunt Bahi Ladgham lors de la crise entre les palestiniens et leur frères Jordaniens aboutissant à un accord évitant des pertes humaines; voila de nouveau l'appel des compétences tunisiennes par multiples frères arabes et musulmans pour leur trouver un compromis les rapprochant les uns vers les autres.Bravo les compétences tunisiennes porteurs des valeurs de conciliations et de rapprochement.
A ma connaissance Si Ghannouchi n'a jamais été à l'origine du dialogue national. Ayant d'abord divisé fondamentalement les tunisiens, il a mis du temps à comprendre la nécessité du dialogue national et à y adhérer vraiment. C'est d'ailleurs l'échec de sa gouvernance, qui était le déterminant principal de son adhésion tardive au dialogue national.