Les vrais Héros… «Ces sages qui n'ont pas besoin de demander»
Ils sont venus exprimer à la fois leur colère et leur indignation, les survivants de la première révolution du 18 janvier 1952. Ils étaient 6 vieux rescapés, des anciens combattants à s’exprimer à la Fondation Temimi pour laRecherche Scientifique et l’Information, le 22 Mars 2014.
Plus de 60 ans après, le sacrifice et les victoires de ces valeureux guerriers qui ont combattu la colonisation française avec courage et abnégation, utilisant des armes rudimentaires récupérées de la deuxième guerre mondiale, restent inconnus ou peu racontés(1).
Ils étaient 1444 combattants dont 284 martyrs de Sidi Bouzid d’où est partie la première bataille en mars 1952. Tous ne veulent pas parler de leur histoire personnelle car ils considèrent que c’est un devoir de servir la Tunisie. Mais lorsqu’on pousse avec insistance un des survivants à parler, c’est une histoire à couper le souffle d’un miraculé.
A ce jour, ils sont encore écœurés par l’oubli manifeste de la Tunisie indépendante, et des historiens du mouvement national de ces nombreuses batailles grandioses de 1952 à 1954 et des centaines de martyrs pourtant décisives des suites des événements et notamment le déplacement surprise de Pierre Mendés France à Tunis le 31 juillet 1954 et son fameux discours pour l’autonomie de la Tunisie.
Ils sont venus rendre hommage à leurs familles qui ont subi la vengeance aveugle et désespérée de la France coloniale par le transfert des habitants des zones de combat pour couper le ravitaillement. Ils racontent avec fierté, les histoires de ces femmes inconnues qui les ont aidés avec abnégation et dévouement par le ravitaillement et le secours pendant ces années de misère et de famine mais qui n’ont jamais été honorées.
Ces combattants d’un autre âge sont indignés par les revendications de ces révolutionnaires des temps modernes qui se pavanent sur les plateaux de télévision pour demander réparation alors que nos anciens combattants n’ont rien demandé, Ils ont au contraire, à partir de 1956, participé à la construction de centaines d’écoles dans les zones rurales allant du nord au sud de la Tunisie.
Abderrazek Maalej
*Expert comptable indépendant
(1) Comme dans la majorité des pays sous-développés, ce sont des historiens étrangers qui ont le mieux raconté notre histoire. Je cite Charles-André Julien (Auteur de : « Et la Tunisie devint indépendante », 1951-1957)
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