News - 15.05.2014

Visite guidée d'un musée, proposée aux Ministres de la Culture et du Tourisme

Madame et monsieur les Ministres,

D’abord, un cadrage qui pourrait être utile

Toute bienséance considérée, ma proposition de visite guidée s’adresse d’abord à monsieur le Ministre de la Culture dont le Département est en charge officielle de l’essentiel des musées à vocation culturelle. Mais madame la Ministre du Tourisme est également sollicitée compte tenu de l’intérêt qu'elle semble porter au tourisme culturel, vecteur d’un développement auquel nous aspirons en permanence dans nos contrées. Son ministère est directement ou indirectement impliqué dans la sauvegarde du Patrimoine culturel, particulièrement, à travers les subventions, non négligeables, accordées aux «villes touristiques» et à certains sites archéologiques dont quelques uns sont dotés de musées.

Vous n’êtes pas sans savoir, madame et monsieur les Ministres, que le 18 mai est la Journée internationale des Musées (JIM), instituée en 1977, par l’ICOM ( le Conseil international des Musées) qui est une organisation internationale créée en 1946, liée à l’UNESCO et disposant d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et Social de l’ONU. Unique organisation mondiale à représenter les musées et leurs personnels, elle a des «Comités nationaux» dans la plupart des pays dont la Tunisie.

Même si de nombreux Comités nationaux, très mal gérés, ne le représentent pas honorablement, l’ICOM, fidèle à une tradition de sérieux bien établie depuis sa création,  a arrêté, depuis l’automne dernier, le thème de la JIM 2014.  Dans un communiqué de presse, daté du 15 octobre 2013 et diffusé pour  lancer la Journée des Musées, il a annoncé le thème de l’année : «Les liens créés par les collections des musées» et expliqué ce choix par  le souci de «renouveler les méthodes adoptées par les musées afin d’impliquer leur communauté et de rester en phase avec leur public». L’Appel de l’ICOM s’adresse aux musées du monde entier. L’année dernière, plus de 35.000 musées étaient fidèles au rendez-vous.

En Tunisie, la fête mondiale est occultée. Seuls les initiés savent que la journée de clôture du ’’Mois du Patrimoine’’, institué, il y a près d’un  quart de siècle, sous le régime et par les conseillers que l’on connaît, correspond à la JIM. Dans le ’’Programme national’’ de la 23ème édition de ce ’’Mois’’ (du 18 avril au 18 mai 2014), organisée, sous le haut patronage du Ministère de la Culture, par ses deux institutions-phares en charge du Patrimoine culturel, dans ses volets matériel et immatériel, l’Institut national du Patrimoine (INP) et l’Agence de Mise en valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC), le thème de cette année, ’’Savoirs traditionnels’’ n’a de rapport ni avec celui de la Journée internationale des Monuments et des Sites (JIMS), 2014, fêtée, le 18 avril dernier ni avec celui de la JIM de la même année. En cela, il y a la preuve d’une volonté  de couper notre pays, riche de plus d’un titre de noblesse en matière de monuments, sites et musées, du concert des nations.

Ce n’est pas «l’Eductour», journée de sensibilisation des agences de voyage, des propriétaires d’hôtels, des journalistes et de la société civile, inscrite au « Programme national » du « Mois du Patrimoine », dans le but de promouvoir le Musée de Jerba et  annoncée pour le jour de la clôture, qui consolera les amis attristés des musées tunisiens.

En ce 18 mai 2014, qui sera un dimanche, jour férié pour la plupart de nos compatriotes, combien seront les Tunisiens qui auront la tentation, le courage même de se rendre dans un musée ? Quels sont les programmes qui les inciteraient à le faire ? Mises à part quelques rares exceptions, nos musées archéologiques et autres sont dans un état pour le moins inquiétant et souvent même désastreux. La remarque s’applique au Musée national de Carthage ainsi qu’au Musée national du Bardo, agrandi et réaménagé, ces dernières années, à un coût faramineux et qui, près de deux ans après son inauguration officielle précipitée, offre aux visiteurs, un air d’inachevé : statues gisantes dans des salles fermées, vitrines vides, classement incohérent de nombreux objets…). Pour animer l’honorable maison qui a ouvert ses portes,  il y a 126 ans, des décideurs, bien inspirés, n’ont rien trouvé de mieux que d’y organiser, il y a quelques semaines, la cérémonie de signature d’un accord relatif à l’achat des actions d’un opérateur en télécommunication ! Décision ô combien saugrenue, perçue par les amis des musées comme une profanation de ces lieux de mémoire, dépositaires de notre Patrimoine et de notre Histoire!

Il serait aussi démagogique qu’indécent de chercher, pour justifier l’état de nos musées, des excuses dans la situation générale qui prévaut dans notre pays, depuis la Révolution du 14 janvier 2011. Pour les Musées, comme pour bien d’autres composantes du Patrimoine culturel tunisien, le ver est dans le fruit depuis des lustres. Si le mal tourne à la métastase, c’est par l’irresponsabilité de nombreux responsables qui ont très mal rempli les fonctions auxquelles ils se sont succédé. Rappelons que, dans les années soixante du siècle dernier, des ouvriers analphabètes, pauvres parmi les pauvres et dont les enfants étaient entièrement pris en charge par l’Ecole républicaine (jusqu’au prêt des livres et  l’habillement) amenaient leurs enfants, en venant de loin, à pied, à ’’Dar El Ajaïeb’’, l’appellation populaire donnée au Musée du Bardo. Dans ces visites, il y avait un merveilleux partage des tâches : les parents démunis et illettrés accompagnaient leurs enfants instruits qui leur lisaient les pancartes présentant les pièces du musée ! Une enquête, entreprise en 2010, a montré que les Tunisiens ne représentaient que moins de 10% des visiteurs du Musée national du Bardo.

Compte tenu de l’état affligeant de nos musées nationaux et autres, je vous propose madame et monsieur les Ministres d’aller voir, sous d’autres cieux, ce qui pourrait être édifiant pour les Tunisiens de bonne volonté.

Je vous propose une visite instructive du Musée du Louvre-Lens

Le moyen de transport est simple : il suffirait, dans l’intérêt national, de réquisitionner, pour un samedi ou un dimanche (évitez, en tout cas le mardi qui est le jour de fermeture du musée) un avion de la compagnie nationale Tunisair qui vous conduira, en près de deux heures, de l’aéroport de Tunis-Carthage à celui de Lille. Un moyen porteur de près de deux cents places devrait suffire pour transporter tous les responsables des vos deux ministères qui, à un titre ou à un autre, ont une responsabilité en matière de musées. Ne vous souciez pas du coût du transport d’une telle pléiade ; il ne devrait pas être plus élevé que ce que coûtent des manifestations du genre ’’Dunes électroniques’’ dont vous connaissez les détails même si l’opération a été préparée bien avant que vous ne soyez appelés aux affaires. Si, pour l’intérêt général, L’Etat tunisien accepte de supporter les frais de transport d’illustres invités étrangers, pourquoi n’admettrait-il pas d’amener, à l’étranger, des responsables tunisiens disposés à apprendre  en examinant, collectivement, ce qui est fait par  les autres?

De l’aéroport de Lille, trois ou quatre bus, pourront conduire le groupe tunisien à Lens, en moins d’une heure et demie. C’est là, un mode de transport aussi rapide que confortable. L’autre mode de transport public, qui peut se révéler très agréable et qui est toujours plus sûr en matière de sécurité, est le train. Une navette ferroviaire, à bonne fréquence, assure la liaison entre l’aéroport et la gare de Lille et, de là, un train vous mènera directement à Lens, en moins d’une heure.  Le seul inconvénient de ce mode de transport est qu’il risque de vous faire perdre du temps parce que vous aurez à vous soumettre à l’horaire en vigueur sans aucune possibilité de réquisition.

Arrivé à Lens, des panneaux très lisibles orienteront les chauffeurs de vos bus qui pourront se diriger, sans difficulté aucune, vers le parking «dépose-minute» aménagé à proximité du musée afin de servir les visiteurs sans encombrer les environs de l’Etablissement par les véhicules de toutes sortes. Les visiteurs, arrivés à la ville par le train, trouveront à leur disposition une navette qui les amènera eux aussi au parking. Pour les particuliers qui choisissent de se rendre à Lens en voiture, un vaste parking est aménagé à proximité du célèbre stade Bollaert. De là, ils peuvent emprunter une allée aménagée excellemment, à tout point de vue, y compris grâce aux sculptures qui la bordent et à son éclairage assuré, la nuit, par des lampadaires aux lignes épurées. Les chanceux, qui auront pris le temps d’emprunter cette allée, auront l’immense plaisir de découvrir au bout de quelques tournants, le Musée construit en métal et en verre et implanté dans une immense verdure. De l’extérieur, déjà, l’établissement se donne à voir comme une œuvre architecturale de grande qualité.

Le visiteur attentif trouve, dans les environs immédiats du Musée, des panneaux qui lui présentent l’histoire du Musée qui est singulière à tout point de vue. Etendu sur une superficie de près de vingt hectares pris sur le bassin minier fermé en 1960, le parc dans lequel le Musée s’élève comme un temple, a les particularités d’une architecture muséale franchement contemporaine. Le bassin minier, dont il occupe une grande partie, est classé sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, depuis le 30 juin 2012.

Initiée par le Président Jacques Chirac en 2003 et inaugurée par le Président François Hollande, il y a un peu plus d’un an, l’entreprise a bénéficié d’un montage financier qui a associé cinq parties : l’Etat, le Conseil régional, le Conseil Départemental, la Communauté de Lens-Liévin, la Ville de Lens et la Communauté européenne. Si la gestion scientifique et muséographique relève du Grand Louvre, les personnels enseignants de la région, fédérés par le Rectorat, ont été, dès le départ, fortement impliqués dans la conception du Musée et sa médiatisation.

En témoigne l’implication du Centre régional de la documentation pédagogique (CRDP), relevant du Centre national de la documentation pédagogique (CNDP), dans l’élaboration même de certains guides du Musée destinés à la famille scolaire. En cela, Lens se distingue superbement, par la conception de son Musée,  de la richissime Abu Dhabi, l’autre ville partenaire du Louvre. La vocation pédagogique de son Musée n’est pas une pétition de principe ; elle est vérifiable à tout instant et à chaque pas ; elle constitue même une valeur ajoutée pour le Louvre qui est le plus grand musée au monde.

Ce que vous constaterez sans difficulté dans le Musée du Louvre-Lens

Un muséologue ou un muséographe, même autoproclamé, et le commun des mortels peuvent se rendre compte aisément des principes de base qui ont guidé  les concepteurs du Musée : le souci de l’économie, la sécurité, le confort, l’orientation et la participation du public. Ces postulats se déclinent en matière d’éclairage, d’accessibilité, de signalétique et de communication, d’une manière qui tend à la perfection.

A lui seul, le Hall d’accueil est une  grande réalisation architecturale et pédagogique : vaste et multifonctionnel, il ne se limite pas à un service de caisse et à une banque d’informations. S’y trouvent, à bonne distance, un excellent Centre de ressources, de nombreux ateliers  pédagogiques, une très bonne librairie, une cafétéria très avenante, une boutique bien achalandée et un vaste ’’Espace, pique-niques’’. Il fait accéder, par de larges escaliers et par un immense ascenseur, au sous–sol où sont situés un ’’Espace découverte multimédia’’ ainsi que  les réserves d’œuvres visibles à travers des baies vitrées et accessibles au public certains jours, à certaines heures, avec la possibilité de voir  les restaurateurs au travail.

Les 2500 m² de ’’La Galerie du Temps’’ sont ouverts aux visiteurs pour une circulation libre qui permet d’admirer, de tout côté et avec le recul nécessaire, près de 200 œuvres prestigieuses du Louvre, façonnées par des mains ayant appartenu à différentes civilisations qui se sont développées du IVème millénaire au XIXème siècle. Exposées pour cinq ans, les œuvres sont données à voir, d’abord grâce à la lumière du jour qui inonde la galerie et, en appoint, grâce à un éclairage aussi discret qu’efficace.

L’ordre à la fois chronologique et linéaire, sur le plan spatial, rappelle aux spécialistes les cultures qui ont été concomitantes aux différents coins du monde et les fait découvrir aux amateurs. Parmi les œuvres choisies dans les meilleures collections du Louvre figurent deux pièces archéologiques tunisiennes d’époque romaine : un très beau fragment de mosaïque de Carthage et un superbe fragment de relief représentant des divinités égyptiennes, sculpté vers 160 ap. J.-C. puis remployé en dalle funéraire chrétienne. Ce chef-d’œuvre a été découvert à Henchir El Hathermine. Comme dans toutes les notices du Musée, les indications relatives aux pièces d’origine tunisienne sont données en trois langues : le français, l’anglais et le néerlandais ; cette langue étant celle des Flamands qui constituent une bonne partie des visiteurs du Musée. Il faut savoir qu’en sa première année d’ouverture, le Musée a accueilli plus d’un million de visiteurs. Pour un nouveau musée, cela relève du record.

A l’extrémité orientale de La Galerie du Temps, se trouve une grand salle de spectacle dénommée ’’La Scène’’ et dont la vocation première est de proposer des manifestations en rapport avec les œuvres exposées. Les équipements ultramodernes de cet espace permettent d’y organiser les spectacles de tout genre : concerts, récitals, projection de films, conférences..

’’Le Pavillon de verre’’ situé de l’autre côté de la Galerie du du Temps abrite, sur un rythme annuel, un petit nombre d’œuvres majeures mises en valeur par un éclairage aussi intimiste que fonctionnel.  Y était organisée, jusqu’au 21 avril dernier, une exposition intitulée«Voir le sacré», limitée à sept chefs-d’œuvre  datant d’époques différentes qui vont de la plus haute Antiquité à l’époque contemporaine. Un espace particulier est consacré à deux expositions temporaires par an, d’une durée de trois mois pour chacune d’elles. La dernière en date, qui s’est achevée le 10 mars dernier concernait l’une des civilisations méditerranéennes les plus brillantes. Elle était intitulée «Les Etrusques et la Méditerranée. La cité de Cerveteri».

Elle a pu être organisée grâce à la contribution efficace de nombreux mécènes. Si vous croisez, un jour, un spécialiste de cette civilisation, il vous dira que la Tunisie est le pays du sud de la Méditerranée qui concentre le plus grand nombre d’objets étrusques et que notre pays souffre encore cruellement de la méconnaissance de cette composante très originale de son Patrimoine ainsi que de l’absence de la mise en valeur qu’ elle mérite.

A différents endroits du Musée, des pancartes rappellent qu’à telles ou telles dates et à telles ou telles heures, des visites guidées sont organisées pour les groupes et que des présentations détaillées de certaines œuvres sont faites,  tous les jours, à certaines heures, dans le cadre des ’’impromptus des médiateurs’’. Des visites nocturnes du Musée sont organisées le premier vendredi de chaque mois, de septembre à octobre. Aux enfants, âgés de quatre ans et plus, sont consacrées des visites accompagnées relatives à toutes les expositions.

Ce que vous pourriez faire en rentrant en Tunisie

De retour en Tunisie, au bout d’une journée qui pourrait être un peu longue mais sûrement fructueuse, vous pourrez, d’autorité ministérielle, décider d’organiser dans vos départements respectifs autant de réunions urgentes qu’il faudra pour arrêter les dégâts dont souffrent nos  musées. Des mesures urgentes devraient être prises.

Une première mesure consisterait à demander les CV des responsables de tout niveau, ayant autorité dans le domaine muséographique. Ce serait une bonne mise au point pour s’assurer des compétences.
Une deuxième mesure aurait pour but le lancement d’un audit (qui n’aurait de sens que s’il émane d’une partie réellement indépendante).  Des compétences  tunisiennes pourraient travailler à cela, en toute diligence, avec des experts internationaux. La finalité sera double : établir un diagnostic de l’état de nos musées et concevoir un programme pour leur sauvetage.

Une troisième mesure concernera la formation urgentissime de véritables professionnels des musées. Cette formation pourra être assurée, en partie, par les établissements tunisiens qui seront jugés réellement compétents et par les établissements étrangers de réputation internationale. Figureront au premier rang, l’Ecole du Louvre, l’Institut national du Patrimoine de Paris et l’Université de Saragosse qui assure depuis plus de vingt ans une formation très qualifiante en matière de muséographie.

Les révocations et les nominations que vous décideriez, si elles sont bien étudiées, serviront le pays sans aucun doute, car le Patrimoine culturel (comme le Patrimoine naturel) est extrêmement précieux, très fragile et se trouve être un grand levier de développement. Pour le préserver et en tirer les meilleurs dividendes éducationnels et financiers, il faut commencer par créer des liens entre les collections des musées et le public, ce qui nous ramène au thème de la JIM, 2014.

Depuis la révolution du 14 janvier 2011, les langues se sont déliées. N’est-ce pas là l’acquis le plus palpable de la Révolution ? Mais combien de ministres, en charge du Patrimoine, ont été attentifs aux avis désintéressés ? Des universitaires ont pris, individuellement ou en groupe leurs responsabilités pour tirer la sonnette d’alarme et avancer des propositions concrètes en matière de gestion du Patrimoine, en vain.

De grâce, madame et monsieur les Ministres, prenez vos responsabilités en la matière. Il y a des mesures qui ne peuvent souffrir aucune attente. Vous avez disposé de plus trois mois pour prendre connaissance des dossiers brûlants de vos départements ministériels et réfléchir à ce qu’il convient d’entreprendre sans délai, vous qui êtes membres d’un gouvernement adoubé, d’abord, en raison de sa  compétence et ensuite parce que sa vocation n’est pas de s’installer longuement au pouvoir.

Les hautes fonctions étatiques ne sont pas éternelles ; la Tunisie l’est, elle qui a toujours été reconnaissante envers ceux qui l’ont bien servie en refusant catégoriquement de se servir.
                                                                                    

Houcine Jaïdi

Tags : Fran   Journ   ministres   Mus   Tunisie   UNESCO  
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2 Commentaires
Les Commentaires
Mina - 16-05-2014 09:27

Excellent article! En effet, les musées tunisiens mériteraient d'être oscultés, et les responsabes de ces musées d'être formés. Mais qui est donc ce Monsieur Houcine Jaïdi qui écrit si remarquablement et dont les idées sont bien claires. Une petite présentation de l'auteur serait bienvenue! Merci.

Mohamed Arbi Nsiri - 16-05-2014 13:59

La nouvelle technologie permet aujourd’hui de tenter de concilier ces deux mondes apparemment antinomiques, à savoir l'histoire et le quotidien, sous l’appellation "réalité virtuelle" . La notion est sémantiquement complexe à démêler, mais les enjeux qui y sont attachés, tant en termes économiques que du point de vue de la transmission d’un savoir visant à la construction d’une mémoire collective, sont en passe de devenir tellement importants que la communauté scientifique n’a d’autre choix que de s’emparer de ce nouvel outil pour ne pas le laisser devenir la proie de la seule logique économique, toujours prompte à exploiter les secteurs porteurs.

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