News - 21.05.2014

Hamma Hammami: la radicalisation pourquoi?

Après avoir, au cours de longs mois, mis de «l’eau dans le thé» en tenant un discours plutôt lisse et en tenant une ligne social-démocrate, Hamma Hammami et derrière lui le Front populaire ont radicalisé mardi leurs positions en revenant à l’extrémisme gauchiste qui était leur marque de fabrique pendant longtemps.

En annonçant la décision de boycotter le «dialogue économique» qui, devrait selon lui entériner la «recette du FMI et des autres organismes internationaux» quant à la levée des subventions des matières de première nécessité, à la suspension des recrutements et à la privatisation des entreprises publiques, le porte parole de «Jebha Chaabia» revient aux fondamentaux de sa famille politique. C’est aussi le signe d’une déception pour la non prise en compte des propositions des «experts» du Front contenus dans le projet de «budget alternatif», prévoyant un moratoire de trois ans du remboursement de la dette, la lutte contre le commerce parallèle et contre l’évasion fiscale.

N’ayant pas participé au «consensus» au sein du «Dialogue national» ayant conduit au choix de M.Mehdi Jomaa comme chef de gouvernement sans s’y opposer vraiment, le Front national est passé du «soutien critique» à la «critique» avant déclarer son «opposition» aux choix du gouvernement. Le «Front du salut» qu’il a formé avec l’Union pour la Tunisie rassemblée autour de Nidaa Tounes de Béji Caïd Essebsi survivra-t-il à cette divergence de vue entre les deux ensembles. Ne s’étant pas réuni depuis longtemps, il est possible que les décisions qui seront prises et entérinées par le «dialogue économique» sonnent le glas de cette alliance de circonstance.

En décidant ce «boycott» et en lançant une attaque en règle contre le président de l’ISIE, Chafik Sarsar accusé de faire le jeu du mouvement Ennahdha quant à la concomitance de la date des élections, Hamma Hammami délimite, en conscience,  le champ de ses sympathisants, faute de quoi il perdra l’âme du conglomérat de partis marxiste, léniniste, baathiste et pan-arabiste rassemblé sous l’étendard de la «Jebha Chaabia».

R.B.R.
 

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5 Commentaires
Les Commentaires
Observateur - 22-05-2014 00:40

Front du Salut, Front populaire, Union pour la Tunisie, comment fait-on pour se retrouver dans ce labyrinthe ? Et puis, ceux qui font vraiment peur ce sont les "camarades" de l'extrême gauche qui ont changé de nom pour faire bonne figure avec les temps qui courent. En réalité, ils n'ont vraiment pas changé. Staline est mort! Vive Hammami! On se croirait à l'université des années 1960 et 1970.

ayaketfi - 22-05-2014 11:09

MANQUE DE STRATEGIE A LONG TERME: En s'opposant après "consentement" à tous les changements qui ont eu lieu depuis 3 ans, Hamma Hammami fait, consciemment ou inconsciemment,le jeu d'Ennadha!! Non seulement il divise les partis de gauche et du centre mais aussi n'améliore pas son score... Il lui reste quelques mois pour se ressaisir car, non seulement il n'aidera pas la gauche mais il disparaitra aussi du champ politique après les prochaines élection...

Héla - 22-05-2014 17:10

Hammami n'a rien à voir avec Staline ou le gauchisme. Le militant d'aujourd'hui a tort tout en ayant raison dans ses dernières prises de position au nom du FP. Il est clair que la politique économique du gouvernement actuel s'engage dans les sentiers battus des gouvernements antérieurs même d'avant le 14 janvier. En fait, la dictature mafieuse nous a laissé sur les bras l'ensemble de son héritage, soit le régime encore intact sur lequel Enahdha cherche à se greffer. Là où Hammami et le FP font faux-pas c'est dans leur persistance à jouer à l'opposition politique classique. C'est en ce sens qu'ils demeurent les hommes politiques du passé. En cela, comme le fait remarquer un commentateur, il s'isole avec les siens. Et c'est bien dommage. Dénoncer, s'opposer: ce n'est plus suffisant et nous n'en sommes plus là aujourd'hui. Il s'agit d'inventer une nouvelle stratégie de lutte collective dans l'engagement d'abord sur le terrain (surtout hors des salons et les plateaux de la capitale), en maintenant contre vents et marées l'UNITE sacrée au sein d'un vaste mouvement patriotique, celui du FSN. INVENTER ou PERIR!

makram - 23-05-2014 09:27

Je trouve qu'il a tout a fait raison. On ne peut jamais être de gauche et soutenir en même temps les décisions du gouvernement de Jomaa, Hamma n'est pas schizophrène, il est juste cohérent avec lui même. Le front a proposé des solutions équilibrées et très utiles.Mais le projet de Jomma est prêt et ne tolère aucune modification, chose contradictoire avec la ligne du front populaire. Bravo Hamma

Béchir Toukabri - 23-05-2014 19:49

C'est le comble. Vous vous étonnez de la radicalisation de Hamma Hammami. Les Tunisiens ont toujours couru derrière les solution mitigées, centristes, conciliantes, mi-figue,mi-raisin.....etc. Ils ont accepté le régime de Bourguiba, même s'il était autoritaireet éclairé. Ils ont applaidi le régime de laisser-aller, laisser-faire, même si c'était une dictature mafieuse. Enfin, ils ont applaudé au régime des islamistes, même s'il voulait nous ré-islamiser et s'est révéler un régime de voyous et de bandits. Et aujourd'hui, ils acceptent le pouvoir detechnocrates qui ne veulent rien changer. Quand est-ceque nous allons comprendre la réalité des enjeux? Quand le pays fera faillite? Quand on sera recolonisé?

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