La Tunisie et le Mondial: On pouvait mieux faire!
En dix-neuf éditions de Coupe du monde, soit entre 1930 et 2010, le football tunisien a fait acte de présence au tournoi final à quatre reprises. Dont trois successives : 1998, 2002 et 2006, mais on aurait pu mieux faire!
La première participation remonte à 1978 sous la houlette de Magid Chétali, l’ex-étoile du ballon rond qui a fait toutes ses classes à l’Etoile Sportive du Sahel. Chétali était alors secondé par le Marsois Taoufik Ben Slama. Et, pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître ! Puisque la bande à Chétali, portée à bout de bras (ou de jambes) par Tarek Dhiab (Ballon d’or africain en 1977), Hamadi Agrebi, Mokhtar Naïli et Temime Lakhzami, pour ne citer que ce ô combien valeureux quatuor, signa la première victoire africaine en Coupe du monde aux dépens du Mexique 3-1, avant de tenir en échec la redoutable Allemagne (0-0). Ah, si ce jour-là le refree n’avait pas fermé les yeux sur un penalty évident commis sur Agrebi… mieux, ou pire…, si la barre transversale n’avait pas renvoyé le boulet de canon expédié par Temime, on aurait alors égalisé contre la Pologne (0-1). Ce qui revient à dire que le Poucet tunisien avait conquis le monde footballistique. Cela a permis à l’Afrique d’augmenter le nombre de participants à une phase finale!
Une petite anecdote avant de clore ce chapitre. En 1978, le pays hôte, à savoir l’Argentine, avait remporté le trophée face aux Pays-Bas. Et le capitaine des Bataves était… Ruud Krol, celui-là même qui a coaché le Club Sportif Sfaxien, puis l’Espérance Sportive de Tunis avec les succès que l’on sait. Mais, à cette époque, il était à mille lieues de savoir qu’il allait plus tard atterrir en Tunisie…
Vingt ans après
Vingt ans après le premier épisode argentin, le Franco-Polonais Henry Kasperczak, qui avait joué en 1978 contre Khaled Gasmi et Nejib Ghommidh – d’ailleurs il garde toujours une dent contre le Cabiste –, a pu enfin relayer Magid Chétali et se qualifier pour le Mondial français. Mais il est passé à côté de la plaque, malgré les prouesses de Chokri El Ouaer dans la cage. Il est bien de souligner que celui-ci a été élu meilleur gardien du 1er tour. Bon, après deux défaites contre l’Angleterre et la Colombie, Henry a été remercié, et c’est Ali Selmi qui a pris les commandes pour obliger la Roumanie au partage des points (1-1).
Le tout petit point nous a valu de pointer en 26ème position au classement final, devant l’Ecosse, l’Arabie Saoudite, la Bulgarie, la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis. En 2002, la Tunisie récidive en se qualifiant pour la 17ème édition organisée conjointement par le Japon et la Corée du Sud. Deux nations que nous avions précédées quatre ans plus tôt ! Bref, encore une fois, la Tunisie n’arrive à empocher qu’un point acquis contre la Belgique (1-1). Ainsi donc, l’aventure du coach Ammar Souayeh à la tête des Aigles de Carthage tourne court…
Lemerre arrive
Roger Lemerre avait drivé l’Espérance Sportive de Tunis en 1984, sans remporter le moindre titre. Mais, et il faut lui rendre justice, il avait mis l’équipe sur les rails en éliminant toutes les fortes têtes. Plus tard, il rendait souvent visite au Parc Hassène-Belkhodja, car il était en relation étroite avec le fils du regretté Naceur Knani. Bref, lorsqu’on le contacta pour diriger le team national, Lemerre ne se fit pas trop prier. Ainsi, il remporta avec les Aigles de Carthage la 1ère Coupe d’Afrique de l’histoire du football tunisien. Avant de nous qualifier pour le Mondial allemand.
En Allemagne, l’attaque tunisienne parvient à planter quatre buts. Mais elle en encaisse six dont deux contre les Saoudiens. Et, de nouveau, l’aventure se termine dès le stade initial de l’épreuve!
A.L
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