Prise d'assaut, Kélibia se plaint de ses trop nombreux estivants
Kélibia, la petite ville du Cap Bon a été prise d’assaut par les estivants en ce début du mois d’août. Comptant en temps normal 40.000 habitants, connue pour son ancien fort byzantin, une citadelle bâtie sur un petit monticule en forme de bouclier qui est à l’origine de sa dénomination romaine Clupea, la ville voit d’habitude sa population tripler en été par l’arrivée de ses natifs établis à l’étranger mais surtout par les estivants nationaux et depuis quelques années, maghrébins essentiellement Libyens et Algériens.
Mais cette année, la ville connait une affluence record. «Nous étions un million en ce premier dimanche d’août» s’était plaint avec une savoureuse exagération un des notables Kélibiens qui ne manquait pas d’humour. Une raison principale à cette soudaine popularité, c’est que Kélibia a été classée à un rang honorable par un sérieux site américain sur le web, le «dailynewsdig.com» qui a établi le classement des «35 clearest waters in the world to swim in before you die» (Les Eaux les plus claires au monde où vous devez vous baigner avant de mourir). Ce classement a placé la plage de Kélibia à la 7ème position, tout juste derrière Hurdaga et la mer Rouge en Egypte. Les premières places revenaient à l’archipel de Los Roques au Venezuela, à la Rivière Enchantée aux Philippines, à l’île Redang en Malaisie et à l’Ile Maurice. « Kélibia est une ville côtière de l’extrême nord est de la Tunisie. Ses plages de sable fin sont considérées comme certaines des plus belles de la Méditerranée» lit-on sur ce site pour justifier cette 7ème place.
Il n'en fallait pas plus pour que cette ville soit prise d’assaut, surtout que les réseaux sociaux ont fait une belle publicité à ce classement. Ses plages d’El-Fatha (la petite baie), du Petit Paris et de Kélibia-la Blanche à El-Mansourah sont noires de monde et les parasols sont parfois sur six rangées sinon plus. La ville était au bord de l’asphyxie avec une circulation au pas sur les 4km qui séparent l’entrée de la ville à ses plages jusqu’a une heure tardive de la nuit pendant tout le dernier week end.
Non habitués à un phénomène pareil beaucoup de Kélibiens ne manquaient pas d’ingéniosité pour dissuader les visiteurs à leurs yeux encombrants. Ainsi a-t-on vu sur les réseaux sociaux des images montrant d’autres plages en Tunisie avec cette mention «il n’y a pas que Kélibia où vous pouvez vous baigner». Poussant leur imagination plus loin, Certains ont même annoncé, avec des photomontages à l’appui, que les plages de la ville ont subi des attaques de requins, remettant dans les esprits les fameuses «Dents de la mer», le film culte de Steven Spielberg.
Peine perdue, semble-t-il, puisque l’affluence est aussi importante même en cours de semaine. Deux conséquences :
1-les loyers pour les estivants flambent puisqu’il faut compter parfois jusqu’à 250 dinars par nuit pour un appartement en ville, beaucoup plus pour une maison avec vue sur mer ou pied dans l’eau,
2-les détritus s’amoncellent dans la ville qui comptait pourtant parmi les plus propres du pays.
R.B.R.
Première mise en ligne de l'article le 6 Août 2014
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C'est tellement difficile de mettre une vraie photo d'une des plages de Kelibia??
J ai visite le site dailynewsdig.com. Ce site ne mentionne ni Kelibia ni la mere rouge alors ce que vous dite c du bla..bla..bla??verifier vos info avant de dire n importe quoi.