Ghannouchi : Pourquoi je me rends aux Etats-Unis
Pour la deuxième fois consécutive en mois de sept mois, le chef du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi sera cette semaine aux Etats-Unis pour donner, à partir de ce lundi, une série de conférences à Washington, New Haven et New York. C’est ainsi qu’il traitera, lundi à la tribune de l’institut de la Paix (Washington DC) du Moyen Orient en crise : l’islam, la démocratie et l’extrémisme. Mardi, il sera à l’université de Yale (New Haven), pour parler des fondements du modèle tunisien, avant d’intervenir, mercredi à Columbia University (NY) lors du World Leaders Forum. Sa communication sera intitulée : Islam, démocratie et l’avenir du monde musulman.
Au moment où des voix de plus nombreuses et fortes parlent aux Etats-Unis du mirage de l’islam politique et prévoient sa fin imminente, Denis Ross ira jusqu’à dire que les Islamistes ne sont pas nos amis, appelant l’Administration américaine à réviser ses stratégies. Comment expliquer cette visite ?
"C'est une visite culturelle et scientifique, et non politique", déclare Rached Ghannouchi à Leaders Magazine dans une interview exclusive qui sera publiée dans le prochian numéro (Octobre 2104). Il défendrait dans ses conférence, comme il l'explique, «l’islam politique et l’expérience tunisienne qui prend une importance particulière au moment où se déclenche une guerre mondiale contre Daech». «Notre démarche, ajoute-t-il, est l’alternative à Daech. Il n’est plus possible d’écarter l’islam politique, c’est une donnée devenue essentielle dans la politique internationale. Déclarer une guerre contre Daech avec ce que cette entité peut représenter ou considérer l’expérience d’Erdogan en Turquie, la démarche en Malaisie et l’approche d’Ennahdha, constituent une question clé dans la politique internationale aujourd’hui. Ce n’était pas le cas il y a 100 ans. L’islam était marginalisé depuis la chute de l’Empire ottoman. Le monde a été livré à une lutte entre le capitalisme, le socialisme et les nationalismes».
Pour Rached Ghannouchi, l’importance aujourd’hui d’Ennahdha en Tunisie, des partis de la Justice et du Développement en Turquie et au Maroc, de l’Indonésie et de la Malaisie qui s’imposent en alternative à Daech et Al Qaïda.
«Ceux qui nous annoncent la fin de l’islam politique ressemblent à ceux qui prédisent la fin du monde. L’islam politique est en ascension en Turquie où, pour la première fois, il détient le pouvoir au parlement, au gouvernement et à la présidence de la République et dans nombre d’autres pays.En Tunisie, Ennahdha, en quittant le gouvernement, n’a pas quitté le pouvoir. Aucun ou presque de ceux qui prétendent à la présidence de la République ne cherche à avoir de bonnes relations avec Ennahdha.
Ma visite aux Etats-Unis, après celle en Chine, est significative.Elle montre qu’Ennahdha entretient des relations internationales équilibrées, tenant compte d’un monde aux multiples pôles civilisationnels, politiques et économiques».
Cela signifie, selon le président d'Ennahdha, que le monde a aujourd’hui dépassé la notion d’un seul pôle dominant. La Chine n’est pas moins importante que les Etats Unis et ne se substitue pas à eux. Personne ne peut ignorer cela. Les Etats-Unis restent une grande puissance, économiquement, politiquement, militairement. C’est indéniable.
«Lorsque tout récemment, observe-t-il, les présidents chinois et indien se sont réunis pour signer un ensemble d’accords stratégiques, nous avons réalisé qu’il y avait un autre monde qui se construisait.
La Chine et l’Inde ensemble, c’est presque la moitié du monde. Un monde nouveau qui réalise un taux de croissance accéléré d’au moins 7% alors que les économies occidentales tirent la langue. L’une des significations de notre révolution, c’est que la Tunisie est multidimensionnelle dans ses relations extérieures.
Au moment où nous oeuvrons pour consolider notre partenariat avec l’Europe, — un partenariat qui, contrairement aux spéculations de certains, allait s’affaisser sous le gouvernement de la Troïka, s’est hissé de simple relation à un statut de privilégié—, nous ambitionnons de sceller des liens avec d’autres pays et d’autres zones géographiques».
«Il est important pour la Tunisie, précise enfin Rached Ghannouchi, de tisser des relations bénéfiques avec des pays comme la Chine, l’Inde, ceux de l’Afrique émergente et de l’Amérique latine. D’ailleurs, j’ai reçu nombre d’invitations et je compte m’y rendre».
L’Inde, l’Afrique du Sud et l’Amérique latine sont déjà au programme.
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Ennahdha de Rached El Ghannouchi a brule ses cartes durant les trois dernieres annees. L'une de ses erreurs I'm Pardonnables fut son encouragement des radicaux Islamistes. LA montee de Nida Tunis va sans doute mettre fin a leurs reve de dominer la scene politique en Tunisie. Les visites successives de Ghannouchi aux Etats Unis montrent qu'il est a la quete d'un soutien americain qui devient de plus en plus difficile. Il est maintenant fort probable qu'Ennahdha va Perdre les elections prochaines et que Nida Tunis va realizer les buts de son stratege, BCE.
Nous ou daech cela rappelle nous ou les islamistes mais daech n existe que depuis deux mois.