La quête du pouvoir en Tunisie entre illusions et désillusions
Rien ne semble pouvoir arrêter la détérioration qui n'épargne aucun aspect de notre quotidien. Chaque jour que Dieu fait on nous en rajoute comme si le poids de notre peine ne suffisait pas! Tout est agression autour de nous, tout est insulte au bon sens et aux valeurs. Et là où l'on tourne le regard, on s'aperçoit que la désolation est grande et les dégâts plus grands encore.
C'est vrai qu'une fois la ligne du ridicule franchie, plus rien ne gêne.
Aux incroyables atteintes à la logique que subit notre pays depuis plus de trois ans et dont le nombre est simplement impossible à cerner, est venue récemment s'ajouter un autre qui fige l'esprit et paralyse le raisonnement. Il s'agit des candidatures pour les deux prochaines élections.
Je ne sais pas quelles sont les raisons de ce vent de folie qui s'est emparé de la classe dite politique du pays. Plus rien n'arrête plus personne.
Sans niveau d'instruction, sans connaissance particulière,sans mérites connus,sans compétence reconnue, telles semblent être les conditions à la DÉPUTATION voire même à la PRÉSIDENCE de la république!
On a vu des gens, incapables de prononcer un mot d'un seul trait,demander à être élus. C'est du n'importe quoi!
Sur les plateaux télévisés,on invite des hommes et des femmes politiques et nous avons toute latitude de distinguer le sincère du bonimenteur, l'esprit bien construit du hâbleur, l'homme ou la femme de culture du " bahbar" ou " "bahbara" .C 'est l'ignorance à l'état brut.
Et pour amuser la galerie, des saltimbanques s'inviteront afin d'apporter la touche burlesque et ce n'est pas les bouffons qui manquent ni les personnages interlopes.
Le meilleur exemple vient de ce candidat outre- mer qui ne cesse de jouer,à travers sa chaine satellitaire, le rôle d' " occupe peuple" ou " people sitter". Son seul souci c'est arriver au pouvoir et pour cela séduire l'électeur en faisant appel à l'émotionnel plutôt qu' à la réflexion. C'est une technique classique en matière de manipulation de masse en court- circuitant l'analyse rationnelle et donc le sens critique des individus. De plus l'utilisation du registre émotionnel, permet d'ouvrir la porte d'accès à l'inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des pulsions ou des comportements.
Il est vrai que notre peuple est, dans une large mesure, crédule, sentimental, émotionnel et irrationnel.
C'est ce qui autorise à penser que les prochaines élections présidentielles risquent de conduire au pouvoir un candidat démagogue soutenant un discours populiste occultant les fondements profonds de la crise et préconisant des solutions illusoires à une problématique de fond porteuse de dérives régressives et dangereuses.
Après ces quelques années de transition et de bouillonnement vécues sous le regard du reste du monde, le pays va entamer une nouvelle ère. Un nouveau chapitre s'écrira dont on espère qu'il sera de la démocratie authentique.
A cette croisée de chemin, je me hasarde à livrer quelques réflexions à propos du choix des nouveaux dirigeants:
- La révolution a été l'oeuvre de la jeunesse,il me parait donc nécessaire et salutaire qu'elle installe aux commandes la génération des trentenaires et des quadragénaires, des hommes et des femmes nés après l'indépendance.
- Les vétérans ou les seniors ont rempli plus ou moins bien leurs missionset la plupart ont fait leurs temps Ils auraient dus s'éclipser en faveur de leurs cadets.
- Le pays n' a pas besoin de leaders providentiels. Il a plutôt besoin d'un HOMME FÉDÉRATEUR qui pourra arbitrer les débats qui vont faire rage et faire accepter les concessions sans lesquelles aucun accord n'est possible.
- Nos concitoyens doivent cesser d'afficher leur défiance pour tout et partout. On observe avec amertume la division de notre peuple entre, d'un côté un peuple paisible, qui irait aux urnes,qui applaudirait car content de son sort. De l'autre, un peuple frondeur, abstentionniste et qui rejette tout en bloc au motif que " tous sont pourris".
- Enfin, la quête du pouvoir,somme toute légitime et logique, ne doit aucunement confondre pouvoir et État, car c'est confondre le contingent et le nécessaire. l'État appartient à tous, le pouvoir au parti qui a la majorité du moment.
Mohamed Kasdallah
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Que la jeunesse s´est revoltée la première ca ne lui donnera pas plus de droit que si c´était la classe ouvrière qui s´était revoltée å la place. On ne savait pas qui allait commencer, il ya eu de longue discussion á ce sujet, mais c´est un fait que tout le monde á été surpris: je suis un parmi qui avait pensé que n´importe qu´elle classe ou groupe social pourrait entamer le processus mais je n´ai pas prévu la revolution quand meme. C´était contre la tradition de ´histoire. En tout cas le probleme de l´âge des candidats pourrait être posé en general. Neanmoins il faut savoir que la partie du people qui le plus interêt á la Revolution, c´est les larges masses du peuples dans les villages surtout. ceux-ci n´ont qu´a y gagner,en gagnant plus de droits, ce sont les travailleurs; l´autre classe(bourgeoise) serait en principe toujours privilégiés dans tout système. Les syndicats devraient joué un rôle pour faciliter le processus démocratique dans l´interêt de leur mambres. Bien sûr les jeunes ont interêt á ce qu la revolution reussisse pour eux.
Nous attendons que vous vous prononciez et vous l'avez bien fait, et au bon moment ; un excellent message pour les tunisiens. Mes félicitations. Malheureusement certains camarades, soit ils étaient absents et indifférends à tout, soit ils aspiraient à devenir gouverneur ou un poste similtaire, le malheur c'est qu'ils savaient sciemment qu'ils ne pouvaient rien ajouter. Bourguiba et son héritier avaient bien désamorcé les officiers. kilani bennasr
" Dans les révolutions, il y a deux sortes de gens: ceux qui les font et ceux qui en profitent" NAPOLEON 1er