L'Hommage du Dr Ridha Mabrouk au Pr Said Mestiri

La commémoration par la faculté de Médecine de Tunis, le 18 octobre dernier, du quarantième jour de la disparition du Pr Said Mestiri, a été un grand moment d’hommage et de gratitude de la part de ses confrères et ses disciples. La communauté médicale était unanime à saluer sa compétence et ses valeurs. Parmi les témoignages reçus par Leaders, l’hommage suivant que lui rend un ami et confrère de longue date, Dr Ridha Mabrouk.

«J’ai lu avec beaucoup d’intérêt la commémoration du décès de notre ami la Professeur Said MESTIRI et le rappel de ses services au pays.Je vous en félicite.

J’ai eu moi-même la chance d’être très proche de lui durant ses études.Bien que ma mémoire ait beaucoup faibli, j’aimerais ajouter ce que je garde de ces années heureuses.

Le Destin a voulu que je fasse mon stage à Alger, à l’hôpital Parnet, au service de chirurgie du Professeur CURTILLIET, ensuite du Professeur Gouinard. Précisons que la majorité des étudiants étaient alors français.
Moi-même j’étais externe et j’ai eu l’heureuse surprise de me trouver en face d’un jeune interne tunisien qui devait être mon supérieur. C’était Si Said qui m’avait précédé depuis un peu plus d’un an.

Très vite j’étais frappé par son sérieux et même sa rigueur. Cependant, sa belle stature a renfoncé ma confiance en moi. Petit à petit, Si Said est devenu plus familier à mon égard.

Cela ne l’empêchait pas de dire, critiquant mon retard et pour me stimuler: «Est-ce que tu ne vois pas que le malade est déjà sur la table d’opération?».

Notre travail en commun a duré plus de deux ans. Je me suis bien plu à ce stage qu’à partir de ce moment mon option pour la chirurgie était bien affirmée.

Un demi-siècle plus tard, je lui dois une autre forme d’apprentissage. Ce fût le cercle du lundi, foyer d’échange sur le présent, le passé et l’avenir.

Si Said illustre bien que notre richesse souveraine
N’est autre que celle de nos ressources humaines
Rappelons que l’empreinte d’un peuple sur l’histoire
Résulte autant de ses combattons que des hommes de savoir
Ce qu’on apprend n’est pas notre seule bien
Il doit servir la communauté à laquelle on appartient
Le savoir jamais ne s’achève
Transmis généralement du maître à l’élève
Mais la chirurgie elle, exige un savoir faire
Car il faut recoudre la plaie à l’endroit non pas à l’envers.
Ces mots rimés pour décrire les qualités de notre homme. »

Dr Ridha Mabrouk