Le chant du cygne pour les partis démocratiques ?
El Massar (aucun siège), Ettakattol (un siège), El Joumhouri (1siège), et l'Alliance Démocratique (1siège) : victimes de la bipolarisation de la vie politique et du slogan «Votez utile», les partis dits démocratiques ont sombré corps et biens dans ces élections. Une bérézina dont il leur sera difficile de sortir indemne mais qui leur permettra au moins de prendre conscience de leur poids réel.
Dimanche dernier, alors que les premières estimations donnaient Nidaa Tounès grand vainqueur, Khelil Zaouia mettait en doute ces chiffres, tout en claironnant que son parti, Ettakattol, sera troisième. C’est aussi le cas des frères Chabbi, de Mohamed Hamdi, de Ben Jaafar qui s'attendaient à «de très bons résultats». Les voilà tous revenus de leurs illusions. Dans les pays démocratiques, le premier geste des dirigeants des partis qui ont subi des revers électoraux de la même ampleur est de s'excuser auprès des militants et de démissionner. Les nôtres en auront-ils le courage ou se contenteront-ils d'incriminer l'argent sale ou les fraudes électorales ? Quant à l'avenir de ces partis, il serait bien difficile de le prévoir. Il est cependant certain que ces élections seront le chant de cygne pour un certain nombre d'entre eux.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Constat très sévère à l'égard de ces partis qui ont commis certainement des erreurs et notamment le fait de se présenter en rangs dispersés et de n'avoir pas pu mobiliser comme il se doit l’électorat. Mais il faut aussi reconnaître que Nida leur doit beaucoup,surtout à ses début,car ce sont eux qui l'ont défendu contre l'exclusion et l'hostilité de la Troika à son égard.Grace à ce soutien et à travers son intégration au sein du Front du Salut il lui ont aussi permis de se rapprocher davantage de la famille moderniste qui a fait le choix à la fin d'opter pour "le vote utile"
effectivement la chute est brutale et inattendue, j'espère que les partis en tête à ces élections prennent en considération cet exemple pour les prochaines élections législatives auquel l'évaluation publique pourra nous surprendre à nouveau.
Elles tombent de haut ces idoles autoproclamées,nimbées dans leurs ego surdimentionnés .Il faut dire à leur décharge que les sacrifices par elles consentis lors de la lutte contre le tyran étaient-ils surhumains,et que partant, se sont elles cru devenir surhumaines;idoles en tout cas.Intouchables, elles se seraient enfermées dans leurs forteresses inexpugnables. Forteresses qui se sont en fait avérées des isoloirs vis à vis de leurs militants vis à vis du monde des vivants.Elles doivent maintenant etre en train de méditer sur la condition humaine et de remettre en question leurs certitudes et les droits aberrants qu'elles en sont venues à s'arroger, notamment à transformer leurs formations politiques en entreprises familiales.Suivez mon regard, et à bon entendeur Salut!
ils avaient de meilleurs moyens que les autres partis, ont bénéficié d'une bonne présence médiatique privilégiée, les électeurs ont décidé autrement, ils n'ont qu'à chercher les causes de leurs échecs.
BYE , BYE Ben Jaafar et Marzouki,la majorité du Peuple Tunisien est soulagée!!!!!!!
Mettre les trois partis dans le même sac cache trois réalités totalement différentes. 1) commencons par Ettakattol: j'ai voté pour ce parti en 2011, et je l'ai amèrement regretté depuis/je n'ai arrêté de maudire Ben Jaafar, parce qu'il a trahi mon vote. Je ne lui reproche pas d'avoir participé au gouvernement Ennhdha, mais je lui ai reproché d'avoir vendu l'âme du parti (la mienne) pour un poste insignifiant sans pouvoir (il a laissé Mehrezia Laabidi regner sur l'ANC alors qu'il se pavanait dans les salons européens/américains). Il a aussi été complice actif de Ennahdha dans la violation de, 1) les règles de fonctionnement de l'ANC concernant les commissions de rédaction de la constiutution, et 2) les ententes politiques faites en dehors de l'ANC (les fameuses 'tawafoukat', un peu avant le déclenchement officiel du dialogue national). Le sort de Ettakattol est plus que mérité 2) El-Joumhouri: le parti s'est vite transformé en "comité d'élection de Nejib Chebbi aux présidentielles", et c'en est devenu l'obsession et la seule raison d'être du parti. Chebbi cherchait des alliances (vainement) hors du bloc démocratique, et a fait faux bond aux autres démocrates à des moments cruciaux, dont, a) les négociations sur le gouvernement de technocrates proposé par Jebali, et b) son soutien a la candidature de Ahmed Mestiri dans la recherche du premier ministre lors du dialogue national. Le Joumhouri était vidé de ses militants depuis bien longtemps: la moitié sont revenus vers Afek Tounes, qui a obtenu un score 'honorable' (il n'y a qu'en Tunisie qu'un score de 5 ou 6% est appelé honorable), et l'autre moitié s'est dirigée vers Nida Tounes 3) à mon avis, seul El-Massar a été lésé par le 'vote utile', mais de combien?. Mais je préfère de loin le scénario actuel qu'un scénario ou chaque parti a 'son poids réél", et on se retrouve alors avec une demi-douzaine de petits partis qui ne feraient pas le poids face à une coaliution Nahdha - UPL. Tout le monde voit la bipolarisation comme un grave mal, mais la plupart des pays fonctionnent avec deux (USA) ou trois grands partis max (Canada, Angleterre, beaucoup de pays Européens), et la plupart des gouvernements gouvernent en majoritaires.
