Médicaments : La Tunisie veut gagner la bataille des génériques
«Les génériques, c’est identique! » lance le ministre de la Santé, Mohamed Salah Ben Ammar dans une plaidoirie pour réduire les coûts de santé et gagner en devises absorbées par les importations de princeps, ces médicaments de marque. S’exprimant mardi devant la presse, il part en guerre contre l’automédication et l’utilisation excessive d’antibiotiques, souligne l’ampleur croissante de la compensation du prix des médicaments et rassure les Tunisiens quant aux stocks stratégiques détenus par la Pharmacie centrale. De 19.9 MD en l’an 2000, la compensation est passée à 65.4 MD en 2012, pour s’accroitre de plus de 30% et atteindre cette année 100 MD. Elle subit de plein fouet l’effet de la hausse des devises et aussi de la contrebande ainsi que la consommation des 1.9 millions de résidents libyens.
Les médicaments gardent en Tunisie le même prix que celui de leur première injection sur le marché faisant supporter par le budget de l’Etat les augmentations de prix à l’approvisionnement. Afin de contenir cette charge, il a été convenu que les laboratoires s’engagent désormais lors de la première injection de tout nouveau produit à assurer eux-mêmes durant les quatre années qui suivent la mise sur le marché de toute compensation nécessaire.
Maintenant ses efforts d’approvisionnement du marché, la Pharmacie centrale aligne aujourd’hui des stocks stratégiques couvrant 107 jours, soit 17 jours de plus que les trois mois réglementaires, pour une valeur de 362 MD, contre 254 MD en 2011. Ses achats s’élèvent 1440 MD dont 809 MD en importation, le reste, soit 631 MD est effectué auprès de l’industrie pharmaceutique locale forte de 56 unités. Par souci de répondre aux prescriptions médicales, la Tunisie, a-t-il indiqué s’efforce de trouver les ressources nécessaires en devises pour poursuivre les importations indispensables, malgré les restrictions qu’impose la conjoncture. "On doit s'ingénier, révèle Mohamed Salah Ben Ammar, pour réduire au maximum le prix de certains médiciaments fort onéreux tel ce traitement anti hépatite C qui coûterait dans les 50 000 euros. Nous avons fini par l'obtenir à 3000 euros, grâce à l'appui des sociétés savantes tunisiennes".
Considéré comme fléau national, l’automédication contribue, souligne le ministre, à la surconsommation, sans prescription, des antibiotiques, avec tous les effets de résistance aux germes que cela peut produire. Des campagnes de sensibilisation grand public seront lancées à cet effet annonce le ministre de la Santé. Rendant hommage aux formations hospitalières publiques, il a rappelé qu'elles continuent à être l'épine dorsale du système de santé traitant plus de 80% des patients tunisiens. "L'hôtellerie n'est certes pas à la hauteur de nos ambitions, a-t-il indiqué, mais les soins sont d'un niveau exceptionnel. On le doit au corps médical, aux para-médicaux et à l'ensemble du personnel".
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bonjour je voulais juste donner une petite remarque a l’automédication. les pharmacies fonctionnent maintenant comme une superette et le pharmacien a pris la place du médecin: il fait lui même la consultation du patient et a plusieurs reprises verbalement pour évaluer le mal de la personne présente et prescrire le médicament. le citoyen assure ainsi une consultation gratuite et aura le médicament dont il a besoin. donc avec le système présent vous ne pouvez pas faire disparaitre ce phénomène.