Hourra la Tunisie!
Le calvaire est terminé. Tunis et d’autres villes de Tunisie chantent et dansent à qui mieux mieux. C’est la joie et le soulagement, après quatre années d'angoisse qui nous ont fait craindre le pire. On ne nous volera pas, aujourd'hui, la grande liesse populaire consécutive à la victoire de Béji Caïd Essebsi .Empêchés de fêter notre Révolution et le départ de Zinochet et frustrés de ne pas l'avoir fait en raison de l'insécurité qui a suivi le 14 janvier 2011, nous prenons une revanche éclatante sur les trouble-fête en rattrapant le temps perdu.
Nous exprimons ainsi notre grand bonheur de voir la période de transition déboucher sur la naissance d'une république civile et démocratique dirigée par un homme d'état, qui profite d’une longue expérience politique caractérisée par des remises en question fécondes et très salutaires, qui a donné, en 2011, des gages de son attachement à la démocratie et qui n’aura d’autre choix que celui de la consolider car les citoyens qui l'ont élu, sevrés de démocratie depuis des décennies, abhorrant le népotisme et le clientélisme, louant la méritocratie et vigilants à souhait, ne permettront plus le retour de la dictature et empêcheront la réalisation des chimères des nostalgiques de l’Ancien Régime qu’ils ont « dégagé » comme ils ont étouffé le rêve théocratique des marchands de la religion.
Avec cette victoire, notre chemin de croix s’achève parce que nous avons gagné un triple pari. Nous avons soutenu la gageure d’organiser, d’abord, des élections crédibles, libres, transparentes et démocratiques, d’éviter ensuite au pays, grâce à notre responsabilité et maturité citoyennes qui fondent l’exception tunisienne, une cohabitation à hauts risques en raison de la lune de miel entre Mohamed Moncef Marzouki et les extrémistes de tous bords. Nous avons enfin gagné la gageure de donner, au camp démocrate, grâce à la majorité acquise aux élections législatives et à la victoire, plus large que prévu, obtenue aux élections présidentielles, les prérogatives législatives et la possibilité de mettre en œuvre, grâce à la stabilité retrouvée, un programme commun de gouvernement à même de redonner de l’élan au projet moderniste tunisien vivement contesté par les extrémistes religieux , de renforcer la démocratie, avec la priorité d’entamer dans tous les secteurs les réformes indispensables pour la renaissance culturelle, sociale, économique et politique du pays. Ce renforcement passe par le recours à des moyens d’éducation, de sensibilisation, de transmission des valeurs, par l’amélioration des institutions, fondement de la démocratie représentative, par une véritable décentralisation qui donnera une grande impulsion au développement durable des régions oubliées et qui fera de la démocratie locale participative son socle.
Avec cette victoire nous commençons à entrevoir le chemin du salut qui sera long et semé d’embûches. Les forces démocratiques et la société civile, qui les soutient, seront obligées de venir à la rescousse pour soutenir les réformes nécessaires qui ne manqueront pas de susciter la colère des extrémistes et conservateurs de tous bords au sein et en dehors de l’Assemblée des représentants du peuple. Elles devront parfois rappeler aux gouvernants leurs promesses chaque fois que ces derniers se sentiront dans l’obligation de se composer ou de faire des concessions importantes aux conservateurs.
Un dossier économique et social brûlant attend le futur gouvernement qui sera pris entre le feu des revendications sociales et celui des exigences des bâilleurs de fonds internationaux qui ont toujours tendance à pousser les pays emprunteurs à être leurs bons élèves, souvent au détriment de la paix sociale.
C’est dire qu’un travail titanesque attend les Tunisiens. Il leur faudra aussi mettre hors d’état de nuire l’hydre salafiste et tous ceux qui voudront interpréter la constitution dans le sens de l’asservissement de la législation à leur conception de l’islam et nettoyer les écuries de Ben Ali du purin qui s’y est accumulée pendant un quart de siècle. La Tunisie devra substituer aux anciennes pratiques qui ont gangrené sa société de nouvelles règles et une nouvelle éthique qui lui permettront de renouer avec les règles de la bonne gouvernance , les nobles valeurs de l’abnégation, de l’amour du travail bien fait, de la solidarité et de la méritocratie bafouées du temps de Ben Ali.
Notre pays, tel le phénix, - notre histoire le prouve - renaît toujours de ces cendres. Avec ces élections et la victoire de BCE, le printemps tunisien donne ces premiers fruits. Les fruits à cueillir passeront la promesse des fleurs pour peu qu’on se remette au travail, qu’on renoue avec les valeurs qui ont fait, dans les moments fondateurs et au cours des périodes fastes de notre glorieuse histoire, la grandeur d’un peuple trois fois millénaire et d’un pays longtemps berceau de plusieurs civilisations et qu’on renonce à tout ce qui peut entraîner notre décadence.
Habib Mellakh
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Un adage populaire dit combien de temps peut on survivre sans dormir. Je crois le phenix tunisien a dormi trés longtemps, Il s´ est reveille pendant Hannibal, et puis au 11eme siècle où les Tunisiens ont chassé les Vikings de la Tunisie, alors que ses derniers regnaient en Europe, France, Angleterre etc. Depuis le sphinx ne s´est pas reveillé. Il y a eu Napoleon, Hitler, Lenine etc.. Mais Bourguiba n´a pas fait reveiller le sphinx, Ni socialisme ¨ni capitalisme rien n´a reussi, et le comble c´est Ben Ali. Le Sphinx dort encore.
Erratum. Il s´agit bien sûr de l´oiseau Phenix qui renait de ses cendres qui devait figurer dans le commentaire.
donc BCE a gagné on va devenir comme Singapour. Votre article est sans logique. Les chomeurs et les jeunes font la révolution un veuillard vient se placer à la tête de l'état. Son expérience ne nous servira pas il a l'expérience de la dictature. C'est un malade entouré par des vautours qui ne pensent qu'à leurs intérêts. Quand à vous Monsieur, vous devez bien regarder l'avenir, le Tunisien malheureusement est haineux il veut dépasser n'importe qui. Les pauvres resteront pauvres et bientôt Zaba de retour et qui ose toucher à lui.