News - 05.01.2015

Qui est Rafaa Ben Achour le conseiller juridique

Il ne sera pas rémunéré mais fournira ses conseils. Ne demandez pas au Pr Rafaa Ben Achour depuis quand il connaît BCE : toute sa vie durant, en raison des relations familiales et des liens particuliers qui le liaient tant à son père, Cheikh El Fadhel, qu’à son grand-père, Cheikh Taher, et à son beau-père, Cheikh Kamel Djait. Mais, c’est après la révolution qu’il l’a pratiqué, en véritable disciple politique. Sollicité par Foued Mebazaa et Mohamed Ghannouchi, en février 2011, pour des consultations juridiques, notamment constitutionnelles, il sera installé à Carthage où le gouvernement s’était provisoirement réfugié pendant le sit-in de la Kasbah. Nommé Premier ministre, Caïd Essebsi sera heureux de l’y retrouver et ne le lâchera plus. Il en fera son ministre délégué, c’est-à-dire son super-directeur de cabinet. Avant de transmettre le témoin à Hamadi Jebali, en décembre 2011, BCE a tenu à désigner Rafaa Ben Achour en tant qu’ambassadeur à Rabat. Non pas en récompense, mais pour affecter auprès du Roi du Maroc, Mohamed VI, un représentant de la Tunisie de haut niveau, issu d’une illustre famille dont les oulémas sont très appréciés dans le royaume. La symbolique vient en témoignage d’une fraternité indéfectible et des liens pérennes qui ne se sont jamais démentis même sous l’imprévisible Troïka nouvellement au pouvoir.

Chaleureusement accueilli à Rabat, Rafaa Ben Achour n’y restera pas longtemps. Neuf mois seulement après sa prise de fonction, il sera rappelé en juillet 2012 par Rafik Ben Abdessalem, alors ministre des Affaires étrangères, sur injonction de Marzouki, arguant la limite d’âge (60 ans), alors que pour les universitaires, comme c’est son cas, elle est fixée à 65 ans. Le Roi du Maroc n’appréciera pas ce rappel. Dans ce royaume où tout est codé, il le décorera des insignes de Grand officier du Ouissam Alaouite, réservé uniquement aux plus hauts dignitaires et exceptionnellement à des ambassadeurs distingués qui auront séjourné pendant de longues périodes et servi efficacement les relations entre leur pays et celui de leur accréditation.

De retour à Tunis, il reprendra ses cours à la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales. A la création de Nida Tounès, il sera naturellement auprès de BCE et fera partie de son équipe rapprochée. Juriste, reconnu parmi les meilleurs constitutionnalistes, Rafaa Ben Achour, qui a été président de l’Université de Tunis (1997-2000), a siégé dans nombre d’instances internationales, notamment le conseil de l’Université des Nations unies (Tokyo). Il vient d’être élu juge à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. S'il ne pourra pas exercer à plein temps, en raison de son engagement auprès de la Cour africaine, il coiffera bénévolement au Palais de Carthage,le département juridique et l’étoffera sans doute. L’actuel conseiller juridique, Ahmed Ouerfelli, magistrat de carrière, avait démissionné en octobre dernier du corps des magistrats et prévu de quitter ses fonctions à la Présidence de la République le 15 février prochain. Fort de son expérience, il compte s’installer en cabinet d'avocat.

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