«Charlie»: le silence tue
Au lendemain du massacre inhumain perpétré contre la rédaction décimée du magazine parisien «Charlie hebdo»; un sombre nuage plane sur Tunis .Les composantes sociopolitiques et les médias de la place sont unanimes à condamner avec fermeté le lâche crime contre un «temple de la liberté» .Allusion à la liberté d’expression et de pensée sans laquelle le bipède sera privé d’être- de conscience et partant d’existence.
L’info de l’attentat prend ici une dimension particulière où la société a enduré plus de trois ans le fardeau des hésitations frileuses des apprentis politiciens et des tergiversations de sorciers après avoir réussi le 14/01 à déloger le carcan de l’autoritarisme du régime post –indépendance .La pensée s’y est libérée frôlant parfois le déchaînement irraisonné .En dépit des menaces de l’extrémisme religieux, les Tunisiens sont fiers de l’auto-approbation du libre arbitre du sens critique et partant de l’humour ...
Certes «Charlie» est interdit de distribution à l'instar des autres pays arabo-musulmans, mais cela n’empêche pas les lecteurs de se délecter du choix humoristique narguant la censure par le biais de l’internet et autres réseaux sociaux.
C’est qu’un croquis -dessin est parfois plus expressif qu’une longue tirade ou un défilement d’images. Une caricature ramasse dans sa subtilité un message. Concis. Elle touche et interpelle instantanément le meilleur de la matière grise : la subtilité de l’intelligence .Les caricaturistes Néji al Ali et van Gogh ont payé hier le prix par leur sang versé….Mais à cette cadence; jusqu’où ira –on: si le crayon tue –la plume tue- la parole tue- l’image tue et attention …le silence aussi!
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