Paris - De notre envoyé spécial - Taoufik Habaieb - Dans le flot des discours prononcés à Paris lors de sa visite d’Etat, l’appel lancé par le président Caïd Essebsi à partir de la Sorbonne en faveur d’un programme universitaire ambitieux à l’instar d’Eramsus ne doit pas passer inaperçu. L’initiative porte sur un programme euro-méditerranéen d’échanges et de partenariats et, pour commencer, la création d’une Chaire localisée à la fois à Paris et à Tunis et portant sur le développement inclusif et durable dans l’espace euro-méditerranéen. Extraits.
« Alors, de cette tribune que vous m’offrez, de ce grand amphithéâtre de la Sorbonne, j’appelle à la mise en place d’un programme euro-méditerranéen d’échanges et de partenariats à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres, un programme de l’ampleur et avec une ambition et des moyens comparables à celui que lançait l’Europe en 1987, le Programme Erasmus. Un programme dont l’objectif serait de construire et de renforcer un espace de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation et de l’insertion professionnelle. Un programme dont l’objectif serait de promouvoir la mobilité des étudiants et des enseignants, des apprentis et des formateurs.
Car c’est ensemble que nous pourrons construire une vision commune de nos destins et de nos besoins. Pour coinvestir, il faut au préalable co former. C’est en favorisant la mobilité des cadres que nous pourrons construire les normes communes, bases de notre espace économique.
De nombreuses initiatives existent déjà, exemplaires parfois, tel le programme nouvelle chance, mais insuffisantes et souvent dépassées par les mutations profondes que connaît la région. Et ne nous trompons pas, n’attendons pas que ces mutations soient achevées pour construire un cadre de coopération adéquat, mais travaillons ensemble à ce que ces mutations se fassent dans l’intérêt commun.
Je ne suis pas sans ignorer les difficultés liées à la mobilité, mais des solutions existent lorsque volonté et vision se conjuguent. L’Université Paris-Dauphine dispose d’un campus à Tunis, d’autres peuvent suivre.
Des mutualisations sont possibles. Les mobilités peuvent s’effectuer dans des directions multiples. Les seules limites sont celles de notre imagination. Ce programme dans lequel Léon l’africain ferait écho à
Erasme de Rotterdam, pourrait être promu conjointement par nos deux pays auprès de l’Union Européenne, de l’Union du Maghreb arabe, de l’Unesco et de l’ensemble des pays concernés. Et pour commencer, pourquoi ne pas envisager la création d’une Chaire localisée à la fois à
Paris et à Tunis et portant sur le développement inclusif et durable dans l’espace euro-méditerranéen. Nombre de défis auxquels nous avons à faire face, transitions démographiques, transitions numériques, changement climatique, ne peuvent être traités que dans le cadre d’une vision globale ».