Charles Quint ce vendredi à Beit al-Hikma

Quelles répercussions a causé l’expédition de Charles Quint contre Tunis en 1535 sur l’historiographie et la littérature allemandes. C’est le thème d’une conférence que donnera ce vendredi à Beit al-Hikma, le Pr Mounir Fendri.

L’expédition de Charles Quint contre Tunis en 1535, une véritable tragédie lourde de conséquences pour l’Ifriqya, s’inscrivait certes dans le grand conflit opposant à l’époque les puissances euro-chrétiennes sous ce souverain et l’Etat musulman des Sultans ottomans. Dès lors, à l’aube de l’époque moderne, la Tunisie va se trouver fatalement impliquée dans cet antagonisme à forte référence religieuse, et soumise à ses règles et lois, qui lui imposaient de rester dans un engrenage essentiellement conflictuel avec l’Europe voisine. 

Primordialement perçu en sa qualité de roi espagnol, Charles Quint était alors en même temps le « Kaiser », l’Empereur, du Saint Empire Germanique. C’est ce qui explique entre autres que l’armée qu’il avait fait débarquer sur les rives de Carthage, et qui va s’acharner contre la ville de Tunis, comptait, à côtés des contingents espagnols et italiens, une unité de 7 à 8000 lansquenets allemands. Et c’est ce qui fait que le triomphe impérial en Afrique fit sensation en Allemagne et y fut longtemps célébré telle une victoire nationale.

Sur les traces de cet évènement dans l’historiographie et la littérature allemandes, on tombe immanquablement sur son « allié » tunisien, Moulay Hassan al-Hafsi. On retrouve p.ex. son pâle reflet dans l’œuvre dramatique de Friedrich Schiller, ou encore dans l’épopée « Tunisias » de l’Autrichien J.L. Pyrker. Mais aussi de réels repères qui témoignent encore de son voyage à Augsbourg en 1548, pour « revoir » (bien qu’aveugle !) l’auguste « protecteur ». 

Beït al-Hikma, Carthage Hannibal,