Hamma Hammami tire à boulets rouges sur le gouvernement et se pose en alternative
Hamma Hammami a les défauts de ses qualités: Il est tellement attaché à ses convictions qu'il a fini par croire que ceux qui ne les partagent pas sont dans leur tort, d'où son sectarisme qui se traduit par des jugements péremptoires, sa propension à diaboliser ses adversaires politiques et son absence d'empathie. On en a eu la preuve la preuve une fois de plus en parcourant l'interview qu'il a accordée mardi au quotidien Assabah. Florilège des questions/réponses :
Le sort incertain de Chourabi et Ktari: Ce qui s'est produit est le résultat de l'impéritie de la diplomatie tunisienne. dès le début, le redement de notre diplomatie a été négatif, du fait de la défaillance de l'aspect sécuritaire et du renseignement
La part de responsabilté de Taïeb Baccouche : Il ne disposait pas de suffisamment de temps pour rectifier le tir. Mais le problème dépasse la personne du ministre. Ce qui est en cause, c'est l'absence de vision et de politique claire du gouvernement.
Le Front populaire et la reconnaîssance des deux gouvernements libyens: Nous avons toujours considéré que cette position est une erreur et qu'il fallait adopter une position claire. Cela supposait qu'i y ait une diplomatie active.Ce n'est pas le cas.
Les 100 jours du gouvernement Essid: Nous nous sommes opposés dès le début à la nomination de Habib Essid et nous avons eu raison. De même, nous avons été contre la coalition. Malgré le bon comportement de quelques ministres, on a toujours pensé que cette coalition n'était pas naturelle et que ses orientations étaient dans le prolongement de la politique menée par la troika contre laquelle le peuple s'était soulevé. Nous avons également des réserves sur la façon dont les portefeuilles ont été distribués. Nous n'avons pas vu de programmes économiques. On s'est contenté de reconduire la politique du gouvernement Jomaa fondée sur l'endettement extérieur, la remise en cause des subventions, le blocage des salaires, sans accorder le moindre intérêt à la juste répartition des richesses.
Les réformes doulouleuses annoncées par le Chef du gouvernement: Douloureuses pour qui ? Pour le peuple tunisien qui souffre de la pauvreté et des impôts ? Pourquoi ne prend-on pas des mesures douloureuses contre les barons de la contrebande, contre les corrompus, contre ceux qui ont amassé des fortunes colossales dans des conditions louches. Si le gouvernement Essid prend des mesures douloureuses, nous nous y opposerons y compris en recourant à la rue pour le renverser (...) Nous avons affaire à un gouvernement incompétent. Les prémices de son échec sont d'ores et déjà patents, parce qu'il porte en lui les raisons de son échec et n'a jamais pensé à résoudre les problèmes majeurs du peuple tunisien.
Le remaniement partiel du gouvernement: Pourquoi partiel. Tous les ministres ont eu un rendement faible. Cela saute aux yeux.
L'avenir de la coalition gouvernemental: Il n'est pas exclu qu'elle implose. Parce qu'elle est fondée sur le partage des portefeuilles et non sur un programme.
Les tiraillements au sein de la coalition et à l'intérieur de Nidaa profitent-ils au Front populaire? Assurément. Les évènements nous ont donné raison. Nous avons toujours dit que la troika n'est pas la solution, que l'actuelle coalition ne l'est pas non plus. Aujourd'hui, l'occasion est propice pour le Front pour convaincre et émerger en tant qu'alternative. Je suis sûr que l'avenir nous appartient.
La possibilité d'élections anticipées: C'est fort probable si la crise perdure.
Le rendement du président de la République: On ne le voit pas souvent.
Les excuses de Marzouki au peuple tunisien: Elles arrivent trop tard.
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...pour HH aussi: trop peu, trop tard!