Où en est Ennahdha, 7 mois après les élections ?
Où en est Ennahdha sept mois après les élections ? Dans une interview à Leaders, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi reconnaît que son parti a connu « des mutations rapides », comme c’est le cas pour le pays. «Nous sommes passés de l’immunisation de la révolution à la participation au gouvernement et au consensus, de même que Nidaa tounès est passé de l’hostilité à Ennahdha à la collaboration avec elle». «Ces mutations a-t-il reconnu ont été difficiles, mais la pilule est en passe d’être avalée, sauf pour ceux qui sont restés prisonniers de leur idéologie. La politique ne vaut que par ses résultats. Nous avons vu comment les régimes dictatoriaux ont échoué à récupérer les islamistes ce qui a provoqué leur chute. Si nous avions adopté la même démarche, nous aurions également échoué comme ce fut le cas en Libye où la loi d’exclusion est à l’origine de la situation actuelle.
Il est donc nécessaire de tourner la page. Les Nahdhaouis ont pu passer ce cap sans trop de dégâts parce que notre discours avant les élections n’était pas éradicateur. Ce n’était pas le cas de Nidaa avec son vote utile.
La décision de participer au gouvernement a été prise par le Conseil de la choura par 62 voix contre 11.
S’agissant du report du congrès, la décision a été prise pour une meilleure préparation au niveau de l’élaboration des documents qui seront présentés et l’organisation matérielle».
Répondant à une question sur le rendement des représentants d’Ennahdha au gouvernement, Rached Ghannouchi a reconnu que «la participation de son parti est faible numériquement, mais que l’important pour Ennahdha était d’y participer alors qu’en face notre présence était perçue comme une trahison des électeurs parce qu’ils confondent entre le discours électoral et la gouvernance. Il a émis l'espoir que «notre représentation sera plus grande dans le futur et tiendra davantage compte du poids de notre parti».
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J'aimerais beaucoup croire Monsieur Ghannouchi sincère, dans sa mutation, mais jusqu'à quelle point a-t-il pris des distances par rapport à son idéologie ? Il se débrouille bien en politique, et c'est bien de le voir s'allier au consensus; c'est plus confortable pour lui et son parti, et pour le pays aussi il faut le reconnaitre. Cependant, restons vigilants et gardons en mémoire vive tout son parcours, et ses conséquences actuelles sur la Tunisie actuelle, sur tous les plans.
