Le ministère de l’intérieur révèle les détails de l’embuscade tendue à Mourad Gharsalli

« L’anéantissement du groupe terroriste conduit par Mourad Gharssalli porte un coup très dur à la brigade Okba Ibn Nafaa et la réduit presque à néant » a affirmé le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ennajem Gharssalli. Livrant des détails sur le déroulement de l’opération menée par l’Unité spéciale de la Garde nationale (USGN), avec l’appui de l’armée nationale et des différentes unités sécuritaires, il a révélé, lors d’une conférence de presse donnée dimanche soir à la caserne de la Garde nationale à El Aouina, qu’elle est le fruit d’une longue préparation nourrie par un renseignement de premier ordre, bénéficiant notamment du concours d’indicateurs semés dans la région.

Intervenant dans le prolongement de l’opération de Sidi Yaiche qui a permis le 28 mars dernier d’abattre Lokman Abou Sakher et huit de ses acolytes, l’embuscade tendue vendredi denier au groupe conduit par Mourad Gharsalli avait été préparée depuis plus d’un mois. Le dispositif de surveillance mis en place dans le triangle des Jebel Chaambi, Sammama et Salloum, était étendu aux autres jebels avoisinants, notamment ceux de Orbata et Bou Amrine. Diverses options de parcours que pouvaient empruntaient les terroristes étaient attentivement surveillés.

Vendredi matin, à 8H un terroriste, envoyé en éclaireur devant s’assurer de l’absence de toute surveillance, a été détecté. A 9H, il était rejoint par deux autres terroristes, puis à 9H15 par deux autres, totalisant cinq terroristes. L’assaut a été immédiatement donné à 9H15 par les éléments de l’USGN, appuyés par les forces spéciales de l’armée et d’autres éléments sécuritaires. L’ensemble du groupe a été ainsi anéanti.

Le détail de la préparation et de l’exécution de l’opération a été présenté par le colonel major Tarak Amraoui de la Garde nationale qui a montré, cartes et photos à l’appui les circuits empruntés, les terroristes abattus et les armes et autres matériels ainsi que des devises saisis. Un film vidéo projeté lors de la conférence de presse a restitué des moments forts de l’assaut donné.

Le colonel major Amraoui a rappelé que l’AQMI et Ansar Charia avaient convenu en 2012 d’implanter des camps terroristes sur la bande frontalière tuniso-algérienne. La première opération était déclenchée le 10 décembre 2012 avec la participation notamment de Lokman Abou Sakher et Mourad Gharsalli, et s’était soldée notamment par l’assassinat d’un élément de la Garde nationale, Anis Jelassi. Elle a été suivie, durant le mois du ramadan en 2013 par l’attaque de militaires qui ont été égorgés, puis l’attaque en mai 2014, contre la résidence de l’ancien ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou à Kasserine et, en juillet 2014, en plein ramadan, contre des militaires à jebel Ettella au Chaambi.

Après l’anéantissement en mars dernier de Lokman Abou Sakher, Mourad Gharssali devait prendre sa relève. Il a réussi à se replier à Kasserine, et continuait à vouloir assurer l’approvisionnement à partir de la Libye, d’armes et de voitures piégées. Serrant l’étau contre ce groupe particulièrement et d’autres, l’USGN a réussit à lui tendre la fatale embuscade. Parmi les membres de ce groupe figurent un terroriste de premier plan, Hakim Hazzi, qui avait égorgé un proche parent à Sidjoumi, avant de s’enfuir au Mali et y rejoindre d’autres jihadistes et un Algérien, Abou Fath qui avait pris la maquis depuis 21 ans et était recherché par la justice de son pays.

Le ministre de l’Intérieur a rendu hommage à L’USGN, l’armée nationale et les forces sécuritaires ainsi que les indicateurs et salué le soutien fourni par les pays amis, notamment l’Algérie. Il affirmé que l’opération de Jebel Orbata constitue une bataille de gagnée et que la guerre contre le terrorisme finira par être emportée. Il a indiqué que les différentes descentes opérées récemment et les investigations menées ont permis de démanteler des dizaines de cellules dormantes et opérationnelles au nord du pays et même dans la capitale.