Crise libyenne : les reproches de Rafik Abesselem au gouvernement
Même s'il le fait avec force circonlocutions, le responsable des relations internationales au mouvement Ennahdha, Rafik Absesselem se démarque nettement de la position officielle tunisienne sur la crise libyenne.Dans une interview à l’agence de presse turque Anadhoul, l’ex ministre des AE a concédé que «si la prise de précautions sécuritaires est nécessaire, il ne faut pas percevoir le dossier libyen exclusivement à travers le prisme sécuritaire. La Libye est un pays voisin auquel nous sommes attachés par des liens historiques et culturels et de ce fait, nous devons avoir de ce pays une vision stratégique. Car l’important est selon lui de savoir comment nous pouvons contribuer à réduire les tensions». Et à niveau, Il a déploré que la Tunisie n’ait pas joué un rôle plus actif dans la résolution de la crise. «La Tunisie, observe-t-il aurait pu abriter les séances de dialogue entre les parties au conflit qui se déroulent dans d'autres pays. Nous étions les mieux placés pour le faire ne serait-ce qu'en raison de notre proximité géographique avec ce pays».
Il a reconnu que des erreurs ont été commises dans le traitement de la crise libyenne, erreurs qu'il impute en partie au gouvernement de Mehdi Jomaa. «Nous n’avons pas observé une stricte neutralité dans le conflit alors que nous devions rester à égale distance de toutes les parties». A cet égard, il a critiqué la suspension des vols avec l’ouest de la Libye : « C'est d'autant plus incompréhensible qu’il existe des lignes entre Mosrata et Tripoli d’une part et l’Egypte, Tripoli et la Turquie, d'autre part».
«Le traitement du problème libyen ne doit pas être exclusivement sécuritaire, mais l'appréhender dans sa globalité. En l'occurrence, il fait s'employer à éteindre les foyers de tension. Les pays du voisinage ont intérêt direct à amener les belligérants à de la table des négociations pour arriver à des solutions consensuelles». A cet égard, Rafik Abdesselem a constaté des progrès dans le cadre de l’initiative de Bernardino Leon.
- Ecrire un commentaire
- Commenter